Agir pour une biodiversité préservée

Quelles plantes choisir pour être utile à la biodiversité ?

Quelles sont les plantes à privilégier pour aider la biodiversité? Choisir les espèces végétales qui vont constituer votre plantation de haie bocagère, de mini-forêt, de bosquet comestible ou de mur végétal n’est pas une étape qui s’improvise. Il est en effet nécessaire de prendre certaines précautions afin de construire une plantation durable et utile à la biodiversité. Pour savoir comment sélectionner les bonnes essences,  lesquelles absolument éviter, où les trouver etc... Découvrez notre livret gratuit des essences à planter #JagisJePlante.

Guide des essences #JagisJePlante

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Comment choisir les plantes pour aider la biodiversité ?

Avant de vous lancer dans votre plantation, êtes-vous sûr d’avoir pensé à tout ? Avez-vous réfléchi à l’objectif de votre projet (paysager, pédagogique, nourricier …), aux conditions d’humidité́, d’ombrage, de nature des sols en place, ou encore au degré de fréquentation de votre terrain ? Ils sont pourtant autant de facteurs importants à considérer pour réussir votre projet. Sans oublier les questions d’entretien qui doivent, elles aussi, être anticipées pour assurer la pérennité́ de votre plantation. Alors avant de sélectionner vos plants, si vous preniez le temps de vérifier tous ces points avec les tutos #JagisJePlante ? Au menu : 64 vidéos en libre accès pour apprendre à construire son projet de plantation de A à Z !

Choisir des plantes locales  

Au moment de choisir vos essences à planter, il y a une chose à ne pas oublier : prenez soin de sélectionner des variétés locales ! Et pour mieux connaitre ces espèces dites « indigènes », rien de mieux qu’une balade dans la campagne environnante Il suffit d’ouvrir l'œil et d’être curieux … Si vous constatez que des noisetiers (Corylus avellana) poussent systématiquement en lisière de bois et dans les jardins, c’est le signe qu’ils s'épanouiront forcément bien chez vous.

Et si on vous incite à choisir des plantes qui poussent « naturellement » sur votre territoire, c’est tout simplement parce qu’elles sont mieux adaptées à leur environnement et sont plus résistantes face aux effets du changements climatiques (inondations, sécheresse…). De plus, ayant co-évolué avec la faune locale, ces essences sont plus utiles pour favoriser le retour de la biodiversité. 

Attention, planter local ne veut pas toujours dire acheter local ! 

Pensez à vérifier l’origine des plants. Des arbustes achetés localement peuvent ne pas provenir de la région, ni même de France ! Pour vous aider, fiez-vous au label Végétal-Local

Choisir des plantes variées 

Il est important de diversifier les ambiances, les strates (herbacées, arbustes,  arbres) et les espèces au sein de chaque espace de nature. En effet, la plantation de végétaux variés favorisera la venue et l'installation de la petite faune, des pollinisateurs et des insectes utiles au jardin. N'hésitez pas à sélectionner des plantes avec des périodes de floraisons différentes. Elle permettra aussi leur conservation.

Attention à ne pas inviter des espèces exotiques dans votre jardin !

En effet, elles ne sont ni intéressantes, ni utiles pour la faune locale et peuvent devenir envahissantes, par conséquent dangereuses pour les écosystèmes déjà existants (responsable de l'extinction de 60% des espèces dans le monde - IPBES, 2023). Quelques exemples :

  • l'ailante (Ailanthus altissima)
  • les ambroisies (comme l'Ambroisie à feuilles d'armoise, Ambrosia artemisiifolia)
  • la Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum)

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Mesures Miroirs : acteurs du secteur agricole, ONG et législateurs affichent des objectifs communs pour le prochain mandat européen

Alors que la campagne pour les élections européennes 2024 débute, INTERBEV, la Fondation pour la Nature et l'Homme et l'Institut Veblen ont réuni les grands acteurs de l’alimentation, ce mardi 31 octobre à la Maison de la Chimie. Cette conférence, à laquelle ont participé Marc Fesneau, Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire ; Antoine Pellion, Secrétaire général à la Planification écologique, des parlementaires, des représentants de cinq grandes filières agricoles françaises (ANVOL, AIBS, Intercéréales, Interfel, Terres Univia) et plusieurs organisations de la société civile (UFC que Choisir, IDDRI, Le Pacte Pour le Pouvoir de Vivre) a été conclue par la présentation, par les 3 organisations, de leur feuille de route partagée en faveur de la réciprocité des normes de production dans les échanges commerciaux.

La mise en place de mesures miroirs, permettant d’interdire l’importation de denrées agricoles produites avec des substances et pratiques interdites en UE (pesticides, antibiotiques activateurs de croissance…), est un sujet porté par INTERBEV, l’Institut Veblen et la Fondation pour la Nature l’Homme depuis 2015.

C’est en février 2022, année de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne (PFUE), qu’elles font vraiment émerger le sujet à l’occasion d’une grande conférence organisée à Bruxelles. Depuis, et malgré une « bataille culturelle » sur le sujet bien engagée, force est de constater que peu de décisions politiques concrètes ont été adoptées, la plupart des chantiers engagés en début de la Présidence restant inachevés. Quelques rares avancées ont toutefois été obtenues pendant la PFUE, telle que l’adoption d’un règlement relatif à la déforestation importée, dont la robustesse reste à prouver dans sa mise en oeuvre effective.

Dans le même temps, des décisions bien concrètes ont, elles, été prises en ce qui concerne les accords de libre-échange : des accords ont été conclus avec le Chili et la Nouvelle-Zélande, les négociations se sont accélérées avec l’Australie et surtout, les discussions sur la ratification de l’accord UE-Mercosur se sont intensifiées. L’application de mesures miroirs pour une réciprocité des normes dans les échanges commerciaux devient donc une urgence pour protéger les filières agricoles européennes et rendre possible l’accélération de leur transition agroécologique.

 

Conférence Green Deal vs Politique commerciale européenne
Table ronde avec : Jean-Michel Schaeffer (Anvol), Laurent Perrette (Intercéréales), Dominique Potier (député de Moeurthe-et-Moselle) , Thomas Uthayakumar (FNH), Emmanuel Bernard (Interbev) © Xavier Grenet

A l’issue de la conférence, INTERBEV, la FNH et l’Institut Veblen ont donc présenté leur feuille de route collective comprenant 3 grands objectifs :

  • Remettre en cohérence la politique commerciale de l’Union européenne avec les objectifs affichés des politiques agricole et environnementale. Cette mise en cohérence est une des conditions fortes pour atteindre les objectifs fixés par l’Union européenne en matière de souveraineté alimentaire et de transition écologique.
  • Permettre ainsi, aux agriculteurs et aux entreprises des filières agricoles, de continuer à produire en s’engageant dans des démarches de durabilité, sans être mis en concurrence avec des produits issus de systèmes qui ne respectent pas les normes de production sanitaires, environnementales et sociales équivalentes à celle de l’UE. Les mesures miroirs ne sont cependant pas une barrière aux importations et doivent permettre aux produits durables d’être exportés vers l’UE, notamment pour les filières issues des organisations paysannes du Sud, en particulier pour les produits équitables qui ne sont pas produits en UE.
  • Agir positivement sur le chantier de la transition écologique et sociale en ne laissant plus dans l’angle mort des politiques publiques européennes la question de l’impact environnemental, sanitaire et social (normes relatives au droit du travail) lié aux standards de production des aliments importés.

Cette feuille de route comporte 5 mesures prioritaires que la France devra s’engager à obtenir d’ici la fin du prochain mandat européen :

1.Un moratoire européen sur les accords de libre-échange

Appeler la Commission européenne à établir un moratoire sur les accords de libre-échange, en posant notamment la question de leur compatibilité avec les ambitions affichées par l’Union européenne en matière de souveraineté alimentaire et de transition écologique. Ce moratoire portant sur l’ensemble des accords en cours de ratification (ex : Nouvelle-Zélande, Mexique, Chili, …) ou de négociation (ex : Australie, Inde, …) devra permettre d’interroger simultanément les volumes d’importation cumulés concédés pour les secteurs sensibles (leur impact sur la production domestique, l’économie des filières et des territoires concernés) et les standards de production sanitaires et environnementaux des produits importés.

2.Un refus ferme de ratifier l’accord UE-Mercosur

Refuser toute ratification de l'accord commercial conclu entre l'UE et le Mercosur en l'absence de clauses miroirs conditionnant strictement les préférences commerciales accordées au respect des normes européennes de production en matière, notamment : de traçabilité, d'utilisation des antibiotiques en élevage, d'utilisation des produits phytosanitaires.

3.Une liste précise des mesures miroirs à faire adopter et appliquer d’ici la fin du prochain mandat européen

Appliquer la mesure miroir déjà adoptée visant à interdire l’accès au marché européen aux viandes issues d’animaux traités aux antibiotiques utilisés comme activateurs de croissance : les textes d’exécution nécessaires doivent être enfin publiés. Élaborer, dans un même temps, à l'échelle de la France et d'ici la fin du premier semestre 2024 au plus tard, une liste précise des mesures miroirs pertinentes prioritaires qui devront être adoptées et appliquées d'ici la fin du prochain mandat européen en matière notamment de traçabilité et d'utilisation de produits phytosanitaires.

4.La mise en oeuvre de contrôles efficaces au sein de filières dédiées dans les pays exportateurs

En se basant sur l'exemple de l'interdiction de l'importation de boeuf aux hormones, pousser l'application de mesures miroir effectivement contrôlables, c'est-à-dire faisant l'objet de contrôles réalisés dans les pays exportateurs à travers la mise en oeuvre de filières dédiées à l'exportation vers l'UE. Le sujet de la réciprocité des normes ne doit pas être utilisé uniquement comme un élément de langage politique : il doit correspondre à des mesures législatives prévoyant de réelles restrictions aux importations basées sur des contrôles efficaces. Le poids du contrôle des mesures miroirs et de la réciprocité ne peut réalistement pas être délégué uniquement aux pays exportateurs mais doit passer par une coordination de l’ensemble des acteurs des chaînes de valeur (exportateurs, douanes et services de contrôle officiels et entreprises européennes). Les entreprises de l’UE et leurs chaînes de valeur (fournisseurs et sous-traitants y compris) doivent également être mises à contribution et assumer leurs responsabilités, sur le modèle de la diligence raisonnée adoptée dans le règlement sur la déforestation importée.

5.Un règlement européen relatif à la lutte contre la déforestation importée véritablement utile

Veiller à la bonne application des obligations de diligence raisonnable déjà prévues dans le texte concernant, notamment, la viande bovine et le soja. Élargir, dans le même temps, la liste des produits et des zones forestières concernés par le règlement européen relatif à la lutte contre la déforestation importée à tous les produits agricoles sensibles d'un point de vue environnemental et importés depuis les pays à risque tels que le Brésil et aux zones de savane telles que celles du Cerrado.

Stratégie nationale pour la biodiversité : un virage écologique à réussir !

Réunies au sein du collectif CAP Nature & Biodiversité, nos organisations ont participé activement à l’élaboration de l’avis du Comité national de la biodiversité sur le projet de Stratégie Nationale pour la Biodiversité 2030, rendu public par le gouvernement le 20 juillet 2023. De nombreux points restent à clarifier ou à améliorer afin que cette dernière soit à la hauteur de l’effondrement de la biodiversité en cours, et en mesure d’inverser la tendance.

