Favoriser une alimentation saine et durable

Pourquoi et comment favoriser la consommation de produits bio et sans pesticides ?

Publié le 18 novembre 2025 , mis à jour le 19 novembre 2025

Vitale, l’alimentation coûte de plus en plus cher. Cher au climat, puisqu’elle engendre 22 % des émissions de gaz à effet de serre en France, 3ᵉ poste le plus émetteur après le transport (30 %) et le logement (23 %). Cher à la biodiversité, l’usage des pesticides de synthèse étant responsable de la disparition de très nombreuses espèces et de la perte de fertilité des sols. Mais aussi cher à notre portefeuille et  notre santé : les pathologies liées à l’alimentation comme certains cancers, maladies cardiovasculaires, diabète, surpoids ou obésité représentant 80 % des causes de décès prématurés. Malgré tout, changer de pratiques alimentaires n’a rien d’évident, ni à la maison, ni en restauration collective. C’est là que nous intervenons. 

Pourquoi est-il vital pour la planète et notre santé d’encourager l’agriculture biologique ?

L’agriculture biologique est le mode de production qui présente le plus de bénéfices pour la santé humaine, la qualité des sols, les ressources en eau, la biodiversité et le bien-être animal. C’est également une agriculture moins émettrice de gaz à effet de serre et plus résiliente face aux impacts du dérèglement climatique. Il est donc essentiel de développer cette agriculture en France. Plusieurs stratégies gouvernementales ont d’ailleurs fixé l’objectif d’atteindre 21% de surface agricole utile (SAU) en bio d’ici 2030

Or, aujourd’hui, avec seulement 11 % de notre SAU en bio, nous sommes loin du compte ! Et depuis 2022, la filière a traversé une crise sans précédent : les surfaces en première année de conversion ont chuté de 40 % et, en 2023, les pertes économiques pour les agriculteurs biologiques ont été estimées entre 250 et 300 millions d’euros.

Comment sortir de cette impasse ? Quelle hausse de la consommation est nécessaire pour réactiver la filière ? Quels débouchés faut-il créer ?

C'est à ces questions prioritaires que nous travaillons.

Comment agissons-nous pour favoriser un changement de pratique à la cantine et à la maison ?

Pour permettre à chacun et chacune de manger plus sain au moins une fois par jour, quels que soient ses moyens, tout en favorisant le soutien au développement de filières bio et locales, nous avons identifié, dès 2007, la restauration collective (cantines scolaires, restaurants universitaires, d’hôpitaux, d’EPAHD…), et ses 3,8 milliards de repas servis chaque année en France, comme un formidable levier à activer. 

Mais il n’est pas simple, quand on est un restaurant collectif, de faire évoluer ses recettes, ses fournisseurs, sa manière de cuisiner et de former ses équipes… tout cela dans un budget de plus en plus restreint.

Pour accompagner tous les acteurs de la restauration collective à faire évoluer leurs pratiques, nous avons créée en 2016, avec le réseau Restau’Co - avant la mise en place de la loi EGAlim (2018) qui pose l’objectif de 50% de produits durables, dont 20% de produits bio dans les assiettes - la démarche Mon Restau Responsable®.

Mon Restau Responsable®, c’est quoi ?

Mon Restau Responsable®, c’est une méthode originale, gratuite, qui permet à tous types de cantines, en gestion directe ou concédée, et de tous secteurs d’entrer dans une démarche de progrès, sur la durée, dans une logique gagnant-gagnant pour le personnel de cuisine, les convives et le territoire. 

Cette démarche s’appuie sur 4 piliers : le bien-être des convives, l’assiette responsable, les éco-gestes et l’engagement social et territorial. 

