Projets soutenus

En Isère, l’Association Pic vert redonne vie à des sites désertés par la biodiversité

Publié le 03 février 2021 , mis à jour le 17 mai 2023

Parmi les nombreuses actions de protection et d’éducation à l’environnement menées dans l’Isère par l’Association Le Pic Vert, figure un vaste programme de restauration des sols sur des sites endommagés par les activités humaines : friches industrielles, décharges, carrières désaffectées… Avec la participation de ses adhérents et bénévoles, le Pic Vert recrée sur ces lieux des environnements propices au retour de la biodiversité et de la faune…

Protéger et Admirer la nature plutôt que la consommer

Depuis 1995, Les missions de terrain menées par le Pic Vert s’articulent principalement autour de la reconversion et l’entretien d’espaces sinistrés, à l’abandon ou pollués. Des projets validés et soutenus par les collectivités locales ou les propriétaires privés qui confient à l’association la gestion écologique de ces réserves de nature. Au total, l’association gère 40 hectares répartis sur 8 réserves et compte 850 adhérents.

Parmi les dirigeants de l’association : Jean François Noblet, « Protecteur de la nature autodidacte » comme il aime se présenter. Fondateur en 1972 de la section Isère de la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (FRAPNA), il devient à la suite conseiller technique à l’environnement au Conseil départemental jusqu’en 2012. Aujourd’hui « à la retraite » ce naturaliste de terrain, aussi zoologiste, ornithologue, mammalogiste, herpétologiste, journaliste et photographe amateur, reste mobilisé et co-préside l’association Pic vert.

Crédits photos : Le Pic Vert

Zoom sur la restauration d’une carrière de 16 hectares dans la plaine de la Bièvre : un projet mené depuis 15 ans par l’association Le Pic Vert

Parmi les réussites de l’association Le Pic Vert figurent la dépollution et la réhabilitation d’une ancienne carrière située sur la commune de Rives et des terrains voisins sur Beaucroissant, Izeaux et Colombe dans la plaine de Bièvre.

Dans cette grande plaine agricole de cultures intensives, l’utilisation d’engrais et de pesticides pollue les nappes phréatiques. Le remembrement, en modifiant le paysage bocager, y avait également détruit l’habitat de nombreux animaux parmi lesquels les oiseaux migrateurs de passage.

Depuis 15 ans, les travaux menés par une centaine de bénévoles, sur ce territoire déserté par la biodiversité ont permis d’éradiquer les dépôts d’ordures sauvages (pas moins de 29 dépôts constatés et enlevés sur le site en 2019), d’arracher 4 kilomètres de clôtures barbelées, de démanteler de vieilles cabanes en tôle rouillée, de nettoyer d’anciens bassins de décantation de boues de papeterie…

Ces travaux de dépollution, bien perçus par les exploitants agricoles voisins du site permettent d’établir un dialogue constructif

Crédits photos : Le Pic Vert

Au Pic Vert, la volonté de restaurer les sols s’accompagne de celle de restaurer la communication avec les agriculteurs afin de s’entendre sur des pratiques conciliant nature et agriculture. Une initiative qu’a soutenu la Région Rhône-Alpes en signant avec l’association un contrat de biodiversité de la plaine de Bièvre. Un comité de suivi regroupant propriétaires, exploitants et représentants des collectivités locales a été créé dans ce sens.

Pour que la réserve soit à nouveau un refuge de biodiversité et devienne accessible à ceux qui souhaitent découvrir la nature, l’observer et la photographier depuis des postes d’affût parfaitement intégrés dans le paysage, l’association a également réalisé un important travail d’aménagement : la plantation de 1400 arbres, d’arbustes et de haies, la création de 12 plans d’eau, la construction de 5 cabanes d’observation et l’installation de 40 nichoirs. Sont en prévision pour l’année 2021l’aménagement d’un sentier pédagogique, d’une nouvelle mare et des toilettes sèches.


Des résultats probants
Le retour de la faune sur le site concerne aujourd’hui 129 espèces d’oiseaux dont l’hirondelle de rivage, le busard cendré, le pigeon colombin, 22 mammifères et 13 espèces de reptiles et d’amphibiens dont le crapaud calamite.

Des cabanes d’observation innovantes
Si le site est ouvert à tous, l’absence de promotion régule le nombre de visiteurs. Les cabanes d’observation équipées de vitres spéciales permettent d’observer sans être vus et sans déranger la faune. Se fondant dans l’environnement, ces affûts canalisent le flux des promeneurs sans générer de frustration puisqu’ils permettent de s’émerveiller et d’immortaliser en photos les centaines espèces d’oiseaux, de mammifères, d’amphibiens et d’insectes qui, évoluant en milieu naturel, offrent un spectacle sans cesse renouvelé.

Si vous aussi vous souhaitez vous engager au côté du Pic Vert ou d’une association qui, comme elle, se mobilise pour réhabiliter des espaces naturels sacrifiés, il ne reste qu’une chose à faire : vous inscrire sur jagispourlanature.org pour devenir bénévole nature !

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