Adopté à une large majorité en séance plénière le 16 octobre dernier, cet avis du CNB formule des recommandations visant à garantir une stratégie ambitieuse et disposant des ressources nécessaires à sa réussite, en particulier :

  • La définition de cibles stratégiques visant les facteurs majeurs d’érosion de la biodiversité et d’indicateurs permettant de mesurer l’atteinte de ces cibles.
  • Une politique des aires protégées limitant strictement les activités humaines dommageables à la biodiversité dans les zones les plus sensibles dans le cadre du développement de la protection forte et du futur règlement européen sur la restauration de la nature.
  • Une véritable transition écologique de l’agriculture avec notamment une réduction des intrants azotés et des pesticides, le développement des infrastructures agro-environnementales telles que les haies et le soutien à l’agriculture biologique. Le CNB recommande une révision du Plan Stratégique National déclinant la PAC en France.
  • La programmation pluriannuelle des financements nécessaires à la réalisation des objectifs et la fin des subventions dommageables à la biodiversité avec une résorption qui doit être engagée dès 2024.
  • Une gouvernance intégrée de la planification écologique pilotée par Matignon, coordonnée, complémentaire et inclusive avec l’éventualité d’une approbation de la SNB par décret, comme d'autres stratégies et programmes d'Etat, pour garantir une mise en œuvre rigoureuse.
  • Une convergence renforcée entre les politiques de sauvegarde du climat et de la biodiversité, pour les porter à un haut niveau de priorité dans l’action publique
  • Une meilleure articulation entre l’État et les collectivités afin d’assurer la cohérence entre les stratégies territoriales et les objectifs de la stratégie nationale pour la biodiversité et préciser les attendus en termes de mobilisation des acteurs.
12 logos des association signataires du communiqué de presse

Nos organisations de protection de la nature restent mobilisées pour que ces recommandations soient prises en compte par le gouvernement et intégrées dans la version finale de la Stratégie nationale pour la biodiversité, véritable opportunité politique pour restaurer nos paysages et écosystèmes, améliorer la résilience de la nature et de nos sociétés face au réchauffement climatique, rétablir le lien des humains avec le reste du vivant et garantir notre avenir commun.

Pourquoi l'Objectif Zéro Artificialisation Nette ne va pas à l'encontre des zones rurales ?

Vous l’avez sans doute lu et vu dans les médias, le Président de la région Auvergne Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, a annoncé qu’il souhaitait « la sortie » de sa région de l’objectif Zéro Artificialisation Nette (ZAN), pourtant indispensable pour lutter contre la disparition de la biodiversité et le changement climatique, préserver les terres agricoles et nos paysages. Que dit le ZAN ? Ne peut-on pas concilier la protection des sols avec les besoins sociaux (alimentation, logement, emplois, services, etc.) ? Notre Fondation pense que si. Nous faisons le point ici. 

La mise en œuvre du ZAN ne revient pas à empêcher toute construction du jour au lendemain

L’objectif ZAN est inscrit dans la loi. C’est même l’une des avancées majeures de la loi Climat et résilience qui appelle à ne plus considérer les sols comme de simples supports, mais à reconnaître les fonctions vitales qu’ils remplissent pour notre souveraineté alimentaire, la biodiversité, le climat et l’accès à l’eau. Il est le garant de leur préservation en planifiant la fin progressive de l’étalement urbain, avec pour horizon le « zéro artificialisation nette » en 2050.

La mise en œuvre du ZAN ne revient donc pas à empêcher toute construction ou tout étalement urbain du jour au lendemain. Il l’encadre pour éviter les dérives en autorisant l’artificialisation de 125 000 ha entre 2021 et 2031, soit 74 fois la superficie du Puy en Velay ou 12 fois celle de Paris. Ce qui n’est pas rien…

Artificialisation des sols : 5 questions pour tout comprendre

L’objectif ZAN ne va pas à l’encontre des zones rurales !

Réduire l’artificialisation, c’est protéger les terres agricoles qui sont vitales pour notre souveraineté alimentaire. C’est aussi réinvestir les centres des villages et des bourgs, avec leurs petits commerces et leurs services qui se meurent face à la concurrence des centres commerciaux périurbains. Par ailleurs, en juillet, face aux inquiétudes des maires, des assouplissements ont été votés par rapport au texte de 2021, avec notamment la création d’une « garantie rurale », autrement dit un droit à construire d’au moins un hectare, attribué aux communes, et mutualisable dans certains cas.

De nombreuses collectivités sont déjà engagées !

La loi Climat et résilience, adoptée en 2021, prévoit que les objectifs de réduction de l’artificialisation des sols soient inscrits et déclinés localement dans le cadre des schémas de planification régionaux. Une région ne peut donc pas s’abstraire de cette responsabilité.

Et si la réduction de l’artificialisation des sols est un défi complexe, nous constatons au quotidien que des collectivités prennent le problème à bras le corps et s’engagent dans des démarches volontaires de sobriété foncière, car elles ont bien compris qu’il est vital de protéger les sols.

Le ZAN appelle à faire des choix en hiérarchisant les projets d’aménagement

Nous devons concilier l’impératif de neutralité carbone en 2050 avec la souveraineté alimentaire, l’accès au logement, la préservation de la biodiversité et de l’eau, le développement d’industries d’avenir… Il faut donc hiérarchiser les projets d’aménagement et faire des choix.

Pour la décennie 2021-2031, il faut répartir 125 000 ha d’artificialisation possible entre les territoires : doivent-ils servir à développer des industries d’avenir ou un centre commercial ? A développer le rail ou à bâtir une autoroute qui longe la nationale ? A construire des logements sociaux ou des meublés touristiques ? Le partage des capacités d’artificialisation restantes doit aussi prendre en compte les inégalités territoriales, les besoins de chacun, et notamment des communes rurales qui craignent d’être mal prises en compte.

Les choix peuvent évidemment être plus difficiles, mais les débats parlementaires récents ont montré que l’objectif de protection des sols est largement partagé. Il faut donc du dialogue pour partager équitablement, et des moyens humains et financiers pour la mise en œuvre : ce à quoi nous nous en employons chaque jour à la Fondation

Apprenez à planter avec #JagisJePlante

À l’automne dernier, nous lancions le dispositif #JagisJePlante pour inviter le plus grand nombre à faire des plantation chez eux, dans leur entreprise ou sur leur commune et ainsi favoriser le retour de la biodiversité. Avec plus de 400 chantiers de plantation organisés partout en France et plus de 120.000 plants mis en terre, la première saison de #JagisJePlante a été un franc succès.

Alors pas question de s’arrêter en si bon chemin, #JagisJePlante revient dès cet automne et notre objectif reste le même : faire prendre conscience que nous pouvons tous agir et faire des plantations pour aider la biodiversité.

Découvrez j'agis je plante

Avec nous, relevez le défi #JagisJePlante à la Sainte Catherine !

Comme lors de la saison 1, notre volonté est avant tout de rendre chaque citoyen autonome en lui donnant toutes les clés pour créer son propre chantier de plantation chez lui mais aussi et surtout dans sa commune, dans son école ou encore autour de son terrain de sport. Pour l’aider, nous mettons à sa disposition notre kit #JagisJePlante ! Composé de cahiers techniques sur les types de plantation, d’un mémo pour réussir sa journée de plantation, de posters… cette mine d’infos permettra à tous ceux et toutes celles qui le souhaitent de relever le défi #JagisJeplante à la Sainte Catherine.

« À la Sainte-Catherine, tout bois prend racine »


C’est donc tout naturellement que nous avons choisi ce week-end symbolique du 25 novembre pour inviter le plus grand nombre à planter, au même moment. Plus nous serons nombreux à planter le même jour et à le faire savoir, plus le message #JagisJePlante se diffusera efficacement pour donner à d’autres l’envie de faire de même !


Mais si vous ne pouvez, qu’à cela ne tienne, faite-le un autre jour. Vous avez jusqu’en mars pour agir !

Car oui ! Planter des haies, des murs végétaux, des bosquets comestibles ou encore des mini-forêts… est bénéfique pour le retour des oiseaux ou des pollinisateurs, mais aussi pour la qualité de l’air que nous respirons ou encore pour lutter contre les îlots de chaleur en été ! Mais pour que cela soit efficace, on ne le répètera jamais assez, il faut planter beaucoup et partout : chez soi, autour des immeubles, des places de parking, au cœur des quartiers, autour des stades ou des champs, dans les écoles, les entreprises. Vous l’avez compris, il y a à faire et les citoyens ont toute légitimité à participer.

Découvrez ou (re)découvrez nos tutos vidéo

Et quoi de mieux que des tutos vidéo pour démontrer que protéger la biodiversité n’est pas seulement une affaire de spécialiste.

Au programme :

  • 64 tutos vidéo gratuits et ludiques pour savoir quoi planter, où et comment s’y prendre animés par Nicolas Meyrieux et nos experts.
  • 2h30 d’infos à consommer librement où que vous soyez, sur votre téléphone ou votre ordinateur, c’est vous qui choisissez.
  • Des informations théoriques comme comment trouver un terrain, des financements ou du matériel ou comment mobiliser une équipe, mais aussi des conseils pratiques sur les techniques de plantations, la façon de préparer son sol, les essences à privilégier …
  • Un volet de sensibilisation pour comprendre les bienfaits des plantations pour préserver les oiseaux, insectes, petits mammifères, pollinisateurs… et, pour les êtres humains (bien-être, qualité de l’air, fonction des sols, usages des pesticides…)

Boomforest accompagne des projets citoyens de micro-forêts urbaines

L’idée de départ : planter des micro-forêts urbaines pour restaurer des écosystèmes forestiers en ville. Pour leur premier projet à porte de Montreuil, Enrico et Damien (33 ans), fondateurs de l’association Boomforest, ont obtenu 14 000 votes pour le budget participatif de la ville de Paris en 2016. Depuis, ils poursuivent leur mission et plantent partout où la région Ile-de-France et la ville de Lyon les accueillent. Prochaine étape : former des citoyens motivés pour les rendre autonomes dans la création de micro-forêts. Un projet soutenu par notre dispositif Génération Climat.

Génération Climat : soutenir la jeunesse qui s'engage !

Avec Génération Climat, la Fondation accompagne les jeunes vers l’engagement et la création d’initiatives pour le climat et la biodiversité en leur proposant des ressources pour comprendre et un soutien financier pour agir. Depuis 2016, nous avons aidé plus de 1 000 jeunes à concrétiser leur projet. Pourquoi pas vous ? Déposez votre dossier jusqu'au 2 octobre 2023 pour opter à un soutien financier.

