Agir pour une biodiversité préservée

Artificialisation des sols : 5 questions pour tout comprendre

Nouveaux lotissements, routes, data centers, plateformes logistiques… Depuis plusieurs décennies, les chantiers se multiplient dans les territoires détruisant de façon quasi irréversible des refuges de biodiversité, des terres fertiles et des réservoirs de carbone.  Cette problématique c'est l'artificialisation des sols !

Pour mieux comprendre tout ce qui se cache derrière cet enjeu complexe devenu une des priorités de la FNH, nous vous proposons notre nouveau guide à télécharger gratuitement.

Rapport

Télécharger (format pdf - 2 Mo)

5 questions pour comprendre l'artificialisation des sols 

1. Artificiliser un sol, qu'est-ce que ça veut dire ? 

On a longtemps suivi  le phénomène de l’artificialisation des sols  en comptabilisant la perte de surfaces agricoles, naturelles et forestières due à l’urbanisation. Par exemple, un champ qui devient un lotissement, une route ou un centre commercial. Mais c'est seulement en 2021 avec la Loi Climat et Résilience que sera introduite une définition légale de l'artificialisation: “ L’artificialisation est définie comme l’altération durable de tout ou partie des fonctions écologiques d’un sol, en particulier de ses fonctions biologiques, hydriques et climatiques, ainsi que de son potentiel agronomique par son occupation ou son usage.”

2. Quels sont les enjeux liés à la lutte contre l'artificialisation des sols ?

Un des enjeux majeurs de la lutte contre l'artificialisation des sols est la préservation de la biodiversité.  En France, comme au niveau mondial, la rapidité avec laquelle les activités humaines détruisent la biodiversité est alarmante. Le taux d’extinction des espèces est aujourd’hui 100 à 1 000 fois plus élevé que celui observé jusqu’ici. Et l'étalement urbain n'y est pas étranger.  Mais la lutte contre l'artificicialisation des sols c'est aussi une invitation à repenser notre rapport aux territoires, nos modèles d’organisation de l’économie et d’aménagement.

3. Quelle est la situation en France ?

En quarante ans, la surface artificialisée de la France métropolitaine est passée de 2,9 en 1982 à 5 millions d’hectares en 2018 (+72%). Cette artificialisation s’opère majoritairement aux dépens des terres agricoles : 2/3 de l’artificialisation entre 2006 et 2014 en France a eu lieu sur celles-ci. Mais tous les territoires ne sont pas égaux face à l’artificialisation. Le phénomène se concentre autour d’une minorité de communes surtout autour des grandes métropoles et du littoral. 


4. Qu'est-ce-que le Zéro Artificialisation Nette (ZAN) ?

En France, le travail de la Convention citoyenne pour le climat a abouti à l’adoption d’une loi, dite loi Climat et résilience. Celle-ci comprend des mesures importantes pour réduire l’artificialisation, notamment l'objectif Zéro Artificialisation Nette (ZAN) ! Il demande aux territoires d'atteindre un équilibre entre les surfaces des sols qu’on artificialise et celles qu’on renature (i.e. Restaurer les fonctionnalités écologiques en créant des habitats favorables pour le vivant : mares, prairies, haies, cours d’eau, etc.) d'ici à 2050.


5. Quelles solutions pour freiner ce phénomène ?

Dans le cadre de son action de plaidoyer la FNH porte différentes propositions pour protéger et réaffirmer les ambitions du ZAN, tout en dotant les différents acteurs des bons outils. Mais chacun peut agir à son niveau : citoyens en proposant par exemple des projets collectifs de désimperméabilisation et de végétalisation des sols (www.jagisjeplante.org), entreprises en questionnant notamment l’opportunité des projets d’aménagement et collectivités bien sûr en hiérarchisant et en faisant des choix entre les projets d’urbanisation à l’aune des besoins sociaux du territoire et des objectifs de transition écologique.

Rapport

Télécharger (format pdf - 2 Mo)

Pourquoi les espèces invasives participent-elles au déclin de la biodiversité ?

