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Que faire face à un animal sauvage blessé ?

Publié le 01 mars 2022 , mis à jour le 01 mars 2024

Sur la route, à l’occasion d’une belle balade en forêt, dans votre jardin ou même sur votre balcon, il peut vous arriver de vous retrouver nez à nez avec un oiseau, un hérisson ou un écureuil blessé… Comment aider un animal sauvage blessé sans aggraver la situation ? Faut-il le transporter et où ?  Qui appeler ? 

Que faire face à un animal blessé ?

Nos conseils pour savoir quoi faire

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Savez-vous quels sont les animaux le plus souvent recueillis par les centres de soins ? En général ce sont des espèces qui vivent près de l’Homme : hérisson, écureuil, chauve-souris, passereaux, rapaces, merles... En vivant à proximité de ces espèces, nous avons plus de chances de les repérer lorsqu’elles sont en détresse, mais nous pouvons également représenter pour elles un facteur de risque de façon non intentionnelle. Les baies vitrées ou le trafic routier sont deux exemples parmi d’autres des dangers que nos modes de vies font peser sur la faune sauvage qui nous entoure.

Je trouve un animal sauvage qui a l’air blessé : que faire ?

1- Assurez votre sécurité et analysez la situation

Avant d’intervenir assurez-vous que vous ne courez pas vous-même de danger. Si l’animal semble agressif ne vous approchez pas.
 
Ensuite, observez bien l’animal ainsi que les alentours et méfiez-vous du « syndrome de bambi » : lorsqu’on trouve un juvenile seul on a tendance à penser qu’il a été abandonné, or pour certaines espèces ce n’est pas rare que les bébés se retrouvent dans cette situation.
 
C’est notamment le cas pour les oiseaux : les jeunes merles par exemple, lorsqu’ils ont déjà des plumes, sont souvent élevés en dehors du nid, car leur taille ne leur permet pas d’y rester longtemps. Les juveniles de chouette hulotte, chouette chevêche, ou le lièvre sont dans le même cas. Nous pouvons conclure que le juvenile est orphelin uniquement si nous trouvons le cadavre de ses parents aux alentours.
 
S’il n’y a pas de danger évident, immédiat et imminent ou que vous pouvez le supprimer (par exemple, si un chat se promène autour, vous pouvez mettre le juvenile sur une branche), il n’y a rien de spécial à faire.
 
Cependant, si vous trouvez un jeune martinet noir au sol il faut s’inquiéter : il sera en danger car ses courtes pattes ne lui permettront pas de revenir dans son nid.
 
Chaque espèce agit différemment et il impossible de toutes les connaître, alors analysez le contexte le mieux possible et n’hésitez jamais à contactez un centre de soins de faune sauvage qui vous guidera avant toute intervention.

Chouette effraie entrain d'être soignée ©cgriline

2- Appelez un centre de soins en gardant un contact visuel avec l’animal

Il existe une centaine de centres de soins en France, dont 30 qui sont membres du réseau national qui couvrant 56 départements en France. Pour les contacter, consultez l’annuaire officiel qui recense les centres par région.

Le centre de soins vous demandera très souvent une photo de l’animal pour mieux identifier le problème. Pensez donc à la prendre avant votre appel. S’il y a un numéro de portable affiché dans la fiche du centre de soin, n’hésitez pas à envoyer la photo avant votre appel.

Lors de l’appel, ayez en tête que chaque seconde compte. Les centres sont sur-sollicités : pendant chaque appel pris par un centre de soins, ce sont 5 appels qui ne peuvent pas être répondus. Il est donc crucial d’être concis et synthétique. Voici les informations importantes à donner :

Qu’avez-vous trouvé :

Espèce si vous la connaissez et l’âge (juvenile, adulte…). Si vous ne connaissez pas l’espèce donnez des détails précis sur l’aspect de l’animal pour que le centre puisse l’identifier.

Quel est le problème apparent :

Qu’est-ce qui vous a fait penser que l’animal est en détresse ? Ne faites pas de diagnostic, mais décrivez la situation et les symptômes :

  • L’animal n’est pas capable de se déplacer par lui-même
  • Il ferme les yeux même lorsqu’on est à proximité et qu’il ne cherche pas à fuir
  • Il a un problème respiratoire visible : respire la bouche ouverte par exemple
  • Il ne peut pas tenir debout ou il boite, traine une aile dans le cas d’un oiseau
  • De nombreuses mouches tournent autour de l’animal
  • Il présente des plaies. Si l’on observe des asticots autour de la plaie c’est encore plus urgent.
  • Il est infesté de parasites
  • L’animal a été percuté par un véhicule

Où vous trouvez-vous :

Citez le département et la ville en premier lieu.