Boomforest ou les maxi pouvoirs des mini-forêts urbaines

Paris, sa banlieue et en général les grandes villes sont des villes très minéralisées. Que faire ? Réimplanter de la nature dans ces déserts de béton offre alors de nombreux avantages :

  • Pour la biodiversité : créer une trame boisée la plus continue possible permet de constituer un corridor reliant toute la microfaune (insectes, plantes, champignons, oiseaux et petits mammifères) de ces mini-forêts urbaines à des espaces forestiers plus lointains.
  • Pour les habitants : ces parcelles végétalisées diversifient le paysage urbain et apportent un confort aux habitants en rendant leur lieu de vie visuellement et olfactivement plus hospitalier. Aussi, les plantations de ligneux peuvent en soi constituer un rempart contre les îlots de chaleur en cas de canicule, mais aussi contre le bruit en bordure des axes routiers où la circulation est dense. Créer des forêts vivantes dans une ville en impliquant les populations c’est par ailleurs permettre à ceux qui en sont géographiquement éloignés de tisser un lien avec la nature. Les chantiers de plantation sont un lieu d’interactions sociales autour d’un objectif commun et bénéfique à tous.
  • Pour l’environnement : en plus de contribuer à capturer du CO2, les arbres assainissent l’air en absorbant les polluants et en fixant les particules fines émises par les transports, le chauffage et l’industrie.

Pour tout cela, créer des mini-forêts urbaines sur un talus, dans une cour d’école, dans l’enceinte d’un hôpital, sur un campus d’université, en bordure de périphérique ou même sur un rond-point prend tout son sens !

Micro-forêt urbaine de Montreuil
Micro-forêt urbaine de Montreuil ©Angelina Lee et Association Boomforest

« Aux arbres citoyens ! » : la méthode Miyawaki en open-source pour rendre les citoyens autonomes

Après avoir mené à terme 21 projets de mini-forêts urbaines depuis 2016 avec plusieurs centaines de bénévoles (à Paris et dans sa banlieue - Chevilly Larue, Courbevoie, Cergy et Villiers sur Orge- et en région lyonnaise à Saint Priest et Givors), Guillaume et Damien (qui a rejoint l’association en tant que chargé de projet) souhaitent désormais encourager de nouveaux planteurs à porter en toute autonomie leur propre projet de micro forêts citoyennes. Objectif : 3 plantations menées de façon autonome dans les 3 prochaines années en Ile-de-France.

C’est dans cette perspective d’essaimage que Boomforest a sollicité le soutien de notre dispositif Génération Climat : grâce en partie au financement obtenu, ils pourront embaucher deux nouveaux encadrants pour favoriser la création de groupes locaux et les former grâce à des ateliers pédagodiques et des outils numériques.

Capitalisant sur leurs expériences de terrain, Guillaume et Damien s’emploient désormais à partager leurs connaissances de l’afforestation en open source. Un juste retour pour Guillaume qui reconnaît avoir énormément été aidé dans la compréhension et dans la mise en oeuvre de la méthode du Pr. Akira Miyawaki. Inventée dans les années 70, elle est toujours, 40 ans après largement utilisée au Japon par de nombreux collectifs citoyens comme "Inochi no Mori" et "Morino Project" dont les bénévoles ont été de précieux conseillers pour aider Boomforest à dupliquer leur modèle en France.

La méthode Miyawaki en quelques mots

Cette méthode regroupe une série de pratiques qui permettent de faire émerger une communauté végétale adaptée au terrain où elle est plantée, que ce soit en zone rurale ou urbaine. Mais concrètement, quelles sont ses spécificités ? La plantation dense d'arbres, une attention particulière à la qualité du sol et un choix de la végétation adaptée au lieu. Par exemple, en Île-de-France, une forêt plantée selon cette méthode sera composée d’une trentaine d'espèces, dont le hêtre, le houx et le noisetier.

Les étapes à suivre pour des micro-forêts rapides et ultra denses

Pour planter sa micro-forêt, il est nécessaire en amont de fédérer une communauté, de mener des études de faisabilité avec les localités, de rechercher des budgets et des partenaires, puis sur un mode plus pratique d’entreprendre un certain nombre de démarches avant de planter : l’analyse du terrain (nature et profondeur du sol, régime hydrique, exposition) qui oriente la sélection des essences (espèces indigènes et locales exclusivement) pour la restauration d’une « végétation naturelle potentielle » c’est-à-dire qui serait spontanément présente sans l’intervention de l’homme et ses modifications sur l’environnement

Viennent ensuite la préparation des sols, l’amendement, puis enfin la plantation avec en moyenne 3 jeunes plants par mètre carré, dûment sélectionnés en amont afin d’assurer la coexistence des différentes niches végétales, celles qui vont accélérer le processus d’entraide et de compétition vertueuse des espèces entre elles.

Micro-forêt urbaine à Villiers sur Orge
Plantation citoyenne à Villiers-sur-Orge dans le cadre de la campagne #J'agisJePlante ©Bastien Mosur et Association Boomforest

Et après la plantation ?

Le suivi et l’entretien demandent un investissement de temps des bénévoles surtout les trois premières années. Une période principalement consacrée au désherbage pour permettre aux jeunes plants de croître plus rapidement, et à leur arrosage éventuel en cas de sécheresse prolongée. Après cette période de trois ans, la forêt est autonome et ne nécessite plus aucune intervention.

La compétition pour accéder à la lumière et la sélection naturelle sont à l’œuvre, ainsi qu’une collaboration et une entraide au sein de la communauté végétale ainsi reconstituée. Le temps passant, la jeune plantation devient rapidement un lieu propice au retour progressif de la biodiversité qui elle-même va contribuer à la dynamique de cette communauté végétale.

Après cette courte période d’entretien s’échelonnant sur trois années, la plantation présentant les différentes strates végétales arborées, arbustives et herbacée devient totalement autonome. Le laisser-faire va très rapidement la faire évoluer vers une micro-forêt ultradense.

« La nature a horreur du vide » et la colonisation rapide de l’espace par toutes les forces vivantes végétales et animales : de l’arbre aux mousses et champignons, puis des insectes, oiseaux et autres petits mammifères, nous prouve bien la résilience du vivant. Une lueur d’optimisme contre l’effondrement de la biodiversité grâce à quelques centaines de mètres carrés prêts à l’accueillir pour la préserver.

Envie de vous lancer ? Formez-vous gratuitement avec #J’agisJePlante

Parce que des milliers de bras seraient nécessaires pour remettre de la nature dans tous nos espaces de vie, nous avons lancé la campagne #JagisJePlante ! Elle vise à rendre le citoyen autonome pour booster les plantations de haies, de murs végétaux, de bosquets comestibles ou encore de mini-forêts urbaines et aider la biodiversité. Pour y parvenir, nous vous proposons la formation #JagisJePlante : un outil pédagogique gratuit co-construit avec Boomforest, qui vous permettra de devenir expert planteur en un temps record !

[Guide] Créer son projet pour le climat et la biodiversité

Vous souhaitez lancer une initiative pour le climat ou la biodiversité, mais vous ne savez pas comment vous y prendre ? Du choix de votre problématique, jusqu’au financement de votre projet, en passant par le recrutement de votre équipe, la Fondation pour la Nature et l'Homme partage avec vous des conseils très pratiques pour réussir. Un guide gratuit à télécharger dès maintenant !

Créer son projet pour le climat et la biodiversité

Nos conseils très pratiques pour réussir

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Vous aussi, passez de l'idée à l'action !

Vous croyez, comme nous, qu’il n’y a plus de temps à perdre pour agir contre le dérèglement climatique et l'érosion de la biodiversité ? Vous souhaitez passer à l'action pour changer la donne ? Avec une bonne dose de détermination, tout le monde peut devenir un acteur du changement au cœur de son territoire, nul besoin d’être un spécialiste ! Des projets citoyens, nous en avons vu passer à la Fondation… et nous en avons soutenu beaucoup aussi. Et tous ont un point commun : des idées les plus simples, aux plus élaborées, toutes font du bien à ceux qui les créent, à ceux qui en bénéficient et à la planète.

Alors, si vous avez une idée en tête, mais que vous n'osez pas vous lancer… Si vous avez un projet en cours, mais ne savez pas où trouver des conseils ou un financement… Si vous n’avez pas envie de rester les bras croisés et cherchez l’inspiration, vous êtes au bon endroit !

Dans ce guide, vous trouverez : 

  • Les étapes à suivre pour passer de l’idée à l’action ;
  • Des projets réussis pour vous inspirer ;
  • Des infos sur notre appel à projets Génération Climat (jusqu'à 5 000€ pour financer votre initiative);
  • Des liens utiles à connaître.

Zoom sur : les 5 règles d'or pour réussir votre projet

  1. Aller à la rencontre des acteurs et associations autour de soi
  2. Ne pas voir trop grand et avancer étape par étape
  3. Persévérer sans s’obstiner et surtout s'adapter !
  4. Préférer une équipe restreinte avec des responsabilités bien réparties
  5. Miser au maximum sur l’autonomie financière et opérationnelle du projet.

Envie d'en savoir plus ? Téléchargez notre guide !

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Nos conseils très pratiques pour réussir

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La Fondation plaide pour un "DPE des sols"

Le 16 mars dernier, le Sénat votait une proposition de loi visant à faciliter la mise en œuvre des objectifs de « zéro artificialisation nette » des sols, issus du travail de la Convention citoyenne pour le Climat. Examinée à l’Assemblée nationale à partir du 13 juin, cette proposition de loi remet surtout en cause des aspects importants du ZAN, avec le risque de compromettre largement les bénéfices attendus. Mobilisée pour éviter l’introduction de multiples dérogations, la Fondation a aussi bien conscience des difficultés que cette politique entraine au niveau local. Pour y remédier, elle propose des solutions supplémentaires pour donner à tous les territoires les moyens de mieux protéger les sols. Parmi celles-ci, la création d’un “DPE des sols”. Inspiré du diagnostic de qualité énergétique des bâtiments, il permettrait d’améliorer la connaissance sur l’état des sols en France, afin d’aider les élus locaux à mieux orienter les décisions d’aménagement.

Un diagnostic de qualité du sol pour éclairer les choix et protéger les espaces les plus « riches »

L’objectif du ZAN est de protéger les sols, en réduisant progressivement l’artificialisation. Toutefois, les collectivités, les entreprises et le ménages continueront à artificialiser certains sols au cours des prochaines décennies, afin de répondre aux différents besoins sociaux : logements, activité économique, services publics, etc... Reste donc une question cruciale : sur quels sols faut-il orienter les constructions ? Quels sols doivent être préservés en priorité ? Lesquels peuvent accueillir de nouvelles constructions ?

Sans informations sur la qualité écologique des sols et les fonctions biologiques, hydriques, climatiques, etc. qu’ils remplissent, difficile de réaliser des choix éclairés. La planification urbaine doit donc s’appuyer sur une connaissance la plus fine possible de la qualité des sols, afin de préserver les sols les plus riches du point de vue fonctionnel et réaliser les aménagements nécessaires en priorité sur les sols les plus pauvres.

Pour une évaluation scientifique de la qualité écologique des sols

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Comment ça marche ?

Réalisé au moment des ventes et des mises en location de terrains nus ou de bâtiments, associé à au moins cinquante mètres carrés de terrain non bâti (seuil de détection minimale permis par les images satellites de l’OCS GE, carte interactive permettant de suivre l’artificialisation des sols en France), ce diagnostic des sols serait centré sur quelques indicateurs seulement pour le rendre économiquement abordable par l’ensemble des propriétaires : particuliers, entreprises, collectivités… Une solution permettant de répartir le coût d’acquisition des données de manière plus décentralisée, en évitant un vaste programme d’acquisition de connaissances, trop couteux à supporter pour les seuls pouvoirs publics.

