Défendre une agriculture sans pesticides

Gabriel Attal annonce vouloir « des mesures-miroirs partout » : la FNH dit CHICHE !

Publié le 01 février 2024 , mis à jour le 26 février 2024

Mettre en place des mesures-miroirs partout, oui, mais utilisons-les pour faciliter la transition agroécologique de l’agriculture, pas pour niveler par le bas les progrès réalisés !

Rapport

Comment agir pour les agriculteurs et la planète ?

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La Fondation pour la Nature et l’Homme a fait de la mise en œuvre des mesures-miroirs l’un des axes clés de son action. Dès 2019, elle a notamment porté une proposition phare : l’adoption d’un règlement européen sur les importations européennes, basé sur ce principe de mesures-miroirs. Dans un premier rapport publié en 2021, elle démontrait pourquoi les mesures-miroirs sont un outil essentiel à la fois pour stopper la concurrence déloyale qui étouffe le monde agricole, mais aussi préserver le climat, la biodiversité et la santé de tous des pesticides les plus nocifs.

Alors que Gabriel Attal vient d’annoncer une série de mesures qui détricotent les acquis environnementaux, la Fondation se veut très vigilante concernant la volonté du Premier ministre de mettre « des mesures miroirs partout, des clauses de sauvegarde pour lutter sans relâche contre la concurrence ». La distorsion de concurrence inacceptable que la Fondation partage également ne doit pas inciter les pouvoirs publics à niveler par le bas les normes européennes pour espérer gagner le combat de la compétitivité. A l’heure des crises écologiques et sociales, abaisser les règles environnementales et sanitaires est une folie qui nous mènera tous, agriculteurs et consommateurs, droit dans le mur.

Les mesures-miroirs sont à associer au Pacte Vert pour favoriser les progrès, pas des retours en arrière

Tirer à boulets rouges sur les normes environnementales n’est pas la solution. L’UE dispose d’une réglementation environnementale plus ambitieuse que de nombreux pays tiers, ce qui est une bonne chose pour la planète et la santé de tous. Mais la vérité c’est que cette règlementation est encore insuffisante pour atteindre ses objectifs climatiques et de protection de la biodiversité. En outre, le manque de cohérence entre politiques agricole, environnementale et commerciale met à mal la pérennité des efforts qui doivent être mis en place par les agriculteurs européens pour accélerer dans le virage de la transition agroécologique.

Pour autant, c’est bien une Europe forte sur ces questions qui nous permettra de progresser.

Sachons utiliser les mesures-miroirs comme un outil nécessaire à l’accomplissement des objectifs du Pacte vert européen et à la transition des systèmes de production alimentaires vers plus de durabilité. Elles doivent notamment permettre d’aligner la politique commerciale de l’UE avec ses objectifs climatiques et environnementaux, comme ceux de la stratégie "De la ferme à la table”, et d’atteindre les objectifs de transition qu’elle s’est fixée. Il en va de la résilience du modèle agricole européen et de la souveraineté alimentaire de tout le continent.

D’ici quelques jours, la Fondation sortira un nouveau rapport faisant le point sur les avancées et le chemin restant à faire pour mettre en place des mesures-miroirs. La Fondation dévoilera aussi un travail approfondi réalisé sur 6 produits (viande de bœuf, d’agneau, soja, colza, riz et noisettes) dévoilant les distorsions de pratiques et la concurrence déloyale qui en découle. Un travail qui démontre que l’heure devrait être à la surenchère environnementale, pas au détricotage des avancées.

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