Défendre une agriculture sans pesticides

Pourquoi et comment accompagner les agriculteurs vers la réduction des pesticides ?

Publié le 18 novembre 2025 , mis à jour le 19 novembre 2025

Depuis la Seconde Guerre mondiale, l’agriculture intensive, fondée sur les pesticides, s’est imposée pour assurer l’autonomie alimentaire. Malheureusement, ce modèle d’agriculture a montré ses limites : il épuise les sols, pollue l’eau, menace la santé des agriculteurs, des consommateurs et contribue fortement au dérèglement climatique. Il contribue également à l’effondrement de la biodiversité, dont les pollinisateurs, pourtant essentiels à 80 % de notre alimentation. Et, malgré ses coûts écologiques et sociaux colossaux, ce modèle intensif peine à assurer un revenu décent aux paysans. À la Fondation, nous travaillons donc à construire un modèle agricole basé sur l’agroécologie qui répare ces injustices et protège la nature. Pour y parvenir, nous soutenons le changement de modèle.

Pesticides de synthèse : pourquoi est-il si important de les réduire ?

Les effets négatifs de l’utilisation des pesticides sont aujourd’hui largement démontrés et documentés par les scientifiques. Ces effets concernent d’abord les agriculteurs eux-mêmes, qui voient le risque de développer certaines maladies graves augmenter, suite à leur exposition répétée à ces substances de synthèse. Ils concernent également la santé des consommateurs, les pesticides étant fortement présents dans l’air que nous respirons, dans nos sols et donc dans notre nourriture et l’eau que nous consommons.

L’utilisation de pesticides de synthèse est également reconnue comme étant l'un des facteurs principaux expliquant l'effondrement de la biodiversité et notamment des insectes pollinisateurs, dont notre production agricole dépend fortement. 

Face à ces constats largement partagés dans le débat public, plusieurs politiques publiques ont été mises en place afin de réduire leur usage. La stratégie Ecophyto 2030 vise notamment à réduire de 50% l’usage des pesticides. Mais force est de constater leurs échecs, aucune trajectoire significative de baisse de l’utilisation de pesticides n’étant observable en France.

De plus, la France comme les autres pays européens, continue d’importer des produits agricoles cultivés avec des substances interdites chez nous. L’absence de mesures de réciprocité de normes sanitaires et environnementales avec les pays tiers comme la Nouvelle Zélande, le Canada, l'Indonésie ou les pays du Mercosur continue ainsi d’exposer certaines filières à une concurrence déloyale, et les consommateurs à des risques sanitaires. 

Comment agissons-nous pour réduire l’usage des pesticides ?

La FNH se mobilise pour que la France se donne les moyens de réellement engager cette trajectoire de réduction de pesticides. Nous agissons pour faire évoluer les politiques publiques afin qu’elles se mettent en cohérence avec les objectifs nationaux de réduction des pesticides. 

  • Nous menons des études pour montrer qu’il est essentiel et urgent que les financements destinés à l’agriculture, publics comme privés, prennent en compte cet impératif de réduction des pesticides, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.
  • Nous plaidons pour que le plan Ecophyto conserve son ambition, et soit doté de moyens financiers adaptés pour identifier des alternatives et accompagner les agriculteurs. En effet, changer de pratiques coûte cher, et nous souhaitons démontrer les bénéfices collectifs que ces changements de pratique peuvent apporter. Nous plaidons donc également pour que des moyens techniques et financiers soient mobilisés pour développer et soutenir des alternatives, notamment l’agriculture biologique, afin que ces changements ne pèsent pas uniquement sur les agriculteurs.
  • Nous agissons pour instaurer le principe de “mesures-miroirs” dans la réglementation européenne, afin que les produits importés respectent nos standards en termes d’utilisation de pesticides. Nous mobilisons ainsi les décideurs politiques (eurodéputés, parlementaires français, gouvernement…) afin de les convaincre de mettre en cohérence la politique commerciale européenne et les objectifs en matière de transition écologique et sociale.
  • Nous demandons que les accords de libre-échange, comme le MERCOSUR, ne soient pas adoptés en l’état, car ils ne contiennent pas de garantie suffisante pour protéger certaines filières agricoles ni pour limiter les impacts environnementaux dans les pays européens comme dans les pays exportateurs.
  • Nous sensibilisons et mobilisons également les citoyens, afin qu’ils s’emparent de ce sujet et comprennent comment les mesures-miroirs peuvent être un outil au bénéfice des agriculteurs et de la transition écologique et sociale.

Zoom sur nos dernières actions et publications

Découvrez notre Livret : “Comment agir pour les agriculteurs et la planète ?” 

Du riz traité au paraquat, du bœuf dopé aux antibiotiques promoteurs de croissance, des pâtes à tartiner contenant des noisettes traitées avec plus de 4 pesticides interdits en Europe… Ce livret donne les clés pour comprendre comment ces produits se retrouvent aujourd’hui dans nos assiettes, quels sont les impacts pour la planète, les agriculteurs et les consommateurs, ainsi que les moyens d’agir face à cette situation.

Comment agir pour les agriculteurs et la planète ?

Télécharger (format pdf - 4 Mo)

Plongez-vous dans notre Étude : « Pourquoi est-il urgent de mettre en place des mesures-miroirs ?”

Dans ce rapport conjoint avec l’Institut Veblen et Interbev, nous proposons l’adoption de mesures miroirs afin d’imposer les normes environnementales et sanitaires européennes aux produits importés depuis les pays tiers. Cette étude s’appuie sur 5 études de cas (soja, noisette, riz, viandes ovine et bovine), et illustre la situation concrète de ces différentes filières agricoles face à la concurrence de produits importés depuis des pays en dehors de l'UE, ayant des normes environnementales et sanitaires moins exigeantes. 

Pourquoi est-il urgent de mettre en place des mesures-miroirs

Télécharger (format pdf - 3 Mo)

Soutenez notre actions de mobilisation #CequiNousRapproche pour dire stop à l'importation d'aliments produits selon des pratiques interdites en Europe.

Cette action a été lancée début 2024, alors que de nombreux agriculteurs manifestaient dans les rues européennes. Cette campagne, qui donne largement la parole à des agriculteurs et agricultrices engagés, démontre qu’il est possible de cultiver ou élever des animaux en préservant le vivant, mais que cela nécessite un cadre protecteur.

Notre pétition citoyenne pour demander l’introduction de mesures-miroirs a déjà recueilli plus de 100 000 signatures.

petition pour les agriculteurs la planète et nous

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