En période de crise sanitaire, les modes de transport individuels et en particulier la voiture sont souvent privilégiés... Problème ? Cela génère de nombreux embouteillages et aggrave la pollution de l'air, qui à son tour a un impact sur la santé... Pourquoi lorsqu'on a le choix, préférer d'autres moyens de transport à la voiture est la meilleure option ? On vous donne 5 bons arguments !
En effet, on estime que la voiture est à l’origine de 50 % à 60 % de la pollution de l’air dans les grandes agglomérations, en fonction des polluants que l’on considère... Et c’est un sujet sérieux : la pollution de l’air serait responsable d’environ 48 000 décès par an en France et d’un cas sur trois d’asthme chez les enfants. Au niveau mondial, 500 000 nouveaux nés seraient décédés en 2019, suite à une exposition prolongée de la mère à un air pollué.
Et cela irait jusqu’à 18% en France ! C'est en effet la conclusion d'une récente étude internationale. Lorsqu’on respire de l’air pollué, les particules fines migrent des poumons vers le sang et les vaisseaux sanguins, ce qui endommage la paroi interne des artères. Le coronavirus cause des dommages similaires et les deux corrélés peuvent entraîner des crises cardiaques ou un accident vasculaire cérébral.
Et à l'intérieur de notre voiture... sommes-nous protégés ? Non ! Les particules fines sont deux à trois fois plus présentes dans l’habitacle de la voiture qu’à l’extérieur. En effet, le système d’air conditionné des voitures peut filtrer entre 40 et 75% des plus grosses particules, mais seulement entre 2 et 15% des particules fines.
Si on va plus loin, l’impact de la pollution de l’air sur la santé représente également un énorme budget pour les grandes villes, qui pourrait être dépensé ailleurs : Selon une récente étude de Cleanair4health, elle coûterait 3,5 milliards d’euros par an à Paris (soit 1600€ par habitant) et 774 millions à Marseille...
Et enfin, un autre sujet à ne pas négliger : le bruit. 80% des bruits émis dans l'environnement proviennent des transports. En France, 25 millions de personnes sont affectées significativement par le bruit des transports. Par elles, 9 millions sont exposées à des niveaux critiques pour leur santé.
Alors que la voiture est plus de 95% du temps stationnée, elle peut coûter en moyenne entre 5 000€ et 9 000€ par an, soit 10 à 12 % du budget des ménages ! Au kilomètre, en France, la voiture revient à 0,34€/km, contre 0,11€/km pour le vélo (Ademe).
Et ce n’est pas tout ! La voiture représente également un budget pour les collectivités. L'entretien des réseaux routiers coûte annuellement plus de 12 milliards d’euros par an aux collectivités territoriales, soit 9 % de leur budget. Problème ? Cet argent pourrait être investi dans d’autres modes de déplacement, comme les transports publics ou les pistes cyclables (Source : qqf).
Plus globalement, la voiture pèse sur le budget de la France : d’ici 2030, les embouteillages pourraient coûter 22 milliards par an ! (Carburant gaspillé, improductivité liée aux retards de salariés, coûts supplémentaires pour les transporteurs routiers… Source : qqf)
Quel est l’usage de la voiture en France ? ¾ des déplacements pour des trajets domicile-travail. Viennent ensuite les déplacements liés aux loisirs et enfin les activités sociales. Mais il faut savoir que près de ⅓ de la population française a ses activités quotidiennes à moins de 9 km de leur domicile, un trajet qui pourrait se faire notamment à vélo en 30 minutes seulement !
D’ailleurs, en agglomération, 40% des trajets effectués en voiture font moins de 3 kilomètres, pour transporter le plus souvent... une seule personne ! Dommage… car pour les trajets de quelques kilomètres, le vélo est le moyen de déplacement le plus rapide en zone urbaine. Comptez 8 à 12 min en bicyclette pour parcourir de 1,2km à 2,5km contre 16 à 18 min en voiture ! Et n’oubliez pas de compter le temps perdu et le stress inutile lorsqu’on ne trouve pas d’emplacement pour se garer ou qu’on galère en plein dans les bouchons !
En effet, la voiture prend de la place ! A Paris par exemple, 50% de l’espace en ville est dédié à la voiture alors qu’elle est utilisée seulement pour 13% des déplacements. Cela veut dire moins de place pour les vélos, les trottinettes et pour profiter d’une balade à pied pour admirer la ville.
Par ailleurs, la voiture est stationnée 95% de son temps, alors elle a besoin de places de parking près des ménages et des lieux de destination. Mais cette place coûte cher : une place de parking et son dégagement nécessite 25m2, l’équivalent de 25 vélos ou d’un studio.
