30 % des élevages ont disparu en 10 ans[1] et le nombre d’installés ne compensent que 2/3 des départs[2]. Les difficultés à transmettre sont connues : la difficile accessibilité financière de certaines fermes, une inadéquation entre l’offre de fermes à reprendre et la demande des porteurs de projet (taille, type de production) et la faible attractivité du métier d’éleveur. Face à ces problématiques, certains cédants et/ou repreneurs se tournent vers une restructuration et une diversification des productions de fermes d’élevage pour assurer l’installation-transmission. Si le phénomène reste encore minoritaire, il a déjà fait ses preuves sur un certain nombre d’exploitations. Quels sont les bienfaits socio-économiques et environnementaux de cette solution ? Quel est son coût ? Quels moyens pour rendre possible sa généralisation à l’occasion du projet de loi de finances pour le budget 2024 (PLF 2024) et du Pacte-Loi d’Orientation et d’Avenir Agricoles (PLOAA) ?
C’est à ces questions que répondent la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique, la Fondation pour la Nature et l’Homme et Terre de Liens dans une nouvelle étude, intitulée « Un horizon pour les fermes d’élevage : restructurer-diversifier ».
Un horizon pour les fermes d’élevage : restructurer-diversifier
Télécharger le rapport (format pdf - 11 Mo)Il s’agit de la reconception du système agricole d’une exploitation grâce à la réorientation de son activité, de la production principale et de l’usage des terres et des bâtiments. La réorientation du système agricole se traduit généralement par la déspécialisation, c’est-à-dire par un arrêt de la mono-production, au profit d’une diversification des productions mises en place sur la ferme ; l’augmentation des actifs agricoles ; et l’adoption de pratiques agroécologiques.
Convaincus que la restructuration-diversification est une solution clé à enclencher pour répondre au problème de la transmission de certaines fermes d’élevage et au besoin d’accélérer la transition agroécologique, la Fondation pour la Nature et l’Homme, la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique et Terre de Liens ont tenu à analyser de façon très concrète les conséquences et les modalités de cette pratique. Pour cela :
Au terme de ce travail, plusieurs conclusions se dégagent. Restructurer et diversifier les fermes :
Si des études complémentaires sont à mener pour approfondir ces conclusions, il est déjà possible d'affirmer que les restructurations-diversifications sont l’une des solutions pour permettre à l’élevage de relever les deux défis structurels auxquels il est confronté.
Interrogés sur leur expérience de restructuration-diversification, les porteurs de projet ont pointé 3 freins principaux :
À l'approche d’opportunités législatives, telles que le projet de loi de finances pour le budget 2024 et le Pacte-Loi d’Orientation et d’Avenir agricoles, nos trois organisations formulent des recommandations de politiques publiques visant à accélérer et multiplier les restructurations-diversifications :
Évaluées par la FNH et notées « D », les politiques publiques actuelles ne permettront ni de préserver l’élevage bovin en France, ni de réduire son impact environnemental. Une véritable stratégie de planification écologique de ce secteur est pourtant à portée de main.
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Elevage bovin : comment sortir de l'impasse ?
Télécharger (format pdf - 9 Mo)À l’heure où la planification écologique s’enclenche, la Fondation pour la Nature et l’Homme apporte sa contribution au débat en publiant « Élevage Bovin : Comment sortir de l’impasse ? ». Avec le soutien technique du BASIC, la Fondation dresse un état des lieux de la double impasse environnementale et socio-économique dans laquelle l’élevage bovin se trouve.
Elle identifie deux potentielles trajectoires futures : une trajectoire “business-as-usual” vers laquelle nous nous dirigeons si rien n’est fait pour infléchir la tendance et une trajectoire “agroécologique” si un élevage durable était généralisé.
Pour connaître la trajectoire vers laquelle les politiques publiques actuelles orientent l’élevage bovin, la FNH a passé au crible les politiques publiques censées promouvoir le “moins et/ou mieux” de ce secteur. Sont-elles en capacité de résoudre le double problème humain et écologique ? Orientent-elles l’élevage bovin vers un système agroécologique, passant par moins et mieux de production et de consommation de produits animaux ?