Mis à disposition de tous, ce diagnostic permettrait non seulement de sensibiliser largement les propriétaires et les locataires à la diversité et à l’importance des fonctions que remplissent les sols, mais se révèlera un outil très utile pour les maires notamment, au moment d’accorder des permis de construire ou de décider où réaliser les aménagements.

Outre le DPE des sols, la Fondation formule d’autres propositions pour rendre plus claire la définition des surfaces artificialisées et ainsi faciliter les décisions à prendre :

  • Intégrer la qualité des sols dans la qualification des surfaces artificialisées / non artificialisées et pas seulement sur l’occupation / l'usage du sol. Une solution pour suivre plus clairement l’artificialisation grâce à un gradient (plus ou moins artificialisé).
  • Intégrer la question de l’évolution de la disponibilité de l’eau dans les critères de répartition des capacités d’artificialisation, de même que celles des submersions marines, et de l’évolution du trait de côte afin de mieux prendre en compte les effets du changement climatique.
  • et pour faciliter la mise en œuvre du ZAN, la Fondation appelle à pérenniser et faire monter en puissance le Fonds Vert afin d’assurer aux collectivités, notamment les plus petites et les moins dotées, les moyens humains, financiers et techniques nécessaires pour mettre en place le ZAN.

Artificialisation des sols : 5 questions pour tout comprendre

Nouveaux lotissements, routes, data centers, plateformes logistiques… Depuis plusieurs décennies, les chantiers se multiplient dans les territoires détruisant de façon quasi irréversible des refuges de biodiversité, des terres fertiles et des réservoirs de carbone.  Cette problématique c'est l'artificialisation des sols !

Pour mieux comprendre tout ce qui se cache derrière cet enjeu complexe devenu une des priorités de la FNH, nous vous proposons notre nouveau guide à télécharger gratuitement.

Rapport

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5 questions pour comprendre l'artificialisation des sols 

1. Artificiliser un sol, qu'est-ce que ça veut dire ? 

On a longtemps suivi  le phénomène de l’artificialisation des sols  en comptabilisant la perte de surfaces agricoles, naturelles et forestières due à l’urbanisation. Par exemple, un champ qui devient un lotissement, une route ou un centre commercial. Mais c'est seulement en 2021 avec la Loi Climat et Résilience que sera introduite une définition légale de l'artificialisation: “ L’artificialisation est définie comme l’altération durable de tout ou partie des fonctions écologiques d’un sol, en particulier de ses fonctions biologiques, hydriques et climatiques, ainsi que de son potentiel agronomique par son occupation ou son usage.”

2. Quels sont les enjeux liés à la lutte contre l'artificialisation des sols ?

Un des enjeux majeurs de la lutte contre l'artificialisation des sols est la préservation de la biodiversité.  En France, comme au niveau mondial, la rapidité avec laquelle les activités humaines détruisent la biodiversité est alarmante. Le taux d’extinction des espèces est aujourd’hui 100 à 1 000 fois plus élevé que celui observé jusqu’ici. Et l'étalement urbain n'y est pas étranger.  Mais la lutte contre l'artificicialisation des sols c'est aussi une invitation à repenser notre rapport aux territoires, nos modèles d’organisation de l’économie et d’aménagement.

3. Quelle est la situation en France ?

En quarante ans, la surface artificialisée de la France métropolitaine est passée de 2,9 en 1982 à 5 millions d’hectares en 2018 (+72%). Cette artificialisation s’opère majoritairement aux dépens des terres agricoles : 2/3 de l’artificialisation entre 2006 et 2014 en France a eu lieu sur celles-ci. Mais tous les territoires ne sont pas égaux face à l’artificialisation. Le phénomène se concentre autour d’une minorité de communes surtout autour des grandes métropoles et du littoral. 


4. Qu'est-ce-que le Zéro Artificialisation Nette (ZAN) ?

En France, le travail de la Convention citoyenne pour le climat a abouti à l’adoption d’une loi, dite loi Climat et résilience. Celle-ci comprend des mesures importantes pour réduire l’artificialisation, notamment l'objectif Zéro Artificialisation Nette (ZAN) ! Il demande aux territoires d'atteindre un équilibre entre les surfaces des sols qu’on artificialise et celles qu’on renature (i.e. Restaurer les fonctionnalités écologiques en créant des habitats favorables pour le vivant : mares, prairies, haies, cours d’eau, etc.) d'ici à 2050.


5. Quelles solutions pour freiner ce phénomène ?

Dans le cadre de son action de plaidoyer la FNH porte différentes propositions pour protéger et réaffirmer les ambitions du ZAN, tout en dotant les différents acteurs des bons outils. Mais chacun peut agir à son niveau : citoyens en proposant par exemple des projets collectifs de désimperméabilisation et de végétalisation des sols (www.jagisjeplante.org), entreprises en questionnant notamment l’opportunité des projets d’aménagement et collectivités bien sûr en hiérarchisant et en faisant des choix entre les projets d’urbanisation à l’aune des besoins sociaux du territoire et des objectifs de transition écologique.

Rapport

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Avec #JagisJePlante, aidons la biodiversité

Est-ce que vous aussi, les murs gris vous désespèrent ? Les champs à perte de vue vous donnent le cafard ? Le chant des oiseaux vous manque…

Et si nous vous disions qu’en plantant tous ensemble nous pouvons remettre des mésanges, des plantes grimpantes, des abeilles ou encore des arbres fruitiers dans nos vies… Vous auriez envie de nous suivre ? Ça tombe bien car planter en famille, entre amis ou voisins, c’est le programme que nous vous proposons dès cet automne avec notre nouvelle campagne : #JagisJePlante !

Préserver la biodiversité, n’est pas qu’une affaire de spécialiste. Bien au contraire ! Chaque année, vous êtes des milliers à agir pour la nature en ramassant des déchets, soignant des animaux blessés, réhabilitant des espaces naturels... Et si, à partir de cet automne, vous étiez encore plus nombreux à prendre une pelle et une paire de gants pour planter ? Planter pour aider la biodiversité mais aussi pour la santé et le bien-être de tous. 
C’est ce que nous proposons avec notre nouvelle campagne #JagisJePlante et sa formation gratuite pour apprendre à planter des haies champêtres, des murs végétalisés, des bosquets comestibles et des mini- forêts urbaines.

Avec #JagisJeplante nous renouons avec les grandes campagnes de mobilisation citoyennes qui ont fait l’histoire de la Fondation. Sensibiliser le citoyen pour lui montrer son pouvoir d’action, tout en lui donnant des clés très concrètes pour agir reste une de nos marques de fabrique.

Stéphanie Clément-Grandcourt

Planter pour aider la biodiversité et pour s’adapter au changement climatique

Entre 2006 et 2015, la France a perdu plus d’un demi-million d’hectares de terres agricoles et d’espaces naturels, dont la moitié transformée en surfaces goudronnées. Cette destruction et cette dégradation des habitats contribuent de manière dramatique à la disparition de nombreuses espèces.

Et la situation s’aggrave encore un peu plus chaque jour compte tenu des trajectoires actuelles du changement climatique, avec des températures qui dépassent régulièrement les 40°C en France et qui approcheront progressivement les 50°C au cours des prochaines années.

Pour faire face à cette situation d’urgence, il est aujourd’hui vital de végétaliser autant que possible les espaces, urbains comme ruraux, tant pour la création de microclimats plus frais, que pour la rétention d'eau dans les sols, que pour aider la biodiversité à regagner un peu du terrain perdu.

Une formation gratuite pour planter en toute autonomie

Jardins, murs, trottoirs, places, cours d’école, friches… sont autant d’espaces à verdir pour voir revenir oiseaux, insectes pollinisateurs et petits mammifères. Et pour aider toutes les bonnes volontés à créer des projets de plantation, nous mettons à disposition notre formation gratuite.

Réalisée sous la forme de tutos ludiques d’1 min 30 à 5mn, animés par le comédien Nicolas Meyrieux, la formation #JagisJePlante concentre 2h30 d’infos à consommer de manière totalement libre. L’enjeu : que chacun, quel que soit son niveau de connaissance, puisse piocher l’information qui l’intéresse.

Avec #JagisJePlante et notre formation gratuite, nous espérons rendre les citoyens autonomes et voir fleurir des projets de plantation un peu partout en France.

Stéphanie Clément- Grandcourt

4 passionnés de nature, plantent avec nous !

Stéphane Marie : Le célèbre animateur de l’émission de télévision « Silence, ça pousse », sur est aussi l’auteur de nombreux ouvrages consacrés à sa passion du jardinage.
Elie Semoun : L'humoriste, comédien, chanteur et écrivain est un amoureux de la nature passionné de plantes et de jardinage.
Anne-Laure Bonnet : la journaliste sportive est également très engagée. Elle soutient notamment le développement d’initiatives en faveur des enfants des quartiers défavorisés au Brésil grâce au sport et à l’éducation à la nature.
Nicolas Meyrieux : Le comédien et influenceur engagé devenu paysan est le guide de notre formation #JagisJePlante

Artificialisation des sols : état des lieux d’un défi complexe

Davantage qu’une question d’urbanisme, la problématique de l’artificialisation des sols est une invitation à repenser notre rapport aux territoires et à la biodiversité qui les habite. C'est aussi repenser nos modèles d’organisation de l’économie et d’aménagement. Par conséquent, la réduction des consommations d’espaces doit s’ancrer dans la vision plus large d’une transition générale vers des modèles de sobriété, y compris foncière.

Basés sur une notion complexe, récemment redéfinie par la loi “Climat et résilience” et alimentée par des données historiquement disparates, les débats relatifs à l’artificialisation des sols sont souvent difficiles d’accès pour les non-initiés, et occasionnent parfois des confusions. Malgré sa nouvelle définition, la notion d’artificialisation des sols reste prisonnière d’une vision binaire entre sols artificialisés et non artificialisés. Cette dichotomie est notamment entretenue par des outils de suivi qui se concentrent sur la surface des sols, sans les caractériser en profondeur ni mesurer sur le terrain les impacts écologiques effectivement induits. Tous les espaces classés comme artificialisés ne sont pourtant pas égaux du point de vue écologique, de même que les usages des sols considérés comme non artificialisés ne sont pas nécessairement favorables à la biodiversité. La politique de sobriété foncière doit donc se doter d’outils qui permettent de décrire finement les situations, pour être en mesure de réduire les consommations d’espaces tout en favorisant la biodiversité partout sur le territoire. 

Rapport

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Au-delà de la présentation des définitions et des impacts, cette contribution propose un portrait synthétique de la répartition des sols artificialisés en France métropolitaine (géographie et usages). On constate notamment que l’artificialisation se concentre prioritairement autour des grandes métropoles urbaines et du littoral, ce qui invite à mener une réflexion approfondie sur les moteurs de l’artificialisation, c’est-à-dire les conditions qui alimentent et favorisent ce phénomène. Cet état des lieux sera donc prolongé par plusieurs publications, qui viseront à éclairer les moteurs principaux de l’artificialisation des sols en France, puis à proposer des pistes pour une politique de sobriété foncière écologiquement efficace et socialement juste. 

Artificialisation des sols, de quoi parle-t-on vraiment ?

Que faire face à un animal sauvage blessé ?

