Un sondage Odoxa pour la FNH révèle une tendance de fond : si les produits importés étaient soumis aux mêmes règles de production qu'en Europe, 82% des agriculteurs accepteraient de réduire les pesticides. Ce message résonne comme une alerte alors que l'UE s'apprête à ratifier l'accord UE-Mercosur et que la Ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, prône la souveraineté alimentaire.
Alors que l'Union Européenne semble renoncer à ses ambitions de transition en simplifiant l'usage des pesticides pour favoriser la compétitivité mondiale, ce sondage exclusif réalisé par Odoxa pour notre Fondation en novembre 2025 change la donne. Il montre que l'usage des engrais et pesticides préoccupe 81% des agriculteurs. Plus marquant encore : 82% d'entre eux sont prêts à réduire ces intrants si le mécanisme de réciprocité des normes (les mesures miroirs) est mis en œuvre. Cette volonté est soutenue par 93% des Français. Pourtant, le blocage persiste du côté politique : manque de vision et accompagnement insuffisant vers l'agroécologie sont pointés du doigt. Décryptage des résultats.
Santé et environnement : des inquiétudes majeures pour la profession
- L'impact du changement climatique : 85% des agriculteurs s'inquiètent de la baisse des rendements (46% jugent ce point "très important").
- La santé liée à l'usage des pesticides : 81% des agriculteurs sont préoccupés par l'impact des engrais et pesticides sur leur santé (48% le jugent "très important").
La responsabilité sanitaire : un devoir partagé
Les mesures miroirs : une solution plébiscitée par 90% des agriculteurs
- 56% d'adhésion en grandes cultures ;
- 55% en élevage ;
- 49% dans les cultures spécialisées.
Pourquoi les mesures miroirs sont-elles jugées vertueuses ?
- Amélioration de la santé : 83%
- Compétitivité et "Made in France" : 81%
- Protection de l'environnement : 80%
- Meilleure rémunération : 77%
Télécharger le sondage
Les mesures miroirs : Regard des agriculteurs et du grand public
Télécharger (format pdf - 569 Ko)Une condition sine qua non pour la transition agroécologique
- 90% des éleveurs seraient prêts à améliorer le bien-être animal et réduire les antibiotiques.
- 80% des agriculteurs accepteraient de déployer des infrastructures agroécologiques (haies, jachères).
- 73% seraient favorables à la diversification des cultures.
- 67% s'engageraient davantage dans des certifications (Bio, HVE, Label Rouge).
Ce qui bloque : le manque de courage politique
- Le manque d'engagement des responsables politiques (cité par 51%).
- La faible considération pour le monde agricole (47%).
L'analyse de la FNH
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