Le résultat est clairement insuffisant et le constat sans appel : sans inflexion rapide, la situation des éleveurs va empirer et l’impact environnemental de l’élevage bovin s’accentuer. Pour sortir de cette impasse, la Fondation pose sur la table des propositions, de la fourche à la fourchette, permettant de garantir un avenir à l’élevage bovin français.
Depuis 50 ans, 3 grandes tendances structurelles sont à l'œuvre au sein des exploitations bovines : l’agrandissement-concentration des exploitations, la spécialisation des territoires et des exploitations et l’intensification des pratiques agricoles et d’élevage. Ce schéma s’est progressivement imposé pour beaucoup d’agriculteurs comme la seule issue pour faire des économies d’échelle et essayer de dégager un revenu. Mais elle alimente l’impasse socio-économique et environnementale.
Pour objectiver les impacts des deux trajectoires identifiées, la FNH les a croisées avec 15 indicateurs socio-économiques et environnementaux. Pour ce faire, la FNH s’est appuyée sur la grille d’analyse des enjeux de durabilité du système alimentaire français mise au point par le BASIC en 2020[1]. Développée à partir d’une large revue de littérature et représentée sous la forme d’une « boussole » inspirée de la théorie du donut, cette grille rend lisible les principaux effets de différents modèles agricoles sur les éleveurs, l’environnement, et la société. Si rien n’est fait pour mettre un coup d’arrêt à ces tendances, les impacts environnementaux et socio-économiques de l’élevage bovin pourraient continuer à s’empirer.
Pourtant, il existe un modèle d’élevage agroécologique [2] qui peut être généralisé à condition de réduire les volumes de production et de consommation. Ce modèle est aussi plus pertinent pour les éleveurs. L’efficacité économique des fermes laitières en agroécologie, et plus particulièrement en agriculture biologique, est respectivement de 60% à 99% supérieure à celle des fermes du RICA[3].
La Fondation a recensé une trentaine de politiques publiques portant sur l’agriculture et l’alimentation depuis l’an 2000, et a sélectionné celles censées promouvoir le “moins et/ou mieux” de production et de consommation de produits animaux (21 politiques publiques). Leur pertinence pour la transition agroécologique de l’élevage bovin a été évaluée selon 3 critères : le niveau d’ambition et la capacité d’impact de la mesure, les moyens mobilisés, le niveau de mise en œuvre. L’évaluation montre clairement qu’elles ne sont pas en capacité d’infléchir la trajectoire « business as usual » et de promouvoir une trajectoire « agroécologique ». Les principales conclusions à retenir :
Le PLOA peut porter sur les tendances de concentration-d’agrandissement, de spécialisation, et d’intensification qui empêchent le renouvellement des générations et ont de forts impacts environnementaux, freinent la résilience des exploitations et ont des impacts sur le bien-être des éleveurs.
Mais pour être efficace sur ces éléments, le PLOA doit être conjugué à d’autres politiques publiques ciblant tous les maillons de la chaîne, afin de permettre une transition de l’ensemble de la filière.
À l’approche d’échéances législatives importantes pour la filière, avec le PLOA, mais aussi la Stratégie nationale pour l'alimentation, la nutrition et le climat, le Projet de Loi de Finances, la nouvelle version de la Stratégie Nationale Bas Carbone et une éventuelle révision à mi-parcours du PSN, la Fondation souligne l’importance de :
1. Adopter une gouvernance interministérielle de la transition agroécologique et alimentaire ;
2. Faire évoluer l’environnement alimentaire (donc l’offre de la distribution, restauration hors domicile et des industries agroalimentaires) afin d’inciter à consommer moins et mieux de produits animaux et plus de végétaux ;
3. Mettre un terme aux tendances d’agrandissement-concentration, de spécialisation et d’intensification des pratiques au travers une réglementation plus contraignante sur la taille des exploitations et une restructuration des élevages difficiles à transmettre ;
4. Lancer une réflexion pour réguler les volumes, les prix, et le partage de la valeur au sein des filières ;
5. Réguler les échanges commerciaux pour réduire la concurrence internationale déloyale que subissent les éleveurs bovins ;
6. Refondre les enveloppes financières existantes en modulant les soutiens à l’élevage pour l’orienter vers une baisse des volumes de production et une amélioration des pratiques.
