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Au printemps, plantez pour la biodiversité et la planète

Publié le 10 avril 2023 , mis à jour le 22 juillet 2025

C’est au printemps, en recréant des micro écosystèmes favorables à l’hébergement de toute une petite faune que l’on peut réellement être utile et participer à la préservation du vivant. Et bonne nouvelle : chacun peut agir à son échelle. Profitons-en pour donner un coup de pouce aux espèces pouvant s’épanouir au balcon, au jardin ou en participant à des actions collectives de préservation de la nature.

Au printemps, chaque action écologique locale compte : installer un abri à hérissons, favoriser les plantes indigènes, ou rejoindre un chantier de plantation de haies permet de restaurer des habitats précieux. Ces petits projets collectifs sont de vrais leviers de sensibilisation à l’environnement.

Le printemps, une saison clé pour aider la biodiversité près de chez soi

L’effondrement des populations d’oiseaux, d’insectes, d’amphibiens, de reptiles et plantes pourtant indispensables à la bonne santé des écosystèmes connaît une accélération sans précédent. A titre d’exemple, les populations de chauve-souris ont diminué de moitié en France métropolitaine en 10 ans (2009-2019), tandis que les populations d’oiseaux des milieux agricoles ont diminué de 30% depuis 1990.

La France, riche d’une très grande diversité de faune et de flore – dont une grande partie se situe dans les Outre-Mer – est aussi l’un des dix pays qui, selon la liste rouge de l’UICN, hébergent le plus d’espèces menacées. En France métropolitaine, 32% des espèces d’oiseaux nicheurs et 23% des espèces d’amphibiens sont menacés selon l’UICN. . Un premier état des lieux complet publié tout récemment par l’UICN indique également que 10 % des araignées de France métropolitaine sont menacées de disparition.

La pression croissante des activités humaines (destruction des habitats naturels, surexploitation des ressources, changements climatiques, pollutions,  introduction d’espèces exotiques envahissantes) dégrade fortement les écosystèmes, sans que leur soit laissé le temps et l’espace de se régénérer. Ainsi, ce sont des chaînes alimentaires entières qui s’effondrent car plantes et animaux agissent en synergie et sont interdépendants: la disparition d’une fleur ou d’une plante hôte peut entraîner l’effondrement d’une population d’insectes, elle-même source de nourriture pour des oiseaux.

Agir pour la biodiversité dans son jardin

Aménager un point d’eau ou une mare

Une action autant pour accueillir grenouilles, crapauds, tritons que pour abreuver oiseaux et insectes (d’autant plus avec les sécheresses et canicules de ces dernières années). L’ajout de pierres en bordure et une pente douce, faciliteront l’accès à la mare sans risque de se noyer.

Consultez notre DIY pour créer une mare dans votre jardin qui permettra à beaucoup d'espèces de s'y abriter, s'abreuver, se nourrir, se rafraichir et se reproduire.

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Pour apprendre à créer une mare

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Pas de taille de haies entre le 15 mars et le 15 août.

S’il fallait ne retenir qu’un geste, ce serait celui-ci, puisque c’est la période où le Rouge-gorge familier, le merle noir, le verdier d’Europe, le pinson des arbres, l’accenteur mouchet et bien d’autres espèces y installent leur nid et élèvent leurs petits.

L’OFB (office français pour la biodiversité) rappelle que depuis les années 50, 70% du linéaire de haies agricoles a été détruit, soit 1,4 million de kilomètres, avec de graves répercussions puisque les haies rendent de multiples services : protection des sols contre l’érosion, rempart contre les vents, infiltration de l’eau et bien sûr un habitat pour la biodiversité. Toujours selon l’OFB « Quand elles sont bien gérées, les haies peuvent accueillir jusqu’à 35 espèces de mammifères, 80 espèces d’oiseaux, 8 espèces de chauves-souris, 15 espèces de reptiles et amphibiens ou encore 100 espèces d’insectes. »(source article Reporterre )

Stop au nettoyage de printemps Ode à la paresse, on laisse faire la nature

Laissons aussi les herbes folles (et non plus « mauvaises ») grandes orties, hautes tiges graminées et fleurs mellifères proliférer. Cessons de ramasser, nettoyer le bois mort, les feuilles sèches, les pierres.

Au sortir de l’hiver et en vue de la saison des naissances, les insectes, les oiseaux et les petits mammifères ont besoin de se nourrir. Laissons des parcelles se réensauvager et profitons des beaux jours pour observer les abeilles et les papillons butiner, écouter le chant des oiseaux, le vrombissement d’une libellule, apercevoir un hérisson.