Sur la route, à l’occasion d’une belle balade en forêt, dans votre jardin ou même sur votre balcon, il peut vous arriver de vous retrouver nez à nez avec un oiseau, un hérisson ou un écureuil blessé… Comment aider un animal sauvage blessé sans aggraver la situation ? Faut-il le transporter et où ?  Qui appeler ? 

Que faire face à un animal blessé ?

Nos conseils pour savoir quoi faire

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Savez-vous quels sont les animaux le plus souvent recueillis par les centres de soins ? En général ce sont des espèces qui vivent près de l’Homme : hérisson, écureuil, chauve-souris, passereaux, rapaces, merles... En vivant à proximité de ces espèces, nous avons plus de chances de les repérer lorsqu’elles sont en détresse, mais nous pouvons également représenter pour elles un facteur de risque de façon non intentionnelle. Les baies vitrées ou le trafic routier sont deux exemples parmi d’autres des dangers que nos modes de vies font peser sur la faune sauvage qui nous entoure.

Je trouve un animal sauvage qui a l’air blessé : que faire ?

1- Assurez votre sécurité et analysez la situation

Avant d’intervenir assurez-vous que vous ne courez pas vous-même de danger. Si l’animal semble agressif ne vous approchez pas.
 
Ensuite, observez bien l’animal ainsi que les alentours et méfiez-vous du « syndrome de bambi » : lorsqu’on trouve un juvenile seul on a tendance à penser qu’il a été abandonné, or pour certaines espèces ce n’est pas rare que les bébés se retrouvent dans cette situation.
 
C’est notamment le cas pour les oiseaux : les jeunes merles par exemple, lorsqu’ils ont déjà des plumes, sont souvent élevés en dehors du nid, car leur taille ne leur permet pas d’y rester longtemps. Les juveniles de chouette hulotte, chouette chevêche, ou le lièvre sont dans le même cas. Nous pouvons conclure que le juvenile est orphelin uniquement si nous trouvons le cadavre de ses parents aux alentours.
 
S’il n’y a pas de danger évident, immédiat et imminent ou que vous pouvez le supprimer (par exemple, si un chat se promène autour, vous pouvez mettre le juvenile sur une branche), il n’y a rien de spécial à faire.
 
Cependant, si vous trouvez un jeune martinet noir au sol il faut s’inquiéter : il sera en danger car ses courtes pattes ne lui permettront pas de revenir dans son nid.
 
Chaque espèce agit différemment et il impossible de toutes les connaître, alors analysez le contexte le mieux possible et n’hésitez jamais à contactez un centre de soins de faune sauvage qui vous guidera avant toute intervention.

Chouette effraie entrain d'être soignée ©cgriline

2- Appelez un centre de soins en gardant un contact visuel avec l’animal

Il existe une centaine de centres de soins en France, dont 30 qui sont membres du réseau national qui couvrant 56 départements en France. Pour les contacter, consultez l’annuaire officiel qui recense les centres par région.

Le centre de soins vous demandera très souvent une photo de l’animal pour mieux identifier le problème. Pensez donc à la prendre avant votre appel. S’il y a un numéro de portable affiché dans la fiche du centre de soin, n’hésitez pas à envoyer la photo avant votre appel.

Lors de l’appel, ayez en tête que chaque seconde compte. Les centres sont sur-sollicités : pendant chaque appel pris par un centre de soins, ce sont 5 appels qui ne peuvent pas être répondus. Il est donc crucial d’être concis et synthétique. Voici les informations importantes à donner :

Qu’avez-vous trouvé :

Espèce si vous la connaissez et l’âge (juvenile, adulte…). Si vous ne connaissez pas l’espèce donnez des détails précis sur l’aspect de l’animal pour que le centre puisse l’identifier.

Quel est le problème apparent :

Qu’est-ce qui vous a fait penser que l’animal est en détresse ? Ne faites pas de diagnostic, mais décrivez la situation et les symptômes :

  • L’animal n’est pas capable de se déplacer par lui-même
  • Il ferme les yeux même lorsqu’on est à proximité et qu’il ne cherche pas à fuir
  • Il a un problème respiratoire visible : respire la bouche ouverte par exemple
  • Il ne peut pas tenir debout ou il boite, traine une aile dans le cas d’un oiseau
  • De nombreuses mouches tournent autour de l’animal
  • Il présente des plaies. Si l’on observe des asticots autour de la plaie c’est encore plus urgent.
  • Il est infesté de parasites
  • L’animal a été percuté par un véhicule

Où vous trouvez-vous :

Citez le département et la ville en premier lieu.

Le centre vous posera plusieurs questions, c’est pour cela qu’il est important de garder un contact visuel avec l’animal. Ensuite, il vous informera de la conduite à tenir.

S’il y a d’autres personnes avec vous ou des passants qui s’arrêtent, faites en sorte qu’ils n’encerclent pas l’animal, prennent des photos, etc… cela peut le stresser davantage et aggraver sa situation.

3- Vous devez le transporter ? Voici quelques conseils :

Si le centre de soins vous demande de transporter l’animal, il vous délivrera des conseils à ce moment-là, mais voici quelques bases :

  • Saisissez l’animal avec un tissus, jamais à mains nue.
  • Placez-le au sein de votre véhicule dans un endroit sombre, protégé et au calme : le coffre, une boite en carton avec des trous et un tissu par-dessus, ou à défaut derrière un siège.
  • Pendant le trajet, restez silencieux, ne mettez pas de musique, cela pourrait stresser davantage l’animal.
  • Maintenez la température ambiante : ne pas mettez la climatisation ou le chauffage, sauf en cas de températures extrêmes.
  • Par contre, si vous avez une source de chaleur (bouteille thermos chaude par exemple) dont l’animal pourrait se rapprocher de lui-même pour se réchauffer, vous pouvez la placer à proximité. Un animal blessé peut en effet tomber très vite en hypothermie.
Puis-je ramener un animal chez moi ?

Non, garder un animal sauvage chez vous est illégal. Dès le moment où vous le mettez dans un véhicule, vous êtes dans l’obligation de l’emmener à un centre de soins ou bien chez un vétérinaire de garde, si c’est la nuit. Surtout, sachez que si un animal met plus de 24h à être pris en charge, il a 50% de chances en moins d’être sauvé.

Blaireau pris en charge centre de soins LPO Audenge

Les gestes à éviter

  •  Ne pas nourrir l’animal sans les conseils du centre et surtout ne pas l’abreuver de force. En cas d’urgence vitale, c’est comme pour les humains, la priorité n’est pas de nourrir l’animal. Sachez également que cela peut avoir de grave conséquence : forcez un oiseau à ingérer un liquide ou un aliment sans la sonde nécessaire, peut endommager ses poumons par exemple.
  • Ne pas le toucher, le mobiliser ou l’approcher inutilement : si vous arrivez à constater le problème à une certaine distance, restez-y pour éviter tout stress supplémentaire. Par ailleurs, si vous devez vraiment toucher un juvénile, sachez que ce n’est pas votre odeur qui pourrait pousser les parents à l’abandon, mais le stress que vous auriez pu engendrer par votre présence.

Les centre de soins, seuls établissements en France autorisés à prendre en charge des animaux sauvages en détresse

Il s’agit d’un centre qui prodigue des soins d’urgence aux animaux sauvages et en détresse. Tous les animaux traités dans le centre ont vocation a été relâchés. Il ne s’agit en aucun cas d’un refuge ou d’un centre de reproduction. Si ces centres ont bien sûr des employés, sachez que la plupart du temps les personnes qui vous répondront au téléphone sont des bénévoles. Les centres de soins sont des associations, mais il ne s’agit pas d’un service public et n’ont donc pas l’obligation de recevoir tous les animaux qu’on leur apporte. Parfois, par manque de place, ils sont obligés de refuser une prise en charge pour assurer la bonne santé des animaux déjà présents dans le centre (trop d’animaux c’est aussi plus de risques d’épidémies).

Buse variable qui reçoit des soins ©cgriline
150.000
Animaux de 200 espèces différentes ont été secourus par le réseau des centres de soins de la faune sauvage depuis 2016.

Envie d’apporter votre aide ?

Toute l’année, et surtout en période d’été, les centres de soins recherchent des bénévoles transporteurs. Alors n’hésitez pas à leur proposer votre aide !

Par ailleurs, sur notre plateforme J’agis pour la nature vous pourrez trouver des missions de bénévolat nature pour protéger la faune sauvage.

Arracher les plantes invasives pour préserver la biodiversité

Oui, l’arrachage manuel reste souvent le seul moyen de lutter, sans trop d’impact, contre la prolifération des plantes invasives dans les milieux fragiles. C’est dans ce contexte que le chanteur Maxenss a accepté de partager avec Clémence, lauréate de notre grand concours photo lancé l’automne dernier, l’expérience d’un chantier nature comme ceux fréquemment proposés à des bénévoles sur notre site jagispourlanature.org.

Cap sur la Gironde avec notre association partenaire Curuma qui accueille Maxenss et Clémence ce 5 juin, pour une séquence d’arrachage de baccharis à la pointe du médoc dans le marais du Conseiller.

Pourquoi les espèces invasives participent-elles au déclin de la biodiversité ?

L’association Curuma lutte contre la fermeture des zones humides de la pointe du Médoc

Quand en 2013, Patrick Lapouyade reprend les rênes de l’Association Curuma (créée en 1993), sa mission consiste à réhabiliter près de 1000 hectares de zones humides plus ou moins laissées à l’abandon à la pointe du Médoc. Pour parvenir à enrayer l’envasement de ces milieux humides, il doit œuvrer sur tous les fronts : gérer la circulation de l’eau, relancer des activités acquacoles et agricoles durables pour entretenir le milieu, lutter contre la fermeture arbustive pour maintenir un paysage ouvert et surtout, sensibiliser et mobiliser tous les bénévoles prêts à agir sur le terrain pour l’arrachage annuel de plantes invasives : principalement le baccharis, et le Séneçon du cap.
Sur ce dernier volet, Curuma, en tant qu’association partenaire et membre du réseau J’agis pour la nature peut compter sur la Fondation Nicolas Hulot pour relayer sur sa plateforme dédiée aux activités de bénévolat nature, les actions de terrain qu’elle organise régulièrement pour lutter contre les plantes invasives.

Zoom sur le marais du Conseiller : Comment Curuma fait revivre 550 hectares d’une exceptionnelle richesse.

Patrimoine historique, l’existence même du marais du conseiller est intrinsèquement liée aux activités que l’homme y a implantées.

Le retour d’activités économiques durables

Le marais du Conseiller a heureusement échappé à la bétonisation dans les années 50/60, et depuis, Curuma œuvre pour y restaurer des activités du secteur primaire. En effet, l’ostréiculture, le pâturage, les cultures céréalières et le maraîchage, mais aussi la pêche et la chasse sont autant de solutions adaptées à l’entretien des espaces humides. Aujourd’hui, l’association peut s’enorgueillir d’avoir réussi à faire revenir sur le site des activités aquacoles – crevettes palourdes et huitres  - agricoles, avec deux éleveurs de bovins de race Aubrac et Limousine, le pâturage (de mars à octobre) de chevaux d’un haras voisin, la culture de fourrage et aussi la chasse au gibier d’eau à proximité des vasières et en bordure d’estuaire.