Les invasions biologiques n’ont rien d’un sujet de fiction : elles sont bien réelles, se répandent dans le monde entier, occasionnant des dégâts écologiques, sanitaires et économiques colossaux : extinction d’espèces, maladies, allergies, destruction de milieux, dommages aux infrastructures…  Résultat : en 40 ans, les espèces invasives ont coûté 1 000 milliards d’euros à l’humanité(1).

Parmi les grands maux pointés du doigt pour expliquer la sixième extinction de masse, les scientifiques alertent depuis des décennies sur la surexploitation des ressources et la pollution, l’artificialisation des sols et la fragmentation de l’habitat, la déforestation et le changement climatique, mais l’introduction des espèces invasives comme phénomène affectant le vivant, est jusqu’à présent peu relayée dans l’opinion. Pourtant, selon l’ONU, il s’agit de la seconde cause de la régression de la biodiversité, derrière l’exploitation des ressources naturelles.

1 000 Mds€
c'est un budget 20 fois plus important que celui de l'OMS et de l'ONU combinés !

L’arrivée et la prolifération d’espèces invasives sur de nouveaux territoires est intimement liée à l’être humain 

Introduits volontairement comme plantes d’ornement, animaux de compagnies - voire comme un remède qui finalement s’avère pire que le mal - ou involontairement lors de ses déplacements ou par ses activités, l’homme favorise grandement le déplacement de toutes sortes d’organismes. Larves, insectes, champignons, bactéries et virus empruntent indifféremment de nombreux supports et/ou d’hôtes pour les transporter : dans des cageots de fruits et légumes, sur des plantes d’ornements, dans le pelage d’un animal mais aussi sous une semelle, dans une valise, dans un objet importé.

Un exemple que nous avons tous en mémoire : les frelons asiatiques arrivés en Europe dans une cargaison de poteries chinoises et qui, depuis maintenant 12 ans, déciment les populations d’abeilles en France.

Introduction et culture maîtrisée VS prolifération incontrôlée

Certes, les importations d’espèces d’un endroit à l’autre du globe ne posent pas toutes problème. Des fruits et légumes exotiques que nous considérons normal de trouver dans nos assiettes, pomme de terre et tomate en tête, sont bien originaires d’Amérique Latine mais leur culture est maîtrisée depuis longtemps ! En revanche, d’autres espèces sèment la zizanie dans les écosystèmes : des plantes d’ornement, comme la Jussie à grandes fleurs qui étouffe en proliférant les étangs et les cours d’eaux, les herbes de la Pampa dont les milliers de graines se disséminent au vent ou le baccharis devenu l’ennemi des paludiers en Nouvelle Aquitaine, dans la presqu'île guérandaise et en Brière.

Pourquoi certaines espèces prolifèrent jusqu’à devenir invasives ?

Dans leur nouvelle terre d’accueil plantes, insectes et animaux exotiques ne rencontrent parfois ni concurrent, ni prédateur, ni maladie susceptible de réguler le développement de leur population. Parfois même leurs cycles de reproduction (climat favorable et saisons longues) sont multipliés par rapport à leur habitat d’origine. C’est le cas de la minuscule cochenille tortue qui décime aujourd’hui les pins parasols de Rome, symboles de la capitale italienne. Ce ravageur suceur de sève avait déjà eu raison de 90% des pins sur deux îles des Caraïbes. Une hécatombe prévisible puisque le climat doux et chaud des tropiques a permis au ravageur de donner naissance à six nouvelles générations en un an, quand, au Canada, son lieu d’origine, le cochenille ne connaît qu’un seul cycle de reproduction annuel !

Une menace économique et un enjeu de santé publique

Outre leurs répercussions directes sur la sécurité alimentaire mondiale, sur l’énergie, sur l’accès aux médicaments quand ils affectent l’agriculture, les océans et les forêts, les espèces invasives sont aussi les vecteurs biologiques de dangereux agents pathogènes pour la biodiversité et pour les humains.

Qui, en effet, pour se méfier d’un innocent ragondin, animal introduit en France dans les années 50 pour sa fourrure qui maintenant ravage les zones humides et transmet la leptospirose ? Ou de cet écureuil de Corée, un animal de compagnie fort joli mais un peu farouche et qui, après quelques morsures, s’est vu rendre sa liberté dans la forêt de Sénart en Essonne (91) où il se reproduit en toute impunité (10 000 écureuils recensés en 2015), alors qu’il est un vecteur important de la maladie de Lyme via les tiques qu’il porte (2) ?