Sources
[1] BASIC. (2020). Étude des démarches de durabilité dans le domaine alimentaire : annexe méthodologique détaillée. En ligne
[2] Majoritairement pâturant, autonome pour l’alimentation animale, utilisant pas ou peu d’intrants chimiques.
[3] Réseau Civam (2022). L’Observatoire technico-économique des systèmes bovins laitiers. Edition 2022. En ligne
Envie d’adopter une alimentation plus saine, respectueuse de la planète, sans augmenter votre budget ? Pensez à intégrer les légumineuses dans vos menus ! Manger des lentilles, haricots, pois chiches, fèves, et pois secs est un éco-geste facile, bon pour la santé, l’environnement et… délicieux ! On vous explique.
Le secteur agricole représente 25% des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France, dont 80 % sont liées à la production animale. Pour relever le défi climatique, nous devons réduire d’au moins 19 % les émissions de GES du secteur agricole d’ici 2030 et de 46 % d’ici 2050. Comment y arriver ? Réduire notre production et consommation de produits animaux d’au moins 50 % d’ici 2050 est l’un des pré-requis. Intégrer les légumineuses, riches en protéines végétales, dans notre alimentation est une excellente alternative aux protéines animales pour préserver la planète, mais aussi sa santé et son porte-monnaie !
Au moins deux fois par semaine selon le Programme National Nutrition Santé (PNNS). Et tous les jours selon EAT-Lancet, groupe d’experts pour un régime de santé planétaire, qui a intégré les enjeux environnementaux dans ses recommandations. Cependant, 40 % des Français qui en consomment seulement une fois par semaine (Crédoc). Vous en faites partie ? Cet article vous fera sans doute changer d’avis !
C’est important d’intégrer les légumineuses dans nos repas, pour leur teneur en fibres en particulier et parce qu’elles représentent une bonne alternative à la viande. Un atout pour notre porte-monnaie, surtout dans le contexte actuel ! Un kilo de légumineuses coûte entre 3 et 6 euros et vous aurez de quoi faire plusieurs repas pour faire durer le plaisir (entre 10 et 14 repas pour un kilo de lentilles par exemple).
Il est difficile de faire le tour des légumineuses : il existe 600 variétés et presque 23.000 espèces ! Elles sont consommables sous diverses formes : fraîches avant maturité (petits pois, fèves), en légumes secs à maturité (lentilles, haricots, pois chiches, lupins) en farine pour en faire des galettes et du pain, sous forme de lait ou de tofu pour le soja… Les légumineuses sont déclinables dans des recettes à l’infini : houmous, falafels, tartinades, cassoulet ou chili végétarien, cuites avec des légumes et une garniture aromatique, elles sont aussi délicieuses en soupe, en accompagnement, en purée, gratins, salades … mais aussi en dessert !
Les légumineuses sont par ailleurs une base de la « cuisine du placard » : l’épicerie sèche, longue durée de conservation, à toujours avoir sous la main. Rapides à préparer : hormis la période de trempage (facile à anticiper et inutile pour les lentilles et les pois cassés), et le plus faible volume d’eau nécessaire à leur cuisson, elles peuvent être cuisinées de manière aussi simple que les pâtes ou le riz ! En version express, très pratiques aussi, on les trouve déjà cuites en conserve.
Pour la cuisson des graines sèches : une pincée de bicarbonate dans l’eau de cuisson améliore leur digestibilité pour les intestins sensibles. La température idéale est de 90°C dans un bouillon avec une garniture aromatique. Ne salez qu’à mi-cuisson.
Ne jetez pas l’eau de cuisson de vos pois chiches (appelée aquafaba) : elle remplace parfaitement les blancs d’oeufs en cuisine et monte même en neige !
Pour les nourrir, les mono-cultures céréalières intensives ont recours aux engrais azotés. Le problème ? Les engrais azotés sont fabriqués à partir de gaz et 60% d’entre eux sont importés. Par ailleurs, leur épandage génère des gaz à effet de serre, appauvrit les terres agricoles, pollue l’eau et menace la biodiversité !
Or, les légumineuses n’ont pas besoin d’intrants chimiques pour leur développement puisqu’elles ont la capacité naturelle de fixer l’azote présent dans l’air, de le réinjecter dans leurs racines pour leur propre développement, mais aussi pour celui des cultures suivantes. Elles sont ainsi un engrais naturel, et donc indispensables dans l’agroécologie, dont agriculture biologique !
