Une récente étude menée par un consortium international — incluant Météo-France, le CNRS et le CEA — vient de tirer la sonnette d’alarme : le fameux « budget carbone » pour maintenir le réchauffement planétaire sous la barre des +1,5 °C sera épuisé dès 2028, si les émissions de CO₂ continuent au rythme actuel, soit environ 40 milliards de tonnes par an. À Chamonix, haut lieu symbolique du dérèglement climatique, François Gemenne, Président de notre Conseil Scientifique, membre du GIEC, a pris la parole pour remettre cette annonce en perspective : Non, ce n’est pas la fin du combat. Oui, chaque dixième de degré évité compte.
Le véritable enjeu reste de maintenir le réchauffement bien en dessous des +2 °C.
Depuis Chamonix, au pied du glacier des Bossons, François Gemenne, président de notre Conseil Scientifique, nous adresse un message essentiel : si l’objectif de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C n’est pas atteignable, la mobilisation pour le climat n’a jamais été aussi cruciale.
« Pour beaucoup, cette nouvelle sera ressentie comme une sorte de déflagration. L'impression que la partie est perdue, que ces fichus et qu'il n'y a plus rien à faire. Je crois au contraire que nous devons prendre cette nouvelle comme le signal qu'il est temps de mettre les bouchées doubles.»
Comprendre l’accord de Paris : l’objectif principal reste sous les +2°C
L’objectif de +1,5°C, introduit dans l’Accord de Paris pour répondre à l’appel des petits États insulaires, était un marqueur d’ambition politique. Mais l’objectif principal de l’Accord reste de contenir le réchauffement « bien en dessous de 2°C ». Cet objectif est encore à notre portée – et chaque dixième de degré gagné est une victoire pour la planète. « Le climat, ce n’est pas tout ou rien : chaque dixième de degré compte » rappelle François Gemenne car le changement climatique n’est pas un problème binaire : il ne s’agit pas d’une victoire ou d’une défaite totale. C’est un phénomène graduel. Chaque effort, chaque action, chaque dixième de degré évité fait une différence immense pour les écosystèmes, la biodiversité, la santé humaine et l’avenir des générations futures.
Pourquoi agir maintenant contre le changement climatique est plus crucial que jamais
Les impacts du changement climatique s’accélèrent, comme le montrent la fonte des glaciers à Chamonix et les événements climatiques extrêmes de plus en plus fréquents en France et dans le monde. Mais il est encore temps d’agir pour limiter les dégâts, protéger notre cadre de vie et préserver une planète habitable.
Comment chacun peut contribuer à limiter le réchauffement ?
- Réduire notre consommation d’énergie : privilégier les transports doux, améliorer l’isolation de nos logements, adopter des gestes simples au quotidien.
- Soutenir une alimentation durable : consommer local, limiter le gaspillage alimentaire, encourager l’agriculture respectueuse de l’environnement.
- S’engager collectivement : soutenir les politiques ambitieuses pour le climat, participer à des initiatives locales, sensibiliser autour de soi.
- Agir auprès des décideurs : interpeller les élus, demander des engagements concrets pour accélérer la transition écologique.
Le temps n’est pas à la résignation, mais à l’action collective et déterminée. Il est encore temps d’agir. Mais il faut le faire maintenant, ensemble, avec force et solidarité.
L'article vous a été utile pour mieux comprendre cette actualité ?
Pour approfondir le sujet