Ecureil de Corée
Ecureil de Corée © GummyBone

Mais pas besoin de chercher si loin… Le moustique tigre, vecteur des virus de la dengue et du chikungunya, gagne chaque année davantage de départements français. La Berce du Causase, - inscrite depuis 2017 sur la liste des plantes invasives préoccupantes de l’UE -présente dans le Nord-est, les Alpes et maintenant dans le sud-ouest cause brûlures et lésions cutanées et chaque année, le pollen d’ambroisie est un fléau pour les 21% de la population qui y sont allergiques : coût sanitaire estimé à 22 millions d’euros en 2016 rien que pour la région Rhône Alpes...

Quels moyens pour lutter contre les espèces envahissantes ?

Mieux vaut prévenir que guérir. Si l'on tarde à intervenir, il devient vite illusoire d’espérer contenir une invasion, et le coût des mesures d’atténuation des impacts devient exponentiel au fil du temps. Les chercheurs alertent dès à présent sur les risques encourus dans la prochaine décennie : déjà 14 000 espèces invasives identifiées dans l’Union européenne et 66 nouvellement répertoriées (plantes, algues, moules, poissons, ou encore mammifères) qui représentent un risque de prédation ou de compétition avec des espèces européennes.

Prévention, législation et coordination des actions internationales et territoriales

Hormis un renforcement drastique des contrôles dans tous les lieux de passage et la coordination des actions de terrain, il est difficile, compte tenu de la mondialisation des échanges, d’éradiquer le problème.

Les mesures de prévention et/ou d’adaptation sont aisément acceptables quand il s’agit de légiférer sur le traitement des eaux de Ballast lors des escales des bateaux pour cesser de transporter à fond de cales des hôtes indésirables (poissons, algues… ), d’un port à l’autre (à noter que 80% du commerce mondial se fait par voie maritime). Tolérables aussi quand il faut se résoudre à abattre des oliviers centenaires en Corse par prévention pour faire barrage au Xyllela fastidiosa qui sème depuis des années la désolation dans les plantations d’Italie du sud… mais beaucoup plus problématiques sont les mesures d’un point de vue éthique quand il s’agit d’éliminer des populations entières. Pour exemple, cette zone de forêt de la Patagonie chilienne où 10 couples de castors introduits en 1946 sont devenus 100 000 individus causant d’énormes dommages sur la végétation indigène. Sans aller plus loin en France, il est reconnu qu’il faudrait stériliser nos chats domestiques, considérés comme une espèce invasive à cause de leur rôle dans l’hécatombe des populations d’oiseaux, de lézards et petits rongeurs...

Sources

  1. Etude publiée en mars dans la Revue Nature et dirigée par l’université Paris-Saclay et MNHN.
  2. Le Muséum national d’histoire naturelle a établi un risque de contamination huit fois supérieur aux autres rongeurs.

Pourquoi et comment préserver les zones humides ?

Trop souvent absentes des débats traitant des enjeux environnementaux et méconnues du grand public, les zones humides sont pourtant des milieux riches et extrêmement précieux au regard des multiples services écosystémiques qu’ils rendent à l’humanité sur toute la planète.

Qu’est ce qu’une zone humide ?

Non, ce ne sont pas seulement des marais à l’eau trouble, tourbières et autres vasières. Les milieux humides, ce sont toutes ces zones de transition entre terre et eau, soumises à de multiples variations : la situation géographique déterminant la composition en matières nutritives d’un sol, la salinité de l’eau (douce, salée ou saumâtre), la submersion des terres, permanente ou temporaire, et toutes les fluctuations climatiques d’une région ou d’une zone géographique.