Introduire des légumineuses dans les monocultures de céréales permet de réduire de 50% la consommation d'énergie de ces dernières (moins d’énergie utilisée pour la fabrication des engrais azotés et moins d’épandage de pesticides nécessaire). Source : ADEME
Aujourd’hui, les deux tiers des légumes secs consommés par les Français sont importés. Par ailleurs, la France importe 3,5 millions de tonnes de soja chaque année pour nourrir ses animaux d’élevage (Greenpeace), soit plus de 1 850 terrains de foot. Ce soja vient majoritairement de terres déforestées en Amazonie. Il y a donc urgence à réduire notre consommation de viande, pour réduire notre dépendance au soja importé, et à développer les filières de légumineuses pour notre alimentation.
2 millions d’hectares d’ici à 2030 c’est l’objectif affiché par le gouvernement en 2019 dans son plan protéines végétales. Où en sommes-nous ? Aujourd’hui près d’un million d’hectares sont semés (soja, pois, légumes secs, luzerne, légumineuses fourragères…) et majoritairement destinés à l'alimentation animale. Pour atteindre l’objectif, il est donc nécessaire d'accélérer et d’orienter une partie significative de ces cultures vers l’alimentation humaine.
Faudra-t-il produire plus pour nourrir les 9,5 milliards d’habitants sur terre en 2050 ? Une agriculture sans pesticides pourrait-elle relever le défi ? Est-ce vraiment possible de réduire notre consommation de viande sans mettre en péril les éleveurs français ? Alors qu’en France l’agriculture est le deuxième secteur le plus émetteur, que la biodiversité s’effondre et que nos agriculteurs ne parviennent plus à vivre décemment de leur travail, nous démêlons le vrai du faux sur l’avenir de notre modèle agricole et alimentaire avec Marc Dufumier, agronome, enseignant-chercheur à AgroParis Tech et membre du Conseil scientifique de la FNH.
❌ Faux. Les problèmes de la faim dans le monde n’ont rien à voir avec un manque de nourriture. Il est tout à fait possible de nourrir la planète entière sans pesticides puisqu’on produit déjà suffisamment de nourriture. Le vrai problème réside dans la répartition des revenus pour avoir accès à l’alimentation.
Quelques chiffres éclairants :
Les cultures spécialisées des pays en développement (café, cacao, banane, soja…), au détriment des cultures vivrières, ont non seulement rendu maints pays dépendants de l’occident pour leur alimentation, mais elles ne leur permettent pas non plus de dégager des revenus suffisants pour acheter de quoi se nourrir.
Les pays riches, quant à eux, captent tous les surplus, nourrissent des animaux en surnombre, (à noter qu’il faut entre 3 et 10 calories végétales pour produire une calorie animale), consomment des agrocarburants et gaspillent à tout va, tout en détruisant la planète avec un modèle agricole très énergivore, polluant et qui, s’il a permis d’accroître la production pour répondre à la pénurie d’après-guerre, est aujourd’hui obsolète, s’insurge Marc Dufumier.
❌ Faux. La réponse tient en un mot : l’agroécologie. Là où l’agriculture conventionnelle spécialisée a uniformisé, simplifié et pour finir appauvri et fragilisé les écosystèmes, l’agroécologie permet de redynamiser les territoires : on n’éradique plus les adventices (mauvaises herbes), ravageurs et autres agents pathogènes, mais on vit avec et on minore leurs prolifération et les dommages. Comment ? En conservant une grande biodiversité végétale et animale, sauvage et domestique, et en jouant des interactions que les uns et les autres entretiennent dans ces riches écosystèmes. C’est en maintenant une dynamique de la diversité dans les agrosystèmes, et bien sûr sans pesticides, qu’un équilibre se crée et que l’on réduit les risques de virus, maladies et autres ravageurs.
