Agir pour une biodiversité préservée

Artificialisation des sols : quel habitat pour demain ?

Publié le 20 mars 2024 , mis à jour le 04 avril 2024

Aujourd’hui, l’artificialisation augmente quatre fois plus vite que la population et a des répercussions incontestables sur l’environnement : perte de biodiversité, réchauffement climatique, amplification des risques d’inondation, effets d’îlots de chaleur urbains… Face à ce constat, l’enjeu est bien aujourd’hui de ralentir le phénomène et de sortir du modèle qui produit chaque année des dizaines de milliers d’hectares d’artificialisation, pour développer un modèle d’urbanisme qui protège les sols. Mais quel nouveau modèle d’aménagement proposer ? C’est à cette question que nous vous proposons de répondre à travers un nouveau livret extrait de notre rapport “Réussir le ZAN tout en réduisant le mal-logement : c’est possible ! “ coécrit avec la Fondation Abbé Pierre.

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Peut-on produire de nouveaux logements sans artificialiser ?

D’un côté, un besoin d’au moins 400 000 nouveaux logements par an pendant 10 ans. De l’autre, environ 100 000 hectares d’espaces disponibles pour répondre aux besoins de toutes les communes de France en matière de transition écologique, d’activités, de services publics et… de logements d’ici à 2031. Comment résoudre cette équation ? De nombreux leviers existent dont :

  • Lutter plus efficacement contre la vacance
  • Réduire la sous-occupation des logements en régulant mieux les résidences secondaires et meublés touristiques dans les zones tendues et en améliorant le parcours résidentiel des seniors
  • Développer la densification douce (verticale dans l’urbain dense, horizontale en rural),
  • Privilégier la construction de logements collectifs et réinvestir fortement dans le logement social,
  • Opter pour le renouvellement urbain et le recyclage foncier qui offrent la possibilité de transformer la structure des quartiers et de repenser en profondeur les formes urbaines
  • Développer de nouvelles formes d’habitats comme l’habitat léger qui préservent les sols et réduisent le prix des logements.

Quel avenir pour la maison individuelle ?

L’habitat est le premier consommateur d’espaces naturels, agricoles ou forestiers (ENAF), et si on y regarde de plus près, c’est bien l’habitat individuel qui est le plus consommateur d’espaces. En cause : un modèle d'aménagement qui encourage l’étalement urbain et l’artificialisation des sols. Un modèle promu depuis les années 70 comme le “rêve pavillonnaire”, avec des maisons standardisées, souvent construites en lotissements, excentrées des centres-villes et où la dépendance à la voiture est totale pour chaque acte de la vie quotidienne.

Mais quelles alternatives proposer ? Découvrez les initiatives d'ores et déjà mises en place pour proposer de nouvelles formes d'habitat individuel en téléchargeant notre livret !

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ZAN et création de logement social sont-ils compatibles ?

La production de logement social est tout à fait compatible avec la sobriété foncière. En effet, si l’habitat est le premier facteur d’artificialisation, c’est surtout l’habitat individuel qui est en cause. L’habitat collectif était responsable de 3 % de la consommation d’ENAF totale entre 2006 et 2014, contre 47 % pour l’habitat individuel. Or, 84% des logements sociaux sont de l’habitat collectif.

Par ailleurs, le modèle du logement social permet de proposer des logements à des prix abordables dans un contexte d’offre foncière limitée. Il est aussi aujourd’hui le seul outil pour assurer qu’un logement nouvellement construit soit durablement utilisé en résidence principale et non en résidence secondaire ou en meublé de tourisme.

Quel lien entre lutte contre l'artificialisation et lutte contre l'isolement des seniors ?

C’est chez les personnes âgées propriétaires de logements individuels que se concentre principalement la sous-occupation (84 % des 65 à 74 ans et 85 % des 75 ans et plus sont en situation de sous-occupation). Une réalité qui fait de la question du parcours résidentiel et de l’offre de logements pour les seniors l’une des clés de la transition écologique et sociale. En effet, en permettant à des seniors de passer de logements de famille, sous-occupés et non adaptés à la perte d’autonomie, à des logements mieux adaptés, abordables et suffisamment attrayants pour donner envie à des seniors de s’y installer.. on remettrait sur le marché des logements qui pourraient répondre aux besoins de ménages plus jeunes. 

Pour répondre à ce besoin, il existe plusieurs solutions comme le béguinage ou les habitats partagés, collectifs ou intergénérationnels qui sont à découvrir dans notre livret.

Comment intégrer la nature en ville ?

Le ZAN est une opportunité unique de réorienter l’aménagement des villes en faveur d’un meilleur accès à la nature pour tous mais aussi d’un cadre de vie plus agréable et apaisé. À une condition : la question de l’accès à la nature doit devenir un élément structurant de la planification urbaine.

Mettre un terme à l’étalement urbain et atteindre le zéro artificialisation nette impliquent d’optimiser le bâti existant et d’intensifier l’usage des espaces urbains mais il implique aussi de renforcer ce qu’on appelle “les trames écologiques”. Cette forme de connectivité écologique fait partie des facteurs clés pour maintenir, préserver voire enrichir la biodiversité en milieu urbain. Elle permet aux espèces de se déplacer (essentiel à leur survie et reproduction), augmente le brassage génétique entre populations et garantit l’adaptation et la résilience des écosystèmes.

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