On en trouve depuis le sommet des montagnes jusqu’en en bordure des côtes

Les milieux humides sont présents sur toute la planète et se rencontrent dans divers paysages : estuaires, lagunes, étangs, marais, landes, tourbières et prairies humides en métropole, mais aussi lagons, mangroves et forêts humides en outre-mer.
Hormis tous les sites remarquables recensés bien connus, comme la Camargue, les marais salants de Guérande, la Baie du Mont Saint Michel ou encore les étangs de Brenne, il existe une multitude de zones humides dites « ordinaires » qui contribuent pourtant tout autant à l’équilibre des écosystèmes qu’ils abritent et qu’il convient de préserver.

Un réservoir de biodiversité

Ces étendues d’eau naturelles ou artificielles, stagnante ou courante, et peu profondes, forment des biotopes particuliers propices au développement d’une végétation et d’une faune spécifique, voire endémique. Véritables écrins de biodiversité, on y trouve à l’année une profusion d’algues et autres végétaux, de poissons, d’amphibiens et d’oiseaux d’eau (canards, échassiers…). Il est en ce sens indispensable de les préserver car elles sont le lieu de reproduction, de nourrissage, de refuge et, pour de nombreux migrateurs, une étape dans leur long voyage.

Fonctions et services rendus des zones humides

Les services écosystémiques des zones humides sont multiples : véritables éponges naturelles, elles reçoivent, stockent et restituent l’eau selon les périodes. Leur capacité de filtration leur confère le rôle de station d’épuration d’eau et d’atténuation de la pollution. De plus en stockant le carbone, elles jouent un rôle dans la lutte contre le réchauffement climatique. À noter que les zones humides ont de tout temps fourni à l’homme alimentation et eau douce car elles constituent en grande partie un support pour des activités agricoles : élevage, maraîchage, pisciculture, ostréiculture, saliculture, riziculture… qui valorisent les terroirs. Enfin elles ont aussi un intérêt récréatif en étant des espaces de tourisme et de loisirs.

Pourquoi est-il urgent de préserver les Zones humides ?

Une situation alarmante

La dégradation des milieux humides et la réduction de la surface résultent principalement de l’activité humaine. À l’échelle mondiale, 64% de leur surface a disparu depuis 1900 et la France n’est malheureusement pas en reste. La dernière étude nationale sur les sites humides emblématiques couvrant la période 2010-2020 atteste d’une dégradation portant sur 41% des sites évalués en métropole et outre-mer.*

Des écosystèmes complexes fragilisés par de multiples menaces

L’urbanisation et le développement d’infrastructures, l’intensification de l’agriculture et de l’aquaculture, le boisement de terres, l’aménagement des cours d’eau, de zones portuaires et l’extraction de matériaux ont un impact considérable : direct quand les zones humides sont détruites et indirect quand la modification du débit de l’eau, l’assèchement, le drainage, le prélèvement d’eau, le remblaiement des terres et la pollution viennent rompre l’équilibre des écosystèmes. Au cours du siècle dernier, plus de la moitié des zones humides a été détruite et celles qui restent (3% du territoire) sont encore menacées.
Hormis le dérèglement climatique, l’autre grande menace - près de 90% des sites en métropole et 84% des sites outre-mer concernés – vient de la colonisation des milieux par des espèces exotiques à fort développement (introduites accidentellement ou intentionnellement par les humains), dites espèce invasives, qui viennent concurrencer les animaux et les plantes indigènes (nourriture, destruction d’habitat, vecteurs de maladies…) avec de multiples dommages sur le milieu : banalisation des paysages, perturbation de l’écoulement, modification de l’acidité, impact sur la lumière…

crédit photo : Marie Debord

Comment préserver les zones humides ?

En participant à la journée mondiale des zones humides sur jagispourlanature.org !

Pour donner un coup de projecteur sur les zones humides, faire découvrir leurs bienfaits et inviter chacun à s’emparer du sujet, chaque année, le 2 février, c'est la Journée Mondiale des Zones Humides dans le monde. Celle-ci marque le lancement d’un programme varié d’animations : sorties nature, conférences, projections de films, chantiers nature, activités culturelles…

Une attention et une protection particulières dont les zones humides bénéficient suite à l’entrée en vigueur depuis le 2 février 1986 de la Convention de Ramsar (167 pays signataires). La Fondation pour la Nature et l'Homme s’y associe chaque année via son programme « J’agis pour la nature ». Retrouvez sur notre site de nombreux chantiers nature pour des sessions d’arrachage de plantes invasives, de réhabilitation de sites ou de restauration de mares !