Une lutte sans merci contre le baccharis : un fléau pour la flore locale

L’autre grand défi de Curuma est de maîtriser la colonisation du Marais du Conseiller par les plantes dites invasives. Le baccharis plante d’agrément dans les jardins mais toxique et invasive dans les zones humides menace l’équilibre même des écosystèmes. Cet arbuste d’ornement introduit depuis les États-Unis au 17ème est observé pour la première fois en milieu naturel en 1915. Communément appelé faux cotonnier en raison de ses fruits à l’apparence de filaments cotonneux, ses graines (jusqu'à un million sur un pied femelle avec une durée de vie de 5 ans !) sont, à l’instar du pissenlit, dispersées par le vent. Ils forment alors des buissons redoutablement prolifiques et résistants qui entrent en compétition direct avec les plantes indigènes.

Se porter bénévole aide à préserver l’extrême richesse de la biodiversité des zones humides

L’arrachage manuel, moins impactant pour la faune et la flore que les engins mécaniques est alors la seule solution pour contrer l’étalement du baccharis. Obéissant à un calendrier précis, l’intervention des adhérents de l’association et des bénévoles est une précieuse aide car la marge de manœuvre est étroite. Il faut agir en mars/avril avant la floraison du mois d’aout, mais ne pas déranger les animaux pendant la période de reproduction (avril à juin) et hors période migratoire à la fin de l’été et en automne.
Conscients de l’importance de la participation de chacun, Curuma s’attache à faire de ces journées chantiers nature un moment convivial qu’elle met à profit pour communiquer et sensibiliser les participants aux enjeux de l’action menée. Le temps d’un débriefing autour d’un repas élaboré avec les produits locaux, Curuma rappelle l’extrême richesse de la biodiversité de ces milieux et de l’importance de la qualité des services rendus par les zones humides : filtration/épuration de l’eau, atténuation du phénomène de crue et d’inondations, captation du carbone.
Enfin il ne faut pas oublier que si le Marais du Conseiller est, en soi, un immense réservoir de biodiversité végétale avec des arbustes comme le prunellier, des plantes spécifiques comme l’obione, la salicorne, l’armoise maritime) et le lieu de vie permanent de nombre d’insectes (libellule, criquets, sauterelles…) d’amphibiens (très forte concentration de crapauds à couteau d’Aquitaine), d’oiseaux (échassiers, canards…), il est aussi un site de reproduction et une halte pour les oiseaux en période migratoire.

Alors convaincus ? Si comme Maxenss, Clémence et les autres bénévoles vous souhaitez participer à un chantier nature rendez vous sur notre plateforme "J'agis pour la nature

Pourquoi les espèces invasives participent-elles au déclin de la biodiversité ?

Les invasions biologiques n’ont rien d’un sujet de fiction : elles sont bien réelles, se répandent dans le monde entier, occasionnant des dégâts écologiques, sanitaires et économiques colossaux : extinction d’espèces, maladies, allergies, destruction de milieux, dommages aux infrastructures…  Résultat : en 40 ans, les espèces invasives ont coûté 1 000 milliards d’euros à l’humanité(1).

Parmi les grands maux pointés du doigt pour expliquer la sixième extinction de masse, les scientifiques alertent depuis des décennies sur la surexploitation des ressources et la pollution, l’artificialisation des sols et la fragmentation de l’habitat, la déforestation et le changement climatique, mais l’introduction des espèces invasives comme phénomène affectant le vivant, est jusqu’à présent peu relayée dans l’opinion. Pourtant, selon l’ONU, il s’agit de la seconde cause de la régression de la biodiversité, derrière l’exploitation des ressources naturelles.

1 000 Mds€
c'est un budget 20 fois plus important que celui de l'OMS et de l'ONU combinés !

L’arrivée et la prolifération d’espèces invasives sur de nouveaux territoires est intimement liée à l’être humain 

Introduits volontairement comme plantes d’ornement, animaux de compagnies - voire comme un remède qui finalement s’avère pire que le mal - ou involontairement lors de ses déplacements ou par ses activités, l’homme favorise grandement le déplacement de toutes sortes d’organismes. Larves, insectes, champignons, bactéries et virus empruntent indifféremment de nombreux supports et/ou d’hôtes pour les transporter : dans des cageots de fruits et légumes, sur des plantes d’ornements, dans le pelage d’un animal mais aussi sous une semelle, dans une valise, dans un objet importé.

Un exemple que nous avons tous en mémoire : les frelons asiatiques arrivés en Europe dans une cargaison de poteries chinoises et qui, depuis maintenant 12 ans, déciment les populations d’abeilles en France.

Introduction et culture maîtrisée VS prolifération incontrôlée

Certes, les importations d’espèces d’un endroit à l’autre du globe ne posent pas toutes problème. Des fruits et légumes exotiques que nous considérons normal de trouver dans nos assiettes, pomme de terre et tomate en tête, sont bien originaires d’Amérique Latine mais leur culture est maîtrisée depuis longtemps ! En revanche, d’autres espèces sèment la zizanie dans les écosystèmes : des plantes d’ornement, comme la Jussie à grandes fleurs qui étouffe en proliférant les étangs et les cours d’eaux, les herbes de la Pampa dont les milliers de graines se disséminent au vent ou le baccharis devenu l’ennemi des paludiers en Nouvelle Aquitaine, dans la presqu'île guérandaise et en Brière.

Pourquoi certaines espèces prolifèrent jusqu’à devenir invasives ?

Dans leur nouvelle terre d’accueil plantes, insectes et animaux exotiques ne rencontrent parfois ni concurrent, ni prédateur, ni maladie susceptible de réguler le développement de leur population. Parfois même leurs cycles de reproduction (climat favorable et saisons longues) sont multipliés par rapport à leur habitat d’origine. C’est le cas de la minuscule cochenille tortue qui décime aujourd’hui les pins parasols de Rome, symboles de la capitale italienne. Ce ravageur suceur de sève avait déjà eu raison de 90% des pins sur deux îles des Caraïbes. Une hécatombe prévisible puisque le climat doux et chaud des tropiques a permis au ravageur de donner naissance à six nouvelles générations en un an, quand, au Canada, son lieu d’origine, le cochenille ne connaît qu’un seul cycle de reproduction annuel !

Une menace économique et un enjeu de santé publique

Outre leurs répercussions directes sur la sécurité alimentaire mondiale, sur l’énergie, sur l’accès aux médicaments quand ils affectent l’agriculture, les océans et les forêts, les espèces invasives sont aussi les vecteurs biologiques de dangereux agents pathogènes pour la biodiversité et pour les humains.

Qui, en effet, pour se méfier d’un innocent ragondin, animal introduit en France dans les années 50 pour sa fourrure qui maintenant ravage les zones humides et transmet la leptospirose ? Ou de cet écureuil de Corée, un animal de compagnie fort joli mais un peu farouche et qui, après quelques morsures, s’est vu rendre sa liberté dans la forêt de Sénart en Essonne (91) où il se reproduit en toute impunité (10 000 écureuils recensés en 2015), alors qu’il est un vecteur important de la maladie de Lyme via les tiques qu’il porte (2) ?

Ecureil de Corée
Ecureil de Corée © GummyBone

Mais pas besoin de chercher si loin… Le moustique tigre, vecteur des virus de la dengue et du chikungunya, gagne chaque année davantage de départements français. La Berce du Causase, - inscrite depuis 2017 sur la liste des plantes invasives préoccupantes de l’UE -présente dans le Nord-est, les Alpes et maintenant dans le sud-ouest cause brûlures et lésions cutanées et chaque année, le pollen d’ambroisie est un fléau pour les 21% de la population qui y sont allergiques : coût sanitaire estimé à 22 millions d’euros en 2016 rien que pour la région Rhône Alpes...

Quels moyens pour lutter contre les espèces envahissantes ?

Mieux vaut prévenir que guérir. Si l'on tarde à intervenir, il devient vite illusoire d’espérer contenir une invasion, et le coût des mesures d’atténuation des impacts devient exponentiel au fil du temps. Les chercheurs alertent dès à présent sur les risques encourus dans la prochaine décennie : déjà 14 000 espèces invasives identifiées dans l’Union européenne et 66 nouvellement répertoriées (plantes, algues, moules, poissons, ou encore mammifères) qui représentent un risque de prédation ou de compétition avec des espèces européennes.

Prévention, législation et coordination des actions internationales et territoriales

Hormis un renforcement drastique des contrôles dans tous les lieux de passage et la coordination des actions de terrain, il est difficile, compte tenu de la mondialisation des échanges, d’éradiquer le problème.

Les mesures de prévention et/ou d’adaptation sont aisément acceptables quand il s’agit de légiférer sur le traitement des eaux de Ballast lors des escales des bateaux pour cesser de transporter à fond de cales des hôtes indésirables (poissons, algues… ), d’un port à l’autre (à noter que 80% du commerce mondial se fait par voie maritime). Tolérables aussi quand il faut se résoudre à abattre des oliviers centenaires en Corse par prévention pour faire barrage au Xyllela fastidiosa qui sème depuis des années la désolation dans les plantations d’Italie du sud… mais beaucoup plus problématiques sont les mesures d’un point de vue éthique quand il s’agit d’éliminer des populations entières. Pour exemple, cette zone de forêt de la Patagonie chilienne où 10 couples de castors introduits en 1946 sont devenus 100 000 individus causant d’énormes dommages sur la végétation indigène. Sans aller plus loin en France, il est reconnu qu’il faudrait stériliser nos chats domestiques, considérés comme une espèce invasive à cause de leur rôle dans l’hécatombe des populations d’oiseaux, de lézards et petits rongeurs...

Sources

  1. Etude publiée en mars dans la Revue Nature et dirigée par l’université Paris-Saclay et MNHN.
  2. Le Muséum national d’histoire naturelle a établi un risque de contamination huit fois supérieur aux autres rongeurs.

Pourquoi et comment préserver les zones humides ?

Trop souvent absentes des débats traitant des enjeux environnementaux et méconnues du grand public, les zones humides sont pourtant des milieux riches et extrêmement précieux au regard des multiples services écosystémiques qu’ils rendent à l’humanité sur toute la planète.

Qu’est ce qu’une zone humide ?

Non, ce ne sont pas seulement des marais à l’eau trouble, tourbières et autres vasières. Les milieux humides, ce sont toutes ces zones de transition entre terre et eau, soumises à de multiples variations : la situation géographique déterminant la composition en matières nutritives d’un sol, la salinité de l’eau (douce, salée ou saumâtre), la submersion des terres, permanente ou temporaire, et toutes les fluctuations climatiques d’une région ou d’une zone géographique.

On en trouve depuis le sommet des montagnes jusqu’en en bordure des côtes

Les milieux humides sont présents sur toute la planète et se rencontrent dans divers paysages : estuaires, lagunes, étangs, marais, landes, tourbières et prairies humides en métropole, mais aussi lagons, mangroves et forêts humides en outre-mer.
Hormis tous les sites remarquables recensés bien connus, comme la Camargue, les marais salants de Guérande, la Baie du Mont Saint Michel ou encore les étangs de Brenne, il existe une multitude de zones humides dites « ordinaires » qui contribuent pourtant tout autant à l’équilibre des écosystèmes qu’ils abritent et qu’il convient de préserver.