❌ Faux ! L’agroécologie a pour objectif de tirer le meilleur parti d’un milieu pour accroître les rendements à l’hectare sans avoir à étendre les surfaces cultivées (autrement dit déforester, assécher des zones humides…). C’est une discipline scientifique éminemment rigoureuse et novatrice, qui est en mesure d’aider les pays du sud à retrouver leur autonomie alimentaire, d’autant plus qu’ils bénéficient souvent de conditions très favorables pour produire intensivement à l’hectare : la lumière du soleil, ressource renouvelable et gratuite et le carbone du gaz carbonique de l’atmosphère pour fabriquer les glucides et les lipides de l’alimentation, via la photosynthèse. L’azote de l’air que des légumineuses peuvent intercepter pour produire des protéines végétales et dont elles vont, par voie biologique, fertiliser le sol et profiter aux céréales comme le mil ou le sorgho qui ne captent pas l’azote de l’air.
L’important est de bien gérer l’usage des eaux de pluie, en mettant des obstacles à son ruissellement et en favorisant son infiltration dans les sols. Pour que ceux-ci soient suffisamment poreux, on peut compter sur les vers de terre, les termites et la biologie des sols. Des matières organiques (fumier) grâce à l’association étroite de l’agriculture élevage, des arbres dont les racines profondes sont capables d’extraire du sous-sol des éléments minéraux issus de l’altération des roches mères et de les restituer dans les couches de surface quand les feuilles mortes se décomposeront au sol. Des arbres et arbustes encore pour héberger toute une petite faune d’oiseaux, mammifères et autres auxiliaires participant à la régulation des insectes ravageurs et des maladies.
L’agroécologie montre ainsi qu’en tirant profit du vivant, avec une utilisation optimisée des ressources naturelles, il est possible de créer et de maintenir une couverture végétale dense et permanente et d’associer étroitement les cycles du carbone et de l’azote afin d’optimiser les rendements sur une surface réduite.
✅ Vrai sur le court terme, faux sur le moyen terme. Le seul moment où le consommateur peut prétendre acheter « bon marché » c’est au supermarché en remplissant son caddie de produits à bas prix, mais le passage « à la caisse » ne s’arrête pas là. Il faut pour rétablir le coût réel d’une alimentation issue de l’agriculture industrielle y ajouter directement tous les coûts cachés : l’argent de nos impôts dépensé pour dépolluer l’eau des intrants chimiques, dont l’atrazine par exemple, lutter contre la prolifération des algues vertes due à l’épandage du lisier provenant de l’élevage intensif d’animaux hors sol, assumer les coûts sur la santé induits par la multiplication des cancers, parkinson, obésité et autres perturbateurs endocriniens, sans oublier bien sûr l’altération en général des paysages en terme de bien-être ou encore les impacts à durée indéterminée sur le climat et la biodiversité.
❌ Faux. Certes l’agriculture biologique a un coût supérieur en main d’œuvre car elle est plus soignée, plus artisanale, plus complexe. Exigeante en temps, elle demande un savoir faire et des connaissances agronomiques, mais n’est-ce-pas les raisons qui justement motivent ceux qui ont envie de se réapproprier leur métier et d’être fiers de produire une alimentation saine pour la santé des hommes et respectueux de l’environnement.
Par ailleurs, rappelons que les pays riches, comme la France, peuvent se permettre de diminuer leurs rendements pour produire une nourriture de meilleure qualité. En économisant sur les coûts en engrais, en pesticides et en énergie fossile (carburants), cultiver en bio permet de gagner en valeur ajoutée à l’hectare. Par ailleurs, il serait bon de rappeler que les agriculteurs en bio contribuent à la réduction de l’effet de serre par la séquestration du carbone, qu’ils replantent des haies, dépolluent les sols et en restaurent la fertilité, favorisant le retour de la biodiversité, et qu’ils devraient, pour ces services rendus à l’environnement, et donc d’intérêt général pour la société toute entière, être rémunérés par l’argent des contribuables. Un levier financier pour compenser le manque à gagner induit par le temps de conversion et la certification. Une rémunération qui récompense leur savoir-faire et reconnaît leur participation à la transition agricole et alimentaire.