Quelques notions utiles

Tourbière :  c’est une zone humide d’eau stagnante ou très peu mobile, colonisée par la végétation. Dans ces conditions asphyxiantes, la litière végétale ne se dégrade que très lentement et très partiellement. Elle s’accumule alors, progressivement, formant un dépôt de matière organique mal ou non décomposée : la tourbe.​

Les sols tourbeux stockent plus de 20% du carbone organique total de tous les sols alors que leurs superficies n’excèdent pas 3% des terres émergées (Eswaran et al., 1993).

Biotope : c’est un lieu de vie, défini par ses caractéristiques physiques et chimiques. Il rassemble l’ensemble des formes de vie (flore et faune).

Services écosystémiques : ce sont l’ensemble des services que nous rendent les écosystèmes : la production d’oxygène par les forêts, l’épuration naturelle des eaux par la terre, l’activité des pollinisateurs dont nos cultures dépendent ou encore le cycle de l’eau.

Ce terme a pris une ampleur internationale avec l’Évaluation des écosystèmes pour le millénaire (2005), rapport réunissant plus de de 1 360 experts issus de près de 95 pays, pour évaluer - sur des bases scientifiques - l’ampleur et les conséquences des modifications subies par les écosystèmes dont dépend notre survie et le bien-être humain.

Pourquoi est-il vital de protéger la biodiversité ?

75 % des environnements terrestres et 40% des environnements marins sont « sévèrement altérés » par les activités humaines, la moitié des récifs coralliens a disparu au cours des 30 dernières années, les populations de vertébrés ont décliné de plus de 60% au cours des 40 dernières années… 

La biodiversité s’érode à une vitesse alarmante, si bien que les taux actuels d’extinction suggèrent que nous vivons une sixième période d’extinction massive, comparable à celle qui a entraîné la quasi-disparition des dinosaures, il y a 66 millions d’années.

La biodiversité disparaît sous l’effet de l’artificialisation des sols, de la pollution et de la dégradation des milieux naturels, de la surexploitation des ressources naturelles renouvelables, du dérèglement climatique, de la destruction d’animaux sauvages pour le « loisir »… Mais alors que nous parlons le plus souvent des menaces qui pèsent sur la biodiversité intéressons-nous aux nombreuses raisons que nous avons de la protéger…

L'importance de la biodiversité

La biodiversité est nécessaire à notre existence physique et à notre épanouissement psychique  

La nature rend en effet à l’homme un grand nombre de services, dits « écosystémiques » sans lesquels notre vie sur Terre serait beaucoup moins agréables… 

  • Des services d’approvisionnement et de satisfaction des besoins élémentaires de notre existence : la biodiversité fournit l’oxygène que nous respirons (grâce à la photosynthèse des plantes), l’eau que nous buvons, le bois et les autres combustibles qui nous chauffent et nous permettent de nous déplacer, les produits agricoles et piscicoles qui nous nourrissent, les plantes médicinales qui nous guérissent… Par exemple, environ 800 millions de personnes dépendent de la pêche, de la transformation, de la production et de la vente de poissons et de fruits de mer.
  • Des services de régulation et de satisfaction des conditions de notre existence : la purification de l’eau par le sol et la végétation, la protection contre les inondations par les zones humides, l’amélioration de la qualité de l’air et du microclimat dans les villes par les espaces verts, la réduction de l’érosion des sols, la séquestration du carbone dans le bois, les océans, les sols et le sous-sol, la stabilisation et régulation du climat… Par exemple, les seules forêts de la planète contiennent plus de carbone que l’ensemble de l’atmosphère.
Avec #JagisJePlante, aidons la biodiversité
  • Des services support assurant les conditions nécessaires à la réalisation d’autres services dont nous dépendons pour vivre : la formation et la fertilisation des sols (production d’humus par les micro-organismes), la pollinisation des cultures, la lutte biologique contre les ravageurs, la biomasse nourrissant les animaux domestiques. Elle est aussi source d’innovation par le bio-mimétisme (reproduction artificielle d’un procédé naturel) ou la découverte de substances utiles… Saviez-vous par exemple qu’environ 10% de la valeur totale de la production agricole dépend directement de l’action des insectes pollinisateurs ?
  • Des services culturels et conditions de notre épanouissement psychologique et affectif : loisir, éducation, expérience esthétique, spirituelle, affective…