Regardons les friches d’un œil bienveillant, elles recèlent des trésors de biodiversité. Gardons à l’esprit qu’installer un hôtel à insectes ou un nichoir sur son terrain est vain si à côté de cela on ne crée pas un environnement accueillant et nourricier, que l’on tond la pelouse au carré et coupe ce qui dépasse et/ou pique.

Laissez les interstices dans un mur de pierres

Cela permet aux lézards de s’y installer, même chose sur les façades si l’on rebouche chaque fissure puisque les chauve-souris se réfugient dans les anfractuosités des murs. indispensable aussi pour les hirondelles d’avoir accès aux granges, remises et autres bâtiments non aménagés dans lesquelles elles iront retrouver leurs nids. Les chouettes investissent également des combles quand elles n’ont pas d’arbre creux à disposition.

Sciences participatives : agir pour la biodiversité locale

En parallèle, de nombreuses associations engagées dans l’environnement organisent des projets citoyens pour la planète, adaptés à toutes les envies : observation, plantation, nettoyage ou éducation à l’environnement. Une belle occasion de découvrir les enjeux liés à l’environnement et à l’écologie en agissant concrètement.

Agir pour la biodiversité sur son balcon

Si on ne prétend pas sauver la biodiversité depuis son balcon, il est néanmoins possible d’aménager utilement ce petit espace pour fournir le gite et le couvert à certaines espèces d’insectes ou d’oiseaux, et ainsi les aider à se nourrir, s’abreuver et se mettre à l’abri.

Pour végétaliser votre balcon, veillez à diversifier les plantations et à utiliser des variétés locales (attention aux plantes exotiques), en jouant sur les zones d’ombre et de soleil et la diversité des formes : jardinières de fleurs, de plantes aromatiques, de petits légumes, ou encore surmontées d’une treille en bois pour plantes grimpantes comme le lierre, la clématite, la vigne vierge ou le chèvrefeuille). Les grandes orties permettent par exemple d’accueillir de nombreuses espèces d’insectes, notamment des papillons comme le paon du jour ou le vulcain (groupe des vanesses).

Cette diversité permet d’offrir des micro-habitats variés correspondants aux besoins spécifiques d’espèces différentes (les insectes pollinisateurs, par exemple, ne butinent pas les mêmes fleurs en fonction de leur morphologie). De même, on peut  alterner les fleurs précoces (glycine, phacélie), vivaces (clématite, valériane, rosiers, aster) - prolifiques jusqu’en fin de saison -, et les annuelles comme les cosmos, roses d’Inde, capucines, dahlias pour étaler la floraison, varier les couleurs et les parfums depuis la fin de l’hiver jusqu’à l’automne.

Cultiver des plantes mellifères pour contribuer à la sauvegarde des pollinisateurs

Naturellement, on n’utilisera pas d’intrants chimiques, le but étant au contraire de favoriser les interactions entre les différentes espèces. Précieux auxiliaires, les coccinelles sont ainsi les prédateurs naturels des pucerons. Moins populaires les guêpes, syrphes et araignées gagnent à être mieux connues, les regarder évoluer sur son balcon peut-être un bon moyen de dépasser ses peurs pour mieux les apprécier, car on protège mieux ce que l’on connaît bien !

Le truc en plus :  lire les étiquettes sur les sacs de terreau achetés en jardinerie pour éviter ceux contenant de la tourbe. Ces zones humides qui séquestrent du carbone sont des milieux fragiles, mettant des centaines voire des milliers d’années pour se constituer. Leur détérioration et leur surexploitation relâchent ainsi dans l’atmosphère des quantités colossales de CO2. (Les tourbières couvrent 3 % de la surface du globe mais représentent 25% du carbone total piégé dans les sols (source CNRS)

Les oiseaux entrent fréquemment en collision avec les grandes surfaces vitrées, qu’ils ont du mal à distinguer en vol. On peut prévenir ce risque en apposant des stickers sur les vitres, afin que les oiseaux matérialisent l’obstacle et s’en détournent. Les oiseaux, comme le reste de la faune, sont également sensibles à la pollution lumineuse, qui perturbe notamment les déplacements, les cycles d’activité et de reproduction. On veille donc à réduire la pollution lumineuse : cela passe notamment par la fermeture des rideaux la nuit, l’extinction des lumières sur les balcons et dans les jardins.

Rejoindre une mission de bénévolat nature est aussi un excellent moyen de s’impliquer : appel au bénévolat écologique, protection de la planète ou écogestes du quotidien, chacun peut contribuer à sa manière. Ces engagements sont essentiels pour ancrer dans les territoires des initiatives locales pour l’écologie.

Au printemps, le retour des beaux jours nous incite à passer à l’action

Quoi de plus gratifiant en effet que d’investir de son temps et de son énergie pour une juste cause ? Allier l’utile à l’agréable et son effet « feel good », c’est ce que la FNH propose avec deux programmes pour agir en faveur de la biodiversité.