Le saviez-vous ? Pour se rendre au travail, un cycliste utilise environ quinze fois moins d’espace de circulation et de stationnement qu’un automobiliste ! (Source : Le Monde)
De plus, il a été estimé qu’en 2050, plus de ⅔ de l’humanité vivra en ville… et l'étalement des villes est synonyme d’artificialisation des sols et donc d’une diminution des espaces agricoles et forestiers. Vous imaginez la demande d’espace et la hausse de pollution si chaque habitant se déplaçait en voiture... ?
Le transport est le 1er secteur le plus émetteur d’émissions de gaz à effet de serre (GES), en France. Plus de la moitié des émissions proviennent de la voiture individuelle, qui émet plus de GES que tous les autres modes de transport réunis !
De plus, d’année en année, les voitures mises en circulation sont de plus en plus imposantes et lourdes. Or, le poids impacte directement la consommation de carburant. Les SUV, qui représente un véhicule vendu sur 3, consomment en moyenne +15% de carburant, et émettent +20% de CO2 qu’une voiture standard (Source : WWF). D'ailleurs, dans le monde les SUV représentent la 2e cause de la hausse des émissions de CO2, au point d’annuler la baisse des émissions de CO2 liées à l’arrivée des véhicules électriques !
Et en parlant de véhicules électriques : s'ils émettent en moyenne 2 à 3 fois moins de gaz à effet de serre qu’un véhicule diesel ou essence, ce n’est pas pour autant la solution miracle ! Certes, on dit adieu aux gaz d’échappement, mais la production d’un véhicule électrique, et de sa batterie en particulier, a un impact important sur l’environnement. Par ailleurs, la consommation d’électricité doit être maîtrisée. Donc passer à l’électrique, oui, mais sous certaines conditions !
Ecolab, un outil développé par l’Ademe, vous permet selon le nombre de kilomètres de savoir quelle est votre empreinte carbone selon le mode de transport utilisé.
Et bien sûr, il ne faut pas oublier que dans les zones peu denses et en milieu rural, la plupart du temps, laisser la voiture au garage n’est pas une option car peu d’alternatives sont à disposition des habitants. C’est pour cela qu’il est essentiel de développer davantage d’alternatives accessibles à tous et dans l’ensemble du territoire.
Que ce soit en milieu urbain ou rural, la fréquentation des réseaux cyclables a fortement progressé : près d’un Français sur deux se dit prêt aujourd’hui à passer au vélo pour ses trajets quotidiens, à condition de disposer de pistes cyclables sécurisées. Que vous soyez de ceux qui hésitent encore ou au contraire des accros au vélo qui souhaitent convaincre leurs proches… cet article est fait pour vous !
40% des déplacements en voiture font moins de 3km… Dommage, car ce n’est pas le moyen de transport le plus rapide... loin de là ! Avec ses 15km/h en moyenne, le vélo va toujours plus vite que les transports en commun (9 à 10km/h pour le bus) ou que la voiture (14km/h) en centre-ville. On évite les embouteillages et on ne perd pas de temps pour se garer.
Selon le rapport Intermodalité vélo-transports terrestres de 2021 de Vélo et territoires, le rayon moyen d’usage du vélo se situe entre 3 et 5 kilomètres pour un vélo classique, environ 10 kilomètres pour un Vélo à Assistance Électrique (VAE) contre 300 mètres à 1 km pour la marche à pieds.
Et ça tombe bien, car près de ⅓ de la population française réalise ses activités quotidiennes dans un rayon de moins de 9 km du domicile, soit un trajet de 30 minutes à vélo !
=> Vous pouvez télécharger l’application Geovélo pour trouver le chemin le plus rapide en vélo.
Si vous comparez le vélo à la voiture, y a pas photo (surtout en ce moment !)
Par ailleurs, il faut savoir que les aides à l’achat existent pour des vélos standard ou électriques. Renseignez-vous auprès de votre mairie, de votre département ou de votre région. Et si vous avez un vélo qui a besoin d’être réparé, pensez à solliciter le Coup de pouce vélo, qui couvre les frais de réparation jusqu’à 50€.
A savoir : votre employeur peut vous aider à vous mettre au vélo. Depuis mai 2020, le forfait mobilité permet aux salariés de bénéficier du remboursement des frais liés aux déplacements de mobilité douce entre le domicile et le travail, jusqu’à 600€ par an.
Selon l’OMS, 30 minutes de vélo par jour, c’est 30% de risques en moins de développer des maladies (cardiovasculaires, diabète, cancer, stress). Et si vous êtes motivé pour faire plus, sachez qu'1 heure d’activité physique modérée permet de compenser les méfaits de 8 heures quotidiennes de sédentarité sur la santé (Étude The Lancet 2016).
