Agir pour une biodiversité préservée

Bientôt la 1ere formation en ligne gratuite sur l’école du dehors

Publié le 14 octobre 2025

Et si la nature (re)devenait la première salle de classe ? C’est le pari de la Fondation, qui lancera prochainement le tout premier MOOC gratuit pour former les enseignants et animateurs du périscolaire à la pratique de l’école dehors. Un outil concret pour accompagner le déploiement de cette pédagogie en plein essor, et contribuer à construire une génération d’enfants plus connectés au vivant. Notre directrice générale, Stéphanie Clément-Grandcourt revient sur la genèse et les objectifs de ce projet.

C’est dans ces petits instants, quand un enfant touche la terre ou suit le vol d’une coccinelle, que naît une vraie connexion avec la nature. Ces moments simples restent gravés pour très longtemps dans leur mémoire. L’école dehors, c’est offrir aux enfants ce lien vivant, concret, qui fait grandir leur curiosité, leur envie de protéger la nature et leur permet de vivre mieux.

Stéphanie Clément-Grandcourt, Directrice générale de la FNH

Pourquoi la Fondation a-t-elle souhaité s’engager dans un tel projet ?

Depuis toujours, la Fondation agit pour faire avancer la transition écologique en s’appuyant sur les leviers de changement les plus structurants : les politiques publiques, les modèles économiques, mais aussi — et c’est fondamental — la mobilisation citoyenne. Parce qu’une transition juste et durable se construit collectivement, à partir du terrain, de la société civile, des familles, des enfants, des éducateurs, etc.

C’est précisément un besoin exprimé par ces acteurs qui nous conduit aujourd’hui à investir pleinement le champ de l’éducation, avec le lancement de cette formation gratuite sur l’école dehors. Face à une demande croissante des professionnels de l’éducation, mais aussi de nombreux parents, nous allons proposer une réponse concrète et accessible à tous ceux qui souhaitent intégrer plus largement la pédagogie au contact de la nature, mais qui manquent encore de moyens, d’outils et d’un accompagnement adapté.

Pourquoi favoriser la pratique de l’école dehors est si important pour la Fondation ?

Ce qui me frappe dans les études récentes, c’est d’abord leur convergence. Des chercheurs comme Gladys Barragan-Jason du CNRS ou des institutions comme l’OMS ou la Haute Autorité de Santé, vont tous dans le même sens : les enfants ont besoin de nature pour bien grandir. Cela peut sembler évident, mais dans les faits, beaucoup d’enfants grandissent sans accès réel à un environnement naturel, en passant la majorité de leur temps à l’intérieur, exposés aux écrans et à des espaces très artificialisés.

Plusieurs études mettent en évidence des effets directs du contact avec la nature sur le stress, l’anxiété, l’humeur, mais aussi sur la capacité d’attention, la coopération, l’estime de soi, et même la réussite scolaire. Par exemple, une étude canadienne récente a montré qu’un simple programme d’école dehors — deux heures par semaine dans un parc urbain — avait permis de réduire significativement les troubles de l’attention et de l’impulsivité chez des enfants en difficulté.

L’intérêt de l’école dehors pour les enfants est évident et par ricochet, il l’est aussi pour les enseignants mais ce qui résonne plus particulièrement avec la mission de la Fondation, c’est l’idée que le lien à la nature dès l’enfance conditionne la conscience écologique à l’âge adulte. Autrement dit, on protège ce qu’on connaît, ce qu’on aime, ce à quoi on a été exposé très tôt. Dans une étude comparative menée par la chercheuse – je la cite à nouveau car elle suit de près notre projet - Gladys Barragan-Jason a montré que les enfants ayant eu un accès régulier à la nature développaient davantage de comportements prosociaux et pro-environnementaux, et que ce lien perdurait à l’âge adulte.

En tant que Fondation, nous considérons donc que soutenir l’école dehors, ce n’est pas seulement défendre une pédagogie dans l’air du temps : c’est investir dans le lien entre les enfants et le vivant. C’est une manière de former des citoyens sensibles, connectés, capables demain de faire des choix éclairés pour préserver le monde dont ils font partie.

Concrètement, qu’est-ce que les enseignants et animateurs du périscolaire vont trouver dans cette formation ? 

L’objectif de cette formation est très clair : outiller concrètement les professionnels aujourd’hui des écoles primaires qui souhaitent pratiquer l’école dehors, mais qui ne savent pas toujours comment s’y prendre, par où commencer, ou comment surmonter les freins.

On sait que beaucoup de personnes sur le terrain sont déjà convaincues de l’intérêt de cette démarche, mais qu’elles manquent parfois d’appui : pour adapter leur progression pédagogique, répondre aux contraintes de sécurité ou de météo, trouver un lieu où pratiquer, créer ses premiers exercices… La formation proposera donc des contenus à la fois pratiques et inspirants : des témoignages d’enseignants, des fiches pédagogiques, des modules sur les enjeux du développement de l’enfant, des éclairages scientifiques accessibles sur la biodiversité, et bien sûr des ressources pour être en mesure à la sortie de cette formation de mettre en place ses premières expériences d’apprentissage dans et avec la nature.

Au-delà de la formation, quel rôle peut jouer la Fondation pour faire reconnaître l’école dehors comme une vraie solution éducative ?

Ce que propose la Fondation, c’est une vision plus large : faire de l’école dehors une pratique légitime, reconnue et soutenue. Il s’agit de contribuer à lever les obstacles structurels — institutionnels, culturels, administratifs — qui freinent encore son déploiement à grande échelle.

Nous pensons que sortir les enfants dehors, ce n’est pas juste une bonne idée pédagogique, c’est un choix de société. C’est transmettre à chaque enfant l’idée que le vivant a de la valeur, qu’il en fait partie, et qu’il peut apprendre à en prendre soin. Dans un monde en crise écologique, cette approche prend tout son sens.

La Fondation est à sa place pour jouer ce rôle de courroie de transmission entre les différents acteurs : les enseignants, les collectivités, les associations, les familles, mais aussi les décideurs publics. Elle peut contribuer à créer les bonnes conditions pour que cette pédagogie devienne possible partout, pour tous les enfants, y compris dans les territoires où l’accès à la nature est plus difficile.

Si cette formation en ligne peut aider à faire émerger une génération d’enfants plus sensibles au vivant, alors nous aurons contribué à une transformation en profondeur.

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