Un réservoir de biodiversité

Ces étendues d’eau naturelles ou artificielles, stagnante ou courante, et peu profondes, forment des biotopes particuliers propices au développement d’une végétation et d’une faune spécifique, voire endémique. Véritables écrins de biodiversité, on y trouve à l’année une profusion d’algues et autres végétaux, de poissons, d’amphibiens et d’oiseaux d’eau (canards, échassiers…). Il est en ce sens indispensable de les préserver car elles sont le lieu de reproduction, de nourrissage, de refuge et, pour de nombreux migrateurs, une étape dans leur long voyage.

Fonctions et services rendus des zones humides

Les services écosystémiques des zones humides sont multiples : véritables éponges naturelles, elles reçoivent, stockent et restituent l’eau selon les périodes. Leur capacité de filtration leur confère le rôle de station d’épuration d’eau et d’atténuation de la pollution. De plus en stockant le carbone, elles jouent un rôle dans la lutte contre le réchauffement climatique. À noter que les zones humides ont de tout temps fourni à l’homme alimentation et eau douce car elles constituent en grande partie un support pour des activités agricoles : élevage, maraîchage, pisciculture, ostréiculture, saliculture, riziculture… qui valorisent les terroirs. Enfin elles ont aussi un intérêt récréatif en étant des espaces de tourisme et de loisirs.

Pourquoi est-il urgent de préserver les Zones humides ?

Une situation alarmante

La dégradation des milieux humides et la réduction de la surface résultent principalement de l’activité humaine. À l’échelle mondiale, 64% de leur surface a disparu depuis 1900 et la France n’est malheureusement pas en reste. La dernière étude nationale sur les sites humides emblématiques couvrant la période 2010-2020 atteste d’une dégradation portant sur 41% des sites évalués en métropole et outre-mer.*

Des écosystèmes complexes fragilisés par de multiples menaces

L’urbanisation et le développement d’infrastructures, l’intensification de l’agriculture et de l’aquaculture, le boisement de terres, l’aménagement des cours d’eau, de zones portuaires et l’extraction de matériaux ont un impact considérable : direct quand les zones humides sont détruites et indirect quand la modification du débit de l’eau, l’assèchement, le drainage, le prélèvement d’eau, le remblaiement des terres et la pollution viennent rompre l’équilibre des écosystèmes. Au cours du siècle dernier, plus de la moitié des zones humides a été détruite et celles qui restent (3% du territoire) sont encore menacées.
Hormis le dérèglement climatique, l’autre grande menace - près de 90% des sites en métropole et 84% des sites outre-mer concernés – vient de la colonisation des milieux par des espèces exotiques à fort développement (introduites accidentellement ou intentionnellement par les humains), dites espèce invasives, qui viennent concurrencer les animaux et les plantes indigènes (nourriture, destruction d’habitat, vecteurs de maladies…) avec de multiples dommages sur le milieu : banalisation des paysages, perturbation de l’écoulement, modification de l’acidité, impact sur la lumière…

crédit photo : Marie Debord

Comment préserver les zones humides ?

En participant à la journée mondiale des zones humides sur jagispourlanature.org !

Pour donner un coup de projecteur sur les zones humides, faire découvrir leurs bienfaits et inviter chacun à s’emparer du sujet, chaque année, le 2 février, c'est la Journée Mondiale des Zones Humides dans le monde. Celle-ci marque le lancement d’un programme varié d’animations : sorties nature, conférences, projections de films, chantiers nature, activités culturelles…

Une attention et une protection particulières dont les zones humides bénéficient suite à l’entrée en vigueur depuis le 2 février 1986 de la Convention de Ramsar (167 pays signataires). La Fondation pour la Nature et l'Homme s’y associe chaque année via son programme « J’agis pour la nature ». Retrouvez sur notre site de nombreux chantiers nature pour des sessions d’arrachage de plantes invasives, de réhabilitation de sites ou de restauration de mares !

Quelques notions utiles

Tourbière :  c’est une zone humide d’eau stagnante ou très peu mobile, colonisée par la végétation. Dans ces conditions asphyxiantes, la litière végétale ne se dégrade que très lentement et très partiellement. Elle s’accumule alors, progressivement, formant un dépôt de matière organique mal ou non décomposée : la tourbe.​

Les sols tourbeux stockent plus de 20% du carbone organique total de tous les sols alors que leurs superficies n’excèdent pas 3% des terres émergées (Eswaran et al., 1993).

Biotope : c’est un lieu de vie, défini par ses caractéristiques physiques et chimiques. Il rassemble l’ensemble des formes de vie (flore et faune).

Services écosystémiques : ce sont l’ensemble des services que nous rendent les écosystèmes : la production d’oxygène par les forêts, l’épuration naturelle des eaux par la terre, l’activité des pollinisateurs dont nos cultures dépendent ou encore le cycle de l’eau.

Ce terme a pris une ampleur internationale avec l’Évaluation des écosystèmes pour le millénaire (2005), rapport réunissant plus de de 1 360 experts issus de près de 95 pays, pour évaluer - sur des bases scientifiques - l’ampleur et les conséquences des modifications subies par les écosystèmes dont dépend notre survie et le bien-être humain.

C'est le chantier chez les Sternes !

Les sternes: mais qui sont-elles ?

Les sternes, parfois appelées hirondelles de mer, sont des oiseaux migrateurs qui durant l’hiver restent au chaud le long des côtes d’Afrique. C’est au début du printemps qu’elles débutent un périple de plusieurs milliers de kilomètres pour revenir sur nos côtes européennes. On les retrouve notamment sur quelques cours d’eau en France, et plus particulièrement dans l’Indre-et-Loire.

Que font les Sternes sur la Loire ?

Chaque année, plus de 1 000 Sternes naines et Sternes pierregarins, viennent en colonie pour se reproduire sur les îlots de sable de la Loire en Touraine. Durant l‘été, ces oiseaux frileux vont nicher au sol, pondre et couver leurs œufs dans des nids creusés dans le sable chaud. Il est important de noter que les œufs sont très sensibles aux perturbations extérieures, donc si vous en croisez cette été n'hésitez pas à les admirer mais de loin. De plus, leur habitat est menacé par l’invasion des îlots de sable par la végétation, qui finit sur le long terme par provoquer l’abandon des sites par les oiseaux.

Sterne en vol

Préservation des sternes, toute une aventure

Pour préserver ces colonies sur la Loire, la Ligue pour la Protection des Oiseaux Touraine ainsi que de nombreux bénévoles se sont lancés dans un projet de réaménagement des bancs de sables pour préserver ces espèces. C’est ainsi, qu’après le départ des Sternes vers l’Afrique en fin d’été, une dizaine de chantiers nature ont été organisés sur certains îlots entre mi-septembre et début novembre. Ces interventions ont consisté à limiter le développement de la végétation ligneuse (peupliers, saules). Pour atteindre ses îlots les bénévoles ont embarqué dans des canoës et ont traversé la Loire. Armés de pelles, houes et coupe-branches, ils se sont lancés dans la dévitalisation de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de mètres carrés de terrain.

Le Bilan

C’est ainsi qu’une cinquantaine de bénévoles ont prêté main forte dans le projet. Sur un total de 11 chantiers nature réalisés, 15 000 m² de terrain ont été dévégétalisés ! Les effets positifs attendus sur les oiseaux ne pourront être connus qu’à partir du printemps prochain. Nous pourrons alors constater si la population s’est maintenue ou si, encore mieux, elle s’est étoffée !

couple de sternes

Etude et protection des phoques en baie de somme

La Baie de Somme est connue pour abriter une grande population de phoques gris et de phoques communs. Ces animaux sont des espèces protégées qui ont besoin d'un environnement sûr pour se reproduire et se nourrir. Il est essentiel de maintenir un équilibre entre les activités humaines et la préservation de la faune et de la flore locales pour garantir un environnement durable pour les générations futures. Zom sur une des associations qui participe à leur préservation, que nous sommes fiers de soutenir.

phoque gris

Les associations qui préservent les phoques en Baie de Somme

Parmi les association locales, l'association Picardie Nature étudie et protège, tout au long de l’année, les deux espèces de phoques présentes en baie de Somme : le Phoque veau-marin et le Phoque gris. Cependant, l’été correspond à la période des naissances et de mue chez le Phoque veau-marin, mais également à la période d’afflux touristique. La mise en place des actions de protection nécessite donc un investissement accru. C’est pourquoi, une « surveillance estivale » est mise en place annuellement par l'association.

 

 

Une action de préservation des phoques sur plusieurs plans

Dans le cadre de cette action, Picardie Nature accueillait des bénévoles estivaux pour prêter main-forte aux bénévoles réguliers durant cette période. Ils étaient présents quotidiennement en baie, entre début juin et fin août, pour :

- sensibiliser et informer le grand public sur la biologie de l'espèce et son environnement ;

- réaliser un suivi de la population : comptage des individus par espèces, repérage des femelles gestantes ;

- protéger les reposoirs, zones de quiétude vitales à la biologie de l'espèce (mises bas, allaitement et mue) en définissant un périmètre de sécurité autour des colonies.

Des points d’observation étaient aussi proposés gratuitement au public, pour que les personnes le désirant puissent observer les phoques, sans risquer de les déranger, grâce aux longues-vues mises à disposition par l’association.

Des bénévoles toujours plus nombreux !

En 2017, cette action primordiale pour la préservation des phoques de baie de Somme avait réuni 34 bénévoles présents sur le terrain sur l’ensemble de l’été. Cette année marque de nouveau un intérêt toujours plus grand pour la préservation de ces espèces, avec 40 bénévoles et 6 salariés qui se sont relayés pour assurer une présence sur le terrain pendant 78 jours. Les bénévoles ont ainsi participé à 61 sessions de comptages et ont sensibilisé plus de 23 000 personnes !

« Pourquoi faire la surveillance estivale ? Bien plus que la découverte de la baie, de sa faune, de sa flore, c’est également l’occasion de faire de riches rencontres humaines et durables. La vie quotidienne permet de vite créer des moments de complicité intenses. C’est une expérience hors du commun. » Antonin LEFEVRE, originaire de la Sarthe, 19 ans et Frédéric LIENARD, originaire du Pas-De-Calais, 36 ans.

phoque-veau-marin © Flickr – Yann Jégard

Pourquoi est-il vital de protéger la biodiversité ?

75 % des environnements terrestres et 40% des environnements marins sont « sévèrement altérés » par les activités humaines, la moitié des récifs coralliens a disparu au cours des 30 dernières années, les populations de vertébrés ont décliné de plus de 60% au cours des 40 dernières années… 

La biodiversité s’érode à une vitesse alarmante, si bien que les taux actuels d’extinction suggèrent que nous vivons une sixième période d’extinction massive, comparable à celle qui a entraîné la quasi-disparition des dinosaures, il y a 66 millions d’années.

