Projets soutenus

3 000 arbres plantés pour lutter contre l’avancée du désert

Publié le 29 octobre 2021 , mis à jour le 17 mai 2023

À Thilogne, village de la vallée fleuve Sénégal, l’avancée du Sahara et la hausse des températures impactent déjà la vie de la population. Venus étudier en France, Hamady (23 ans) et Abdoulaye Bocar (30 ans) ont lancé une vaste campagne de reboisement, soutenue par notre programme Génération Climat. Leur projet « Thilogne ville verte » veut être un modèle de lutte contre les effets du réchauffement climatique.

Depuis 2014, l’Association des élèves et étudiants de Thilogne maintient les liens des ressortissants de la vallée du fleuve Sénégal partis à l’étranger avec leur village d’origine. Non seulement l’association aide les ressortissants en difficulté, mais elle soutient et encadre la réalisation de projets de développement local à Thilogne. En master de philosophie à Nanterre et depuis 2020 président de l’Association, Hamady décide de lancer avec Abdoulaye Bocar une action de reboisement de grande envergure dans leur village natal.

L’arbre, une arme pacifique pour la nature

Évoquant sans détour une urgence climatique absolue, Hamady et Abdoulaye Bocar s’alarment de l’avancée fulgurante du désert Sahara dans cette région du Nord du Sénégal, de la hausse accablante des températures, en moyenne 45°C et jusqu’à 50°C, et de la détérioration alarmante des conditions de vie de la population allant jusqu’à remettre en cause l’habitabilité de la région à long terme.  C’est bien une lutte contre la désertification et un combat pour revitaliser la nature qu’il s’agit de mener collectivement.
Un vocabulaire qui se réfère à celui d’une lutte armée pour ces jeunes porteurs du projet qui n’hésitent pas à nommer l’équipe de bénévoles qui travaillent à chaque campagne de reboisement et veillent à la protection des arbres plantés de « soldats verts » !

3000
déjà plantés grâce au projet Thilogne Verte
5000
arbres plantés est l'objectif fixé pour 2022

Constituer un front commun contre l’avancée du désert

Avec « Thilogne ville verte » Hamady et Abdoulaye Bocar veulent initier, grâce à la plantation massive d’arbres, un changement d’échelle et devenir un modèle pour les villages environnants. Une expérience destinée à être partagée et répliquée, qui ferait émerger un esprit de cohésion entre les communautés pour leur donner les moyens, ensemble, d’enrayer les effets du réchauffement climatique.

Sensibiliser toutes les générations

Cet engagement et cette solidarité, Hamady et Abdoulaye Bocar l’appellent de leurs vœux quand, pour les rallier à leur cause, ils mènent auprès des 15 000 habitants de Thilogne une vaste campagne de sensibilisation. Ensemble, ils n’hésitent pas à multiplier les demandes : auprès des établissements scolaires pour sensibiliser les enfants, auprès de la radio communautaire pour obtenir un créneau à l’antenne, dans les cérémonies et rassemblements privés comme publics pour, là aussi, solliciter un temps de parole, multipliant les annonces et appels à l’action sur les réseaux sociaux et allant jusqu’à faire du porte-à-porte dans les maisons particulières. Un appel à s’associer au projet, à planter des arbres et à les protéger dans tous les endroits stratégiques pour freiner l’avancée du désert : aux portes de la ville, dans les établissements publics et privés (écoles, lieux de culte et de santé), dans les rues, dans les espaces verts aménagés…

Reboisement au Sénégal par l'association Thilogne Verte
© Thilogne Verte

Le reboisement à Thilogne : De nombreux bénéfices à court et moyen termes 

Améliorer le cadre de vie

La première année, l’équipe de Thilogne ville verte a ainsi mis en terre 900 arbres dans les grandes artères de la ville, avec pour principal bénéfice une amélioration de la qualité de vie. À ce stade du projet, Thilogne en dénombre quelque 3000 arbres et l’objectif fixé à échéance 2022 s’élève à 5000 arbres. 

Reboiser pour restaurer les cycles des saisons

C’est une première réponse au dérèglement du cycle de la pluie entraînant tantôt sécheresse, tantôt précipitations abruptes et intenses avec, à la clé, le débordement du fleuve Sénégal et des inondations dévastatrices. C’est aussi l’espoir d’en constater bientôt les bienfaits sur la température et l’atténuation des îlots de chaleur en ville.

Redonner à la nature sa vitalité

Hier achetés chez des pépiniéristes en circuit traditionnel, les plants d’arbres sont, grâce au concours de la mairie de Thilogne, aujourd’hui cultivés dans une pépinière dédiée à l’association. Gérée bénévolement par un ingénieur agronome qui cible les productions en fonction du sol, du climat et des zones à reboiser, cette structure d’arboriculture ambitionne de planter 1000 voire 2000 arbres par an. Majoritairement des ombragés et ornementaux composés de baobabs, flamboyants et margousiers mais aussi de 400 fruitiers (manguier, citronnier, bananier, papayer) pour récolter les fruits et diversifier les essences afin de restaurer la biodiversité. Car Hamady voit plus loin : “Revitaliser la nature, c’est lui permettre de retrouver son état de générosité et redonner aux agriculteurs et aux éleveurs la possibilité de poursuivre leurs activités et d’en vivre”.

Fer de lance d’un combat pour l’environnement

Comptant sur l’adhésion d’une population mieux informée, plus soucieuse de l’environnement et de son adoption de comportements plus vertueux, l’association souhaite mener bataille sur d’autres fronts concernant la gestion des déchets, la consommation d’énergies plus propres, l’adoption de pratiques agro-écologiques. Une nécessité vitale requérant la participation de chacun pour collectivement bénéficier à court terme d’un meilleur cadre de vie et permettre d’enrayer à long terme les effets du changement climatique.

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