Le centre vous posera plusieurs questions, c’est pour cela qu’il est important de garder un contact visuel avec l’animal. Ensuite, il vous informera de la conduite à tenir.

S’il y a d’autres personnes avec vous ou des passants qui s’arrêtent, faites en sorte qu’ils n’encerclent pas l’animal, prennent des photos, etc… cela peut le stresser davantage et aggraver sa situation.

3- Vous devez le transporter ? Voici quelques conseils :

Si le centre de soins vous demande de transporter l’animal, il vous délivrera des conseils à ce moment-là, mais voici quelques bases :

  • Saisissez l’animal avec un tissus, jamais à mains nue.
  • Placez-le au sein de votre véhicule dans un endroit sombre, protégé et au calme : le coffre, une boite en carton avec des trous et un tissu par-dessus, ou à défaut derrière un siège.
  • Pendant le trajet, restez silencieux, ne mettez pas de musique, cela pourrait stresser davantage l’animal.
  • Maintenez la température ambiante : ne pas mettez la climatisation ou le chauffage, sauf en cas de températures extrêmes.
  • Par contre, si vous avez une source de chaleur (bouteille thermos chaude par exemple) dont l’animal pourrait se rapprocher de lui-même pour se réchauffer, vous pouvez la placer à proximité. Un animal blessé peut en effet tomber très vite en hypothermie.
Puis-je ramener un animal chez moi ?

Non, garder un animal sauvage chez vous est illégal. Dès le moment où vous le mettez dans un véhicule, vous êtes dans l’obligation de l’emmener à un centre de soins ou bien chez un vétérinaire de garde, si c’est la nuit. Surtout, sachez que si un animal met plus de 24h à être pris en charge, il a 50% de chances en moins d’être sauvé.

Blaireau pris en charge centre de soins LPO Audenge

Les gestes à éviter

  •  Ne pas nourrir l’animal sans les conseils du centre et surtout ne pas l’abreuver de force. En cas d’urgence vitale, c’est comme pour les humains, la priorité n’est pas de nourrir l’animal. Sachez également que cela peut avoir de grave conséquence : forcez un oiseau à ingérer un liquide ou un aliment sans la sonde nécessaire, peut endommager ses poumons par exemple.
  • Ne pas le toucher, le mobiliser ou l’approcher inutilement : si vous arrivez à constater le problème à une certaine distance, restez-y pour éviter tout stress supplémentaire. Par ailleurs, si vous devez vraiment toucher un juvénile, sachez que ce n’est pas votre odeur qui pourrait pousser les parents à l’abandon, mais le stress que vous auriez pu engendrer par votre présence.

Les centre de soins, seuls établissements en France autorisés à prendre en charge des animaux sauvages en détresse

Il s’agit d’un centre qui prodigue des soins d’urgence aux animaux sauvages et en détresse. Tous les animaux traités dans le centre ont vocation a été relâchés. Il ne s’agit en aucun cas d’un refuge ou d’un centre de reproduction. Si ces centres ont bien sûr des employés, sachez que la plupart du temps les personnes qui vous répondront au téléphone sont des bénévoles. Les centres de soins sont des associations, mais il ne s’agit pas d’un service public et n’ont donc pas l’obligation de recevoir tous les animaux qu’on leur apporte. Parfois, par manque de place, ils sont obligés de refuser une prise en charge pour assurer la bonne santé des animaux déjà présents dans le centre (trop d’animaux c’est aussi plus de risques d’épidémies).

Buse variable qui reçoit des soins ©cgriline
150.000
Animaux de 200 espèces différentes ont été secourus par le réseau des centres de soins de la faune sauvage depuis 2016.

Envie d’apporter votre aide ?

Toute l’année, et surtout en période d’été, les centres de soins recherchent des bénévoles transporteurs. Alors n’hésitez pas à leur proposer votre aide !

Par ailleurs, sur notre plateforme J’agis pour la nature vous pourrez trouver des missions de bénévolat nature pour protéger la faune sauvage.

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