La biodiversité disparaît sous l’effet de l’artificialisation des sols, de la pollution et de la dégradation des milieux naturels, de la surexploitation des ressources naturelles renouvelables, du dérèglement climatique, de la destruction d’animaux sauvages pour le « loisir »… Mais alors que nous parlons le plus souvent des menaces qui pèsent sur la biodiversité intéressons-nous aux nombreuses raisons que nous avons de la protéger…

L'importance de la biodiversité

La biodiversité est nécessaire à notre existence physique et à notre épanouissement psychique  

La nature rend en effet à l’homme un grand nombre de services, dits « écosystémiques » sans lesquels notre vie sur Terre serait beaucoup moins agréables… 

  • Des services d’approvisionnement et de satisfaction des besoins élémentaires de notre existence : la biodiversité fournit l’oxygène que nous respirons (grâce à la photosynthèse des plantes), l’eau que nous buvons, le bois et les autres combustibles qui nous chauffent et nous permettent de nous déplacer, les produits agricoles et piscicoles qui nous nourrissent, les plantes médicinales qui nous guérissent… Par exemple, environ 800 millions de personnes dépendent de la pêche, de la transformation, de la production et de la vente de poissons et de fruits de mer.
  • Des services de régulation et de satisfaction des conditions de notre existence : la purification de l’eau par le sol et la végétation, la protection contre les inondations par les zones humides, l’amélioration de la qualité de l’air et du microclimat dans les villes par les espaces verts, la réduction de l’érosion des sols, la séquestration du carbone dans le bois, les océans, les sols et le sous-sol, la stabilisation et régulation du climat… Par exemple, les seules forêts de la planète contiennent plus de carbone que l’ensemble de l’atmosphère.
Avec #JagisJePlante, aidons la biodiversité
  • Des services support assurant les conditions nécessaires à la réalisation d’autres services dont nous dépendons pour vivre : la formation et la fertilisation des sols (production d’humus par les micro-organismes), la pollinisation des cultures, la lutte biologique contre les ravageurs, la biomasse nourrissant les animaux domestiques. Elle est aussi source d’innovation par le bio-mimétisme (reproduction artificielle d’un procédé naturel) ou la découverte de substances utiles… Saviez-vous par exemple qu’environ 10% de la valeur totale de la production agricole dépend directement de l’action des insectes pollinisateurs ?
  • Des services culturels et conditions de notre épanouissement psychologique et affectif : loisir, éducation, expérience esthétique, spirituelle, affective…

La biodiversité est un rempart contre le dérèglement climatique

Si le dérèglement climatique est l’un des facteurs importants de l’érosion de la biodiversité, l’érosion de la biodiversité en est aussi l’une des principales causes, si ce n’est la première, via la déforestation et les autres changements d’usage des sols ! Ainsi, 20% des émissions mondiales de gaz à effet de serre issues des activités humaines proviennent directement de la déforestation. La préservation de la biodiversité est nécessaire au maintien des capacités de résistance, de résilience et d’adaptation de l’environnement aux changements climatiques. 

En effet, dans tout écosystème, le maintien de la diversité spécifique qui le constitue est source de stabilité. Plus un écosystème est riche, plus il est complexe, plus il est dynamique, stable et fonctionnel. Préserver la biodiversité est donc nécessaire au maintien des services écosystémiques qu’elle nous offre.

Le saviez-vous ?
Le terme biodiversité est la contraction de « diversité biologique » et désigne la diversité du vivant à différents niveaux : écosystémique (écosystèmes ou milieux naturels), spécifique (espèces) et génétique (individus et populations) ainsi que les interactions entre ces différents niveaux et leurs fonctions.

La biodiversité est unique et irremplaçable… tout simplement

La biodiversité ne peut cependant pas se réduire aux simples services écosystémiques qu’elle rend pour satisfaire nos besoins, car cette approche tend à déboucher sur une évaluation économique de la biodiversité dans une logique utilitariste, qui est en partie la cause de son déclin. De plus, cette notion véhicule implicitement l’idée selon laquelle la biodiversité est substituable dès lors que le service qu’elle rend est accessible par d’autres moyens. Or, ce n’est pas le cas : la biodiversité est unique et irremplaçable.

L’histoire de l’évolution nous conduit également à reconnaître un lien entre notre espèce et les autres espèces en raison d’une filiation commune et des relations d’interdépendance. L’espèce humaine fait partie d’une communauté écologique qui la conduit à faire sa place parmi d’autres espèces et à coopérer avec elles. Soyons donc solidaires à l’égard du vivant dont nous faisons partie !

J'agis pour la nature : vous donner les moyens de protéger la biodiversité

Changer ses modes de consommation, modifier sa manière de voyager, de se déplacer, ou adapter son alimentation vis-à-vis des enjeux de l’urgence climatique sont des actions primordiales pour réduire son impact sur l’environnement. Mais si on allait plus loin ? Si on mettait notre temps libre au profit d’actions concrètes pour préserver voire améliorer l’état de la biodiversité autour de chez nous ? Des centaines d’associations, partout sur le territoire, ont besoin de renforts humains pour mener à bien leurs actions. Et en plus d’être utile, c’est ludique, pédagogique, et il n’y a besoin d’aucune compétence particulière pour y participer !

Agir pour la nature pour répondre au cri d’alarme de la biodiversité

Une grande majorité des écosystèmes sont dégradés : zones humides, sols fertiles, forêts primaires… Sur le plan économique, la dégradation des sols a même réduit de 23 % la productivité de l’ensemble de la surface terrestre mondiale. Notre alimentation est la première cause de cette dévastation écologique, et elle se conjugue avec le développement des villes ou la transformation d’espaces naturels en infrastructures de transport. Mais les spécialistes appellent à mettre en place des actions communes. "Le patient ici a de très très nombreux symptômes mais il est crucial de se rappeler que la maladie n'est pas en phase terminale", a souligné Andy Purvis, chercheur britannique co-auteur du rapport de l’IPBES. "Il y a des symptômes mais il y a des remèdes. Nous avons maintenant le choix de les prendre ou non", a-t-il conclu.

C’est pourquoi la Fondation pour la Nature et l'Homme fait le choix de les prendre, en proposant des solutions concrètes comme sa plateforme jagispourlanature.org, grâce à laquelle il est possible de contribuer activement à enrayer à son échelle les phénomènes dévastateurs que l’être humain a engendré.

Montrer à tout un chacun que participer à la préservation de la biodiversité peut aussi être amusant et faire partie intégrante de ses loisirs : c’est l’ambition du programme J'agis pour la nature. Changer la perception que l’on se fait du loisir pour encourager chacun et chacune à devenir bénévole pour quelques heures et à s’engager dans des actions concrètes auprès d’associations locales.

Sans l’implication de bénévoles, ce sont de très nombreuses actions très concrètes qui ne pourraient avoir lieu : remise en état d’écosystèmes abritant des espèces remarquables, création de mares indispensables à la biodiversité, actions de collectes de déchets, activités d'observation et de suivi de diverses espèces. Sans les bénévoles, c’est l’existence même des centres de soins de la faune sauvage (où les citoyens peuvent apporter les animaux blessés qu’ils trouvent) qui ne pourraient ouvrir leur porte.

Une plateforme créée pour répondre à la demande d’engagement des citoyen·ne·s

Le programme J’agis pour la nature est né d’un double constat :

  • d’un côté, la volonté de faire du bénévolat dans des associations sans pour autant s’engager sur la durée ;
  • de l’autre, l’attrait croissant pour les citoyen·ne·s au sujet de l’état de la nature qui les poussent à vouloir retrousser leurs manches.

Pour autant, il n’existait aucune plateforme qui proposait un large panel d’activités nature à réaliser autour de chez soi. C’est dans ce contexte que la Fondation Nicolas Hulot a créé en 2010 le programme J’agis pour la nature, en se basant donc sur deux principes :

  • Aucun engagement sur la durée : quelques heures dans une journée suffisent ;
  • Aucune compétence requise : seule la bonne volonté est de rigueur.

La plateforme J’agis pour la nature établit un lien entre, d’un côté, des structures locales partout en France qui souhaitent proposer des activités de bénévolat nature et, de l’autre, le grand public qui a envie d’agir concrètement pour préserver la biodiversité. Un chantier nature, une création de jardin partagé, une visite guidée de réserve naturelle, une séance d’observation des amphibiens ou même une collecte de déchets en kayak : les activités disponibles sont diverses et s’adaptent à tous les goûts. De quelques heures à plusieurs semaines, seul ou en famille, le panel d’actions proposé par le réseau jagispourlanature.org saura répondre à toutes les attentes.

6 façons d’agir pour faire sa part face aux enjeux d’érosion de la biodiversité

Façons d'agir

Observer, aménager, protéger, sensibiliser, alerter, ou ramasser. Sur le tout nouveau site de J’agis pour la nature, chacune des façons d’agir offre une multiplicité́ de possibilités pour répondre aux besoins de chaque territoire en termes de protection de l’environnement, mais aussi aux envies de chaque participant·e en fonction des saisons. Connectez-vous à la plateforme jagispourlanature.org, entrez votre localisation, et decouvrez autour de vous les prochaines activités que proposent des associations de protection de l’environnement qui ont besoin de vous.

Aider à la rénovation d’une volière en centre de soins, faire un suivi photographique des insectes pollinisateurs, réintroduire des espèces dans leurs milieux naturels, ramasser des déchets en montagne ou découvrira les services écosystémiques de la nature... Ce ne sont que quelques exemples parmi les centaines de loisirs nature disponibles sur la plateforme J’agis pour la nature ! Les toutes dernières fonctionnalités du nouveau site internet vous garantiront de trouver une activité en adéquation avec vos goûts et vos envies du moment. 

A l’heure où les scientifiques tirent la sonnette d’alarme sur l’état de notre planète, et où les jeunes sont dans une recherche de sens à tous les niveaux de leur vie, J’agis pour la nature s’impose comme la plateforme de référence qui permet de se divertir tout en permettant de se rendre vraiment utile. 

Quelques chiffres
Sur le terrain, grâce à J’agis pour la nature, rien qu’en 2018 :
- 600 graines d’espèces endémiques semées dans le Parc National de la Réunion
- 200 heures de suivi des phoques et plus de 1700 personnes sensibilisées dans la baie de l’Orne.
- 8 m3 de déchets ramassés au bord de l’Erdre à Nantes.
- Plus de 4300 chauves-souris identifiées pendant le Chiro Tour dans le nord de la Sarthe.

Biodiv'party

Organisez votre Biodiv’party... Parce que le jeu est le plus sérieux moyen d’apprendre !

kit biodiv' party

Une Biodiv’party, c’est quoi ?

C’est un temps d’échange et de rencontre, avant tout convivial, entre collègues, élèves, amis ou en famille, pour partager à l’aide de jeux, un état des lieux de la planète sous l’angle de la biodiversité, c’est-à-dire de l’univers du vivant.

Une Biodiv’party, pourquoi ?

•    Comprendre notre dépendance vis-à-vis de la biodiversité.
•    Créer une dynamique de changement dans la prise de conscience et dans le passage à l’acte, par l’adoption de nouveaux comportements individuels et collectifs.
•    Identifier ensemble des recommandations et actions à mettre en œuvre pour opérer une mutation en faveur de sociétés durables.

Une Biodiv’party, comment ?

•    Une approche ludique : quiz, associations d’images, jeu des 7 familles…
•    Une accès facile : fichier pdf à imprimer en recto verso et à découper le plus souvent sous forme de cartes.Des consignes accessibles et graduées intégrées à la présentation de chaque jeu.
•    Une durée autonome en fonction du nombre de jeux choisis.
•    Une destination au plus grand nombre de 7 à 77 ans et sans prérequis.

Pour approfondir le sujet

Comment aider la biodiversité au printemps ?
Quels bons gestes pour sauvegarder les papillons ?
Tutoriel : Faire une boule de graisse pour les oiseaux