Projets soutenus

« La source principale d’électricité du futur, c’est l’économie d’énergie. »

Publié le 06 juillet 2020 , mis à jour le 16 juin 2021

Vous avez déjà fabriqué votre propre lessive ? Et si vous appreniez maintenant à fabriquer votre propre four solaire ? C’est l’idée de L’Atelier du Zéphyr : organiser des formations d’auto-construction à propos de l’énergie, pour encourager à l’autonomie énergétique. Une bonne occasion pour les participant·e·s de repartir non seulement avec leur objet, mais aussi avec des savoirs précieux sur la sobriété énergétique. Interview de Clément, responsable de L’Atelier du Zéphyr. Ce projet a été réalisé grâce au soutien financier du programme Génération Climat, coporté par la FNH et le FORIM.

Comment l’association et le projet sont né·e·s ? 

Il y a un an et demi, j’ai rencontré Aurélie à Valence lors d’un atelier sur l’éolienne à Valence, et assez rapidement, nous avons monté notre propre association à Lyon : L’Atelier du Zéphyr. Ce que nous avions envie de faire en créant, c’était de continuer à proposer des ateliers de constructions d’éoliennes mais d’ouvrir un peu le spectre proposé, en animant plus généralement des formations d’autoconstruction autour de l’énergie. On propose donc des ateliers pour apprendre à fabriquer des outils de production ou de transformation d’énergie. Il s’agit d’éoliennes, de poêle à bois pour se chauffer ou cuisiner, mais aussi tout ce qui va être cuisson solaire ou panneau. Dans un futur proche, nous prévoyons aussi de nous attaquer à la méthanisation.

Comment les stages se déroulent-ils ?

Prenons par exemple quelqu’un qui se dit « j’ai besoin d’une éolienne ou d’un poêle pour chauffer mon eau » ou « j’ai envie de plus d’autonomie énergétique ». Il nous contacte, et on se déplace avec tout le matériel dans le camion pour accueillir directement une formation sur place. On cherche à fabriquer une éolienne au plus proche de là où est le besoin. Dans ces cas-là, la personne en question va accueillir la formation chez elle, et on va faire participer jusqu’à une quinzaine de personnes pour fabriquer par exemple l’éolienne, qu’on va installer à la fin de la semaine. Mais ça n’est pas le seul format. On propose aussi la possibilité pour chaque personne de repartir à la fin avec un objet fini dans nos ateliers à Villeurbanne par exemple.

Quel est l’intérêt de se former à l’autoconstruction ?

Il est nécessaire d’avoir bien en tête que, concernant le petit éolien domestique, l’auto-construction est presque une des seules solutions. Une éolienne, ça n’est pas comme des panneaux photovoltaïques, c’est un objet qui tourne en permanence. Comme notre voiture il faut réaliser sur les éoliennes des contrôles techniques et des maintenances. Il y avait auparavant certains artisans qui en installaient, mais cela revenait très cher, notamment à la maintenance : tous les ans, un technicien devait intervenir.

L’auto-construction permet donc de s’approprier la construction et de permettre aux gens qui vont l’installer d’être capables de la réparer et de réaliser les contrôles nécessaires à son bon fonctionnement. Le but est vraiment que les participant·e·s deviennent autonomes de leur installation à leur maintenance.

Quand on installe un outil, quand on l’a fabriqué, on sait comment le réparer. On concrétise cette idée de sortie de la culture de consommation, ou de jeter plutôt que d’aller dans des lieux ressources pour réparer les objets du quotidien. 

Par ailleurs, l’éolienne est un super outil pédagogique ! Les formations réunissent de nombreuses personnes qui vont pouvoir interroger et discuter autonomie énergétique, écologie, etc. L’éolienne nous apprend ce que c’est que l’électricité, et nous apprend aussi sa valeur. Quelqu’un qui essaye de se mettre en autonomie et qui va installer une petite éolienne pour produire son électricité, va vite se rendre en compte que ce n’est pas une mince affaire. Et du coup les gens deviennent économes.

Pourquoi est-il important de développer cette autonomie énergétique que vous défendez et promouvez ?

Pour moi, la source principale d’électricité du futur, c’est l’économie d’énergie. Le futur n’est pas nécessairement dans la construction de plus de parcs éoliens, le futur est dans la sobriété. C’est ce que tous les scénarios un peu sérieux, comme celui de Négawatt, nous disent. Il faut nécessairement passer par la réduction de la consommation. Les participant·e·s en ont bien conscience.

C’est aussi pour cela qu’on voulait proposer différentes choses : l’autonomie énergétique, ça passe aussi par différencier les sources d’énergie. Comprendre que faire de la chaleur avec de l’électricité, ça fonctionne, mais ce n’est pas ce qu’il y a de plus efficace. L’électricité est une énergie transformée déjà assez noble, et c’est plus intéressant de l’utiliser dans les choses qui en ont vraiment besoin comme dans l’électroménager, la lumière ou les téléphones. Et on va utiliser de l’énergie plus brute comme le bois ou le gaz pour faire de la chaleur. C’est pour ça que nous voulons nous développer et proposer d’autres outils pour répondre à tous les besoins de l’habitat.

La réduction de la consommation passe-t-il par une baisse du confort de vie ?

Absolument pas. Par exemple, se chauffer au gaz ou au feu de bois plutôt qu’à l’électricité, c’est simple et ça ne réduit pas le confort, c’est même peut-être le contraire. De même, les poêles à bois qu’on fabrique ont une super efficacité et ont des rendements supérieurs à 90% comparé à un feu de cheminée par exemple. En plus, les cheminées sont des catastrophes d’un point de vue énergétique et rendement parce que c’est de la combustion : d’une part, on rejette énormément de particules fines et de résidus de combustion dans l’atmosphère, et d’autre part, les fumées qui sortent sont encore chaudes : toute la chaleur qu’on a créée lors de notre combustion est partie.

Les poêles que nous apprenons à construire sont des poêles avec une bonne combustion et avec une masse qui va absorber la chaleur et qui va ensuite la restituer dans l’habitat. L’idée, c’est d’avoir un outil performant et de pouvoir se chauffer pour peu cher (pour peu qu’on ait à proximité des ressources en bois). Et dans ce cas, on a le même confort que si on se chauffait sur d’autres techniques.

Les dates des prochains stages de L'Atelier du Zéphyr :

7 juillet : initiation soudure à l’arc

20 juillet : initiation soudure à l’arc

23 au 26 juillet : apprendre à fabriquer un poêle cuiseur rocket

24 au 28 août : apprendre à fabriquer une éolienne pour bateau

26 au 31 octobre : apprendre à fabriquer un poêle de masse

L'article vous a été utile pour mieux comprendre cette actualité ?

Pour approfondir le sujet

Restauration collective saine et durable : ça bouge à La Rochelle !
Le restaurant inter-administratif de Lyon renouvelle sa garantie Mon Restau Responsable
Votre don est multiplié par 2 grâce à 1% for the Planet
/alimentation-responsable//biodiversite-preservee//agriculture-sans-pesticides//zan-et-mal-logement//attal-mesures-miroirs//pourquoi-est-il-vital-de-proteger-la-biodiversite//faire-pousser-legumes-domicile//pourquoi-les-ogm-sont-ils-mauvais/