Apprendre à planter comme un pro avec J'agis Je Plante

Comment devenir des planteurs et planteuses de haies, de murs végétaux, de bosquets comestibles ou de mini-forêts urbaines en rejoignant la campagne #JagisJePlante. Sur le site www.jagisjeplante.org, la FNH explique quels sont les types de plantation à privilégier et pourquoi, où planter pour être efficace et comment s’y prendre.

#JagisJePlante : planter pour la biodiversité et l’écologie

On comprend et on apprend comment et surtout quoi planter en fonction de son environnement et des conditions du milieu : pluviométrie, climat, exposition, nature du sol… et comment sélectionner les essences composant les haies qui vont offrir le gîte et le couvert à une faune très diversifiée.

Une formation ludique avec 67 tutos vidéos, des fiches téléchargeables, posters et un guide du planteur n’attendent que vous. C’est 100% utile, pratique et gratuit.

Trouver des actions de préservation de la biodiversité avec la plateforme J'agis pour la Nature

La plateforme jagispourlanature.org propose de mettre en relation les associations qui organisent des chantiers de protection de la nature et cherchent des bénévoles pour les aider, et ceux qui souhaitent passer à l’action, mais ne savent pas trop comment, et où s’engager, en fonction de leur temps disponible et de leurs préférences. Plantations, ramassage de déchets, aménagement de sites, observation et comptage : chacun y trouvera sa mission de prédilection !

Dernière recommandation pour les sportifs et randonneurs, on reste vigilant à son empreinte sur le milieu. On reste dans les sentiers balisés pour ne pas trop déranger la faune et ne pas piétiner partout. On ne cueille pas de plantes et, cela va sans dire, on ramasse tous ses déchets !

Un livret pour ne plus être à la ramasse !

Foire aux questions

Pourquoi le printemps est-il un moment clé pour la biodiversité ?

Le printemps marque la période de reproduction et de croissance de nombreuses espèces. Agir à ce moment permet d’avoir un impact direct sur la préservation des écosystèmes, en créant des habitats ou en évitant certaines perturbations comme la taille des haies.
 

Quels sont les gestes écologiques à adopter au jardin ?

Aménager une mare, préserver les haies, laisser les herbes hautes et le bois mort sont autant d’écogestes bénéfiques pour la biodiversité. Ces gestes simples renforcent la résilience des écosystèmes locaux.
 

Peut-on agir pour la nature depuis un balcon ?

Oui, même un balcon peut devenir un refuge pour la biodiversité. En diversifiant les plantes locales, en évitant les pesticides et en installant des nichoirs, on soutient les insectes pollinisateurs et les oiseaux.
 

Pourquoi arrêter de tailler les haies au printemps ?

Entre mars et août, de nombreuses espèces d’oiseaux nichent dans les haies. Les tailler durant cette période met en péril leur reproduction. C’est un geste essentiel pour la protection de la biodiversité.
 

Comment participer à un projet citoyen pour la planète ?

Des plateformes comme jagispourlanature.org permettent de trouver des projets proches de chez soi. Il peut s’agir de plantations, de comptages d’espèces ou de ramassages de déchets.
 

Quelles sont les actions de bénévolat pour l’environnement accessibles à tous ?

Planter pour la biodiversité, rejoindre une association locale, participer à un chantier nature ou simplement adopter des écogestes : chacun peut agir selon ses moyens et son temps.
 

Qu’est-ce qu’un écogeste du quotidien ?

Un écogeste est une action simple qui réduit notre impact sur l’environnement. Par exemple, éviter la tourbe, réduire la lumière artificielle ou laisser pousser les herbes folles sont autant de gestes pour protéger la planète.
 

Quels bénéfices apporte la plantation de haies ?

Les haies abritent une grande diversité d'espèces animales et végétales. Elles protègent les sols, favorisent l’infiltration de l’eau et créent des corridors écologiques essentiels au déplacement des espèces.
 

Comment se former à la plantation utile à la biodiversité ?

La campagne #JagisJePlante propose des vidéos, fiches et tutos pour apprendre à planter selon son environnement. Une manière simple et gratuite de contribuer efficacement à la biodiversité.
 

Peut-on s’engager pour l’environnement pendant les vacances ?

Oui, les vacances sont le moment idéal pour participer à une mission de bénévolat nature ou découvrir des initiatives locales pour l’écologie. Grâce à la plateforme J’agis pour la nature, chacun peut choisir une activité de plein air, enrichissante et utile, en famille ou entre amis. 👉 Profitez des vacances en agissant pour l’environnement

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Pour approfondir le sujet

Planter pour la biodiversité : rejoignez #JagisJePlante
Pourquoi les espèces invasives participent-elles au déclin de la biodiversité ?
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