Pas de note, de label ou de classement, il s’agit d’une méthode évolutive, basée sur un système participatif de garantie qui privilégie la concertation entre les différents acteurs locaux impliqués : 

  • Tout commence par une séance publique à l’occasion de laquelle l’établissement présente ses engagements face à ses parties prenantes : convives, producteurs, distributeurs, associations, élus, etc. 
  • Par la suite, le restaurant organise tous les deux ans une séance de garantie, au cours de laquelle il fait valider, par ses parties prenantes le respect des engagements pris et il en présente de nouveaux. C’est bien le public présent, premier concerné par les promesses prises par le restaurant, qui est garant du respect des engagements !

Neuf ans après la mise en place de Mon Restau Responsable®, la démarche poursuit son développement avec plus de 2000 sites de restauration engagés partout en France. Ce sont ainsi 130 millions de repas bio, sains et durables servis chaque année, avec une part croissante de produits locaux et de saison. 

Nous travaillons aux côtés d’une grande diversité d’acteurs de la restauration collective, à commencer par les cantines scolaires, de la crèche au lycée, des hôpitaux, des EPAHD, des entreprises, des administrations ainsi que des universités, avec l’objectif d’engager tous les CROUS de France dans la démarche en 2025. 

En parallèle de l’accompagnement des cantines, et dans l’objectif d’aider celles et ceux qui consomment des produits bio, locaux et sans pesticides une fois par jour à la cantine, à le faire aussi à la maison, nous travaillons à la création d’un nouveau dispositif de mobilisation citoyenne à destination des familles. Nous publions également des livrets d’informations grand public pour vous donner toutes les clés pour mieux s’alimenter 365 jours par an.

Enfin, nous menons des échanges avec les enseignes de la grande distribution pour identifier des leviers afin qu’elles soutiennent davantage l’achat de produits bio en magasin et menons des actions de plaidoyer pour maintenir les objectifs nationaux en matière de SAU bio dans nos politiques publiques.

Zoom sur nos dernières publications

 Découvrir notre Étude “Achats de bio en baisse : quel rôle de la grande distribution ?” 

Nous avons étudié les stratégies en matière de bio des 8 principales enseignes de la grande distribution, qui représentent près de 60% des ventes de produits alimentaires et orientent fortement les choix des consommateurs. Et le constat général est que ces stratégies présentent des insuffisances importantes : aucun objectif chiffré en matière de vente de produits bios, une part d’offre en bio en diminution, des écarts de prix entre bio et conventionnel très variables entre les enseignes ou encore des investissements en matière de communication insuffisants en ce qui concerne les produits bios. Face à ce constat, le rapport identifie des actions concrètes à mettre en place par les acteurs de la grande distribution, et demande également à l’Etat de mettre en place des politiques publiques de soutien afin que l’AB trouve toute sa place dans les rayons de nos grandes surfaces.

Achats de bio en baisse : quel rôle de la grande distribution ?

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Se plonger dans notre étude : « Agriculture bio : quels débouchés pour sauver la filière ? » 

Alors que la consommation de produits bio tend à s’essouffler, la FNH montre dans ce rapport qu’il est nécessaire de mobiliser l’ensemble des secteurs pour créer les débouchés nécessaires à la relance de l’agriculture biologique. En effet, les politiques publiques ciblent actuellement principalement la restauration collective, mais cela ne suffira pas : il est également nécessaire de mobiliser la restauration commerciale et la consommation à domicile. La FNH propose ainsi des recommandations et une feuille de route, jalonnée, pour atteindre les objectifs de la France d’ici 2030 en matière de surface agricole utile en bio. 

Agriculture bio : quels débouchés pour sauver la filière ?

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Alors que la moitié des Français estiment manquer d’informations sur la bio et ses véritables bénéfices pour la santé et l’environnement, nous proposons un petit livret qui reprend les grands préjugés que nous entendons le plus souvent et nous y apportons des réponses concises : l’agriculture bio utilise-t-elle des pesticides ? Les labels bio sont-ils uniquement des outils marketing ? Quelles différences entre le bio français et espagnol ?

5 questions pour comprendre : Faut-il vraiment croire au bio?

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