❌ Faux. Là encore il faut remettre en perspective les conséquences directes de la surconsommation de viande sur la santé humaine et sur l’environnement et les différents modes d’élevage. Là où l’élevage intensif a des effets délétères à tous points de vue sur la santé, sur l’environnement (pollution aux nitrates responsables de la prolifération d’algues vertes sur le littoral breton, émissions de méthane, un puissant gaz à effet de serre, déforestation importée à cause du soja dont sont nourris vaches, cochons et volaille, et sans oublier le bien-être animal), les exploitations avec un cheptel réduit, élevé à l’herbe, se révèlent au contraire bénéfiques au milieu, puisque les sols et particulièrement les prairies comptent parmi les principaux milieux de stockage naturels de carbone et participent à la biodiversité et au maintien de paysages ouverts.
❌ Faux. Il y a une appétence pour le métier d’agriculteur et agricultrice. Pour preuve, près d’un tiers de nouveaux installés ne le font pas dans le cadre familial. Mais on ne peut parler d’agriculture aujourd’hui sans mentionner les difficultés liées au métier voire l’immense détresse de certains agriculteurs. C’est en effet une profession qui compte parmi les plus importants taux de suicide (perte de sens, surendettement, pression pour produire toujours davantage à des prix toujours plus tirés vers le bas).
La question de la transmission des terres est un vrai enjeu : 45% des agriculteurs partiront à la retraite dans les 6 ans. Selon le dernier rapport de Terres de Lien, 5 millions d’hectares, soit 20% de la surface agricole française vont changer de main d’ici 2030.
Si les débouchés de l’agriculture conventionnelle et la distorsion de concurrence (induite notamment par les traités de libre-échange) découragent certains de reprendre l’exploitation familiale, c’est surtout le difficile accès aux terrains qui est en cause.
Il existe bel et bien des candidats souhaitant reprendre des terres pour développer des formes d’agriculture alternatives (maraîchage en circuit court, transformation fromagère et appellations protégées…), mais c’est un parcours du combattant. La concentration des terres avec des fermes de plus en plus grandes tournées vers une production de masse se poursuit et les nouveaux agriculteurs ne disposant pas d’un capital suffisant ne peuvent prétendre rivaliser avec ces grandes unités de production lorsqu’il s’agit de se positionner pour reprendre les terres de ceux qui partent à la retraite.
Le problème est politique et il appelle une réponse politique : aider les jeunes et moins jeunes à s’installer c’est mettre avant tout mettre fin à la spéculation foncière et redonner du pouvoir aux SAFER (société d’aménagement foncier et d’établissement rural). Réorienter les aides de la politique agricole commune et notamment cesser de conditionner leur montant à l’hectare.
Comme pour l’ensemble de l’agriculture, la société et la science attendent que l’élevage évolue pour réduire son impact sur le changement climatique, contribuer à la préservation de la biodiversité et garantir le bien-être animal. Côté consommateur, les protéines animales, notamment la viande, occupent encore une place importante dans les assiettes, malgré l’évolution des messages de santé publique. Pourtant, pour tendre vers un modèle agricole et alimentaire plus sain et plus durable, il est nécessaire de réduire drastiquement la part qu’on leur accorde. Pour la FNH, cela passe par un objectif : baisser la production et la consommation de produits animaux d’au moins 50 % d’ici 2050. Comment faire pour réussir cette transition vers le moins et mieux ?
Si la production animale ne fournit que 37% de nos protéines et 18% de nos calories (1), elle est au cœur d’enjeux environnementaux cruciaux :
Enfin, émergent dans la société des questions relatives au bien-être animal, avec une demande sociétale forte que celui-ci soit garanti à toutes les étapes de la production (de la naissance à l’abattage).
Le cheptel et la demande de produits carnés diminuent légèrement depuis une vingtaine d’années en France. Cette baisse de la consommation concerne surtout les viandes bovines et porcines (environ -14 % entre 1998 et 2018), alors qu’elle a augmenté pour la volaille (+22,7 % entre 1998 et 2018).
Cette situation est aujourd’hui subie par les éleveurs de bovins en France et s’accompagne d’un prix payé au producteur insuffisant. Ces derniers vivent actuellement une réalité économique et sociale très dure, avec de nombreux départs à la retraite non-remplacés (un sur deux environ), et des conditions climatiques de plus en plus difficiles. Dans ce contexte, les perspectives manquent, et l’accompagnement par les pouvoirs publics fait défaut, en l’absence de cap, ou de moyens pour sortir l’élevage de ses ornières.