Oui… mais vous savez bien qu’à un moment donné on va vous sortir l’argument : “En vélo, on respire les pots d’échappement, alors qu’en voiture on est plus protégé…”, c’est faux ! Plusieurs études démontrent que les niveaux de polluants relevés dans l’habitacle d’une voiture sont en moyenne jusqu’à 2 fois plus élevés que ceux auxquels sont exposés les cyclistes. Cela est d’autant plus vrai quand vous pouvez circuler dans des pistes cyclables sécurisées, isolées du trafic automobile.
Enfin, préférer le vélo aux véhicules thermiques, réduit la pollution aux particules fines et autres polluants atmosphériques, qui parce qu’ils dégradent notre santé, sont responsable de 48 000 décès par an en France…
C'est en effet la conclusion d'une récente étude internationale parue dans la revue Cardiovascular Research. En effet, lorsqu’on respire de l’air pollué, les particules fines migrent des poumons vers le sang et les vaisseaux sanguins, ce qui endommage la paroi interne des artères. Le coronavirus cause des dommages similaires et les deux corrélés peuvent entraîner des crises cardiaques ou un accident vasculaire cérébral.
Le transport est le 1er secteur le plus émetteur de GES en France (39% des émissions totales) et la voiture individuelle représente plus de la moitié des émissions. Alors, il faut agir !
Se déplacer à vélo plutôt qu’en voiture permet d’économiser 650Kg de C02 par personne et par an soit l’équivalent d’une télévision LCD allumée 162 jours non-stop. (source : Qu’est-ce qu’on fait ?). Et le vélo électrique ? Certes la construction des batteries n’est pas neutre, mais propulser un vélo, même à assistance électrique n’a rien à voir avec 1,5 ou 2 tonnes à déplacer en voiture !
Le renouveau de la pratique du vélo en France a développé une filière dynamique et innovante localement : fabrication, vente, réparations, locations, équipement, recyclage… Ces nouvelles activités s’ancrent directement dans les territoires car elles sont non délocalisables.
Selon une étude européenne, 1 million d’euros investi dans l’industrie du vélo créé près de 5 fois plus d’emploi que la même somme investie dans l’industrie automobile.
Vous êtes passé de la voiture ou des transports en commun au vélo ? Vous êtes désormais un vélotafeur (vous faites vos trajets domicile-travail à vélo) ?
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Nos déplacements font partie de notre mode de vie. Mais, parce qu’ils sont majoritairement réalisés en voiture individuelle, roulant aux carburants fossiles, ce sont également des contributeurs majeurs à la pollution de l’air et au changement climatique. Qui plus est, les écarts entre les métropoles dotées de transports collectifs et de services partagés et les territoires moins denses et plus dépendants à la voiture se renforcent. Transformer nos pratiques de mobilité est bien une priorité pour la transition écologique, mais impose de relever plusieurs défis, tant sociaux qu’économiques
Quelques chiffres pour comprendre : 80% des kilomètres parcourus par les Français le sont en voiture (Source : Qu’est-ce qu’on fait ?), qui roulent aujourd’hui à l’essence et au diesel… Ce n’est pas pour rien qu’elle représente 55% des émissions de GES liées au transport. Bien sûr, l’arrivée de véhicules électriques fait partie de la solution, mais aucune voiture ne peut prétendre être réellement “propre”. Cette nouvelle technologie, si elle se révèle avantageuse dans un premier temps pour la pollution de l’air dans nos villes, ne sera vraiment bénéfique pour le climat qu’à certaines conditions, et en premier lieu celle de maîtriser l’impact des batteries.
Au-delà des solutions technologiques, la transition écologique appelle à se déplacer autrement. En partageant plus les voitures tout d’abord. Mais également en favorisant les modes les plus légers, qui sont aussi les moins polluants, la marche et le vélo, pour ces trajets de proximité. Et pour cause : en agglomération, 40% des déplacements en voiture font moins de 3 km pour transporter, la plupart du temps, une seule personne.
Enfin, il est indispensable de moderniser les réseaux de transports collectifs. Métros, bus, trains sont structurants pour les territoires, et déterminants pour garantir un accès de tous à l’emploi, aux services, à la culture...