La biodiversité est un rempart contre le dérèglement climatique

Si le dérèglement climatique est l’un des facteurs importants de l’érosion de la biodiversité, l’érosion de la biodiversité en est aussi l’une des principales causes, si ce n’est la première, via la déforestation et les autres changements d’usage des sols ! Ainsi, 20% des émissions mondiales de gaz à effet de serre issues des activités humaines proviennent directement de la déforestation. La préservation de la biodiversité est nécessaire au maintien des capacités de résistance, de résilience et d’adaptation de l’environnement aux changements climatiques. 

En effet, dans tout écosystème, le maintien de la diversité spécifique qui le constitue est source de stabilité. Plus un écosystème est riche, plus il est complexe, plus il est dynamique, stable et fonctionnel. Préserver la biodiversité est donc nécessaire au maintien des services écosystémiques qu’elle nous offre.

Le saviez-vous ?
Le terme biodiversité est la contraction de « diversité biologique » et désigne la diversité du vivant à différents niveaux : écosystémique (écosystèmes ou milieux naturels), spécifique (espèces) et génétique (individus et populations) ainsi que les interactions entre ces différents niveaux et leurs fonctions.

La biodiversité est unique et irremplaçable… tout simplement

La biodiversité ne peut cependant pas se réduire aux simples services écosystémiques qu’elle rend pour satisfaire nos besoins, car cette approche tend à déboucher sur une évaluation économique de la biodiversité dans une logique utilitariste, qui est en partie la cause de son déclin. De plus, cette notion véhicule implicitement l’idée selon laquelle la biodiversité est substituable dès lors que le service qu’elle rend est accessible par d’autres moyens. Or, ce n’est pas le cas : la biodiversité est unique et irremplaçable.

L’histoire de l’évolution nous conduit également à reconnaître un lien entre notre espèce et les autres espèces en raison d’une filiation commune et des relations d’interdépendance. L’espèce humaine fait partie d’une communauté écologique qui la conduit à faire sa place parmi d’autres espèces et à coopérer avec elles. Soyons donc solidaires à l’égard du vivant dont nous faisons partie !

Biodiv'party

Organisez votre Biodiv’party... Parce que le jeu est le plus sérieux moyen d’apprendre !

kit biodiv' party

Une Biodiv’party, c’est quoi ?

C’est un temps d’échange et de rencontre, avant tout convivial, entre collègues, élèves, amis ou en famille, pour partager à l’aide de jeux, un état des lieux de la planète sous l’angle de la biodiversité, c’est-à-dire de l’univers du vivant.

Une Biodiv’party, pourquoi ?

•    Comprendre notre dépendance vis-à-vis de la biodiversité.
•    Créer une dynamique de changement dans la prise de conscience et dans le passage à l’acte, par l’adoption de nouveaux comportements individuels et collectifs.
•    Identifier ensemble des recommandations et actions à mettre en œuvre pour opérer une mutation en faveur de sociétés durables.

Une Biodiv’party, comment ?

•    Une approche ludique : quiz, associations d’images, jeu des 7 familles…
•    Une accès facile : fichier pdf à imprimer en recto verso et à découper le plus souvent sous forme de cartes.Des consignes accessibles et graduées intégrées à la présentation de chaque jeu.
•    Une durée autonome en fonction du nombre de jeux choisis.
•    Une destination au plus grand nombre de 7 à 77 ans et sans prérequis.

Pour approfondir le sujet

Comment aider la biodiversité au printemps ?
Quels bons gestes pour sauvegarder les papillons ?
Tutoriel : Faire une boule de graisse pour les oiseaux

Ne perdons pas le sens des priorités

Ne laissons pas disparaitre notre monde paysan, nos espaces naturels, notre biodiversité