Par ailleurs, le trafic aérien contribue à hauteur de 7% au réchauffement climatique au niveau monde. La neutralité carbone en 2050 passera irrémédiablement par la réduction du trafic aérien. Ce qui implique de repenser les déplacements internationaux : voyages d’affaire, tourisme… pour se déplacer évidemment moins, et mieux. Pour les voyages en Europe, bonne nouvelle : le train de nuit représente une alternative crédible : créer un vrai réseau de train de nuit, doté de dizaines de lignes, pourrait permettre de reporter plus de 10 millions de passagers par an de l'aérien et de la route sur le train de nuit, selon le collectif Oui au train de nuit.
Diminuer la dépendance aux transports qui utilisent les énergies fossiles n’est pas seulement un enjeu environnemental, c’est aussi un enjeu de santé. La pollution aux particules fines et autres polluants atmosphériques, liée en premier lieu dans les villes au trafic motorisé, est une source majeure de dégradation de notre santé, notamment de celle des plus vulnérables : maladies cardio-vasculaires, asthme, cancer… Le bilan est lourd : 48 000 morts en France par an (Santé publique France 2016).
Selon le Baromètre des mobilités du quotidien de la FNH et Wimoov 55% des Français déclarent ne pas avoir le choix de leur moyen de déplacement au quotidien, parce que les transports collectifs sont absents ou inadaptés aux besoins. Cette dépendance à la voiture individuelle est aussi une dépendance au mode de déplacement le plus polluant, et le plus coûteux.
Les personnes les plus précaires, isolées, sont les premières confrontées à cette difficulté. Qui plus est, ce sont souvent les personnes les plus éloignées des solutions de mobilité durable : des véhicules électriques chers à l’achat, des services partagés peu accessibles, un réseau de transports collectifs complexes à utiliser… Plus largement, c’est l’ensemble des populations dépendantes de la voiture, et particulièrement dans les zones rurales et périurbaines qui sont vulnérables.
Ces territoires peu denses, restent aujourd’hui les parents pauvres d’une politique nationale centrée sur la gestion des flux en zone urbaine dense, qui a tout misé sur la route, alimentant l’étalement urbain, la dépendance à la voiture individuelle et aux énergies fossiles. Cette politique doit évoluer pour accompagner tous les territoires pour une offre intégrée de mobilité, à la fois plus accessible et moins impactante pour l’environnement. Les services ferroviaires ont un rôle incontournable à jouer. Cela ne se fera pas sans changer l’urbanisme et l’aménagement, pour favoriser les liens de proximité, via la réimplantation des commerces et services dans les zones dites peu denses. C’est la condition pour une transition juste, qui donne à chacun la possibilité de réduire son empreinte environnementale.
Le changement des pratiques de mobilité au quotidien aura un effet sur l’économie, et sur l’emploi, tant sur l’industrie que les services.
Pour l’automobile, un des piliers de l’économie en France, mais un secteur déjà en souffrance (1 emploi sur 5 perdu en 10 ans), la transition écologique est un défi majeur. La conversion électrique redessine complètement la chaîne de valeurs : ce sont moins d’emplois pour les moteurs, mais des opportunités dans les batteries, le recyclage, le développement des infrastructures de recharge… Mais pour pouvoir développer et relocaliser ces activités, une conversion soutenue et accélérée des métiers et des compétences est nécessaire.
Par ailleurs, la multiplication des vélos, mais également le développement des services partagés, amènera son lot de nouvelles activités : industrie du cycle, vente et réparation, aménagement, services de location... Cette fois-ci, ces emplois sont non délocalisables, directement ancrées dans les territoires.
- Une feuille de route pour mettre fin à la vente de véhicules essence et diesel d’ici 10-15 ans. La transition se programme. Ce changement profond, aux conséquences multiples sur les activités et l’emploi, doit être accompagné pour ne laisser personne de côté.
- Le financement des infrastructures de transports du quotidien : revaloriser le ferroviaire et moderniser des réseaux existants ; faire un moratoire sur les grands projets inutiles, dont les projets d'aéroports et routiers (autoroutes, rocades…) ; renforcer les transports en commun urbains, financer du Plan national vélo.
- Un déploiement des véhicules électriques sous 3 conditions : favoriser l’usage partagé,, accélérer la transition vers les énergies renouvelables, imposer une responsabilité sociale et environnementale des filières de la conception à la fin de vie.
- La mise en oeuvre du plan national vélo pour faire de la France un territoire cyclable en 2025 : un fond national dédié, le lancement d'un appel à projet national pour faire émerger 10 territoires pilotes, urbains ruraux, peu denses.
- Une politique active pour maîtriser la demande de mobilité et sortir de la dépendance à la voiture individuelle pour tous : mise en place de dispositions réglementaires pour faire évoluer les pratiques d'aménagement et d'urbanisme et de mesures fiscales incitatives.
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