Pour répondre aux problématiques écologiques et sociales, de plus en plus d’acteurs (autorités sanitaires, scientifiques, ONG, etc.) s’accordent à dire qu’il est urgent de diminuer fortement la production et la consommation de produits animaux (y compris porc et volaille) à travers le monde.
En France, la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) fixe pour objectif de diminuer de 46% les émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole français d’ici 2050 et de 19% d’ici 2030 (3).
Pour y arriver et en l’état actuel du consensus scientifique qui se dessine (4), la FNH se mobilise pour que les politiques publiques s’orientent vers une diminution d’au moins 50% de la production et de la consommation de produits animaux en France en 2050 par rapport à 2020.
Cette réduction serait aussi bénéfique en termes de santé publique, puisque la consommation de viande dépasse actuellement les recommandations, tandis que celle de légumineuses, fruits, et légumes, reste insuffisante (5). La végétalisation des assiettes permettrait ainsi un moins et mieux de protéines animales, et des assiettes plus diversifiées.
Ainsi la transition alimentaire devra viser :
Tout cela nécessite de :
Cette diminution du cheptel doit prioritairement concerner les productions les plus intensives, en raison de leurs multiples impacts négatifs économiques et sociaux ainsi que sur l’environnement, le bien-être animal et la santé publique. Elles se caractérisent par les élevages ayant les plus fortes densités, le plus grand nombre d’animaux et une alimentation provenant en grande partie d’importations (notamment le soja d’Amérique du Sud). Pour les ruminants et les granivores (qui se nourrissent le plus souvent de grains), ce sont aussi les élevages qui ne garantissent pas, ou insuffisamment, l’accès à l’extérieur aux animaux.
Cette diminution doit également se faire dans le cadre d’une déspécialisation des régions agricoles françaises en veillant prioritairement à désintensifier les régions où l’élevage est le plus concentré.
La perspective de diminution de production et de consommation doit constituer une opportunité pour les filières d’élevages de se tourner vers des productions de qualité, à haute valeur ajoutée, rémunératrices pour les agriculteurs.
Le maintien d’un élevage durable sur le territoire français est possible, en privilégiant des systèmes autonomes pour l’alimentation des animaux, en permettant le maintien des prairies permanentes, et en répondant aux nouvelles attentes en matière de bien-être des animaux. Ainsi, ces élevages doivent :
Note
Moins et mieux : un élevage et une consommation de produits animaux respectueux de la planète
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(1) Poore J. et Nemecek T., “Reducing food environmental impacts through producteurs and consumers”, juin 2018
(2) FNH, “Comment réorienter et relocaliser notre agriculture et alimentation vers un modèle résilient et durable ?”, mai 2020
(3) Stratégie nationale bas carbone, avril 2020
(4) En 2021, l’ADEME a missionné plusieurs chercheurs pour comparer 16 scénarios de transition existants, identifier les points communs et les éléments de divergence entre ces travaux. Dans les convergences, il est noté que 12 scénarios sur 16 s’appuient sur des diminutions significatives de la consommation de protéines animales et que la réduction des cheptels concerne 13 scénarios sur 16. Les auteurs en concluent : « ces éléments tracent, en cohérence avec la littérature scientifique, une voie très claire vers la réduction de la consommation de protéines animales et des cheptels »
(5) Les recommandations du PNNS sont de consommer maximum 500g de viande hors volaille par semaine, 5 fruits et légumes par jour, une poignée de fruits à coque chaque jour et des légumineuses au moins deux fois par semaine. Un tiers des Français est au-dessus de la limite des 500g et 80% des Français ne consomment pas suffisamment de fibres. Source : La Fabrique écologique.
(6) Par exemple, selon le Civam, les élevages laitiers durables du Grand Ouest ont un résultat par actif supérieur de 66% par rapport à la moyenne des élevages laitiers sur le même territoire. Par ailleurs, la dépendance des élevages tournés vers l’exportation les rend extrêmement tributaires des fluctuations des cours mondiaux. Au contraire, les élevages plus durables subissent moins l’impact de la volatilité des prix des marchés mondiaux car ils sont moins dépendants des importations d’intrants (notamment l’alimentation animale) et des prix de vente sur le marché international. Dans le cas des élevages laitiers du Grand Ouest, là où le prix du lait peut varier d’une année sur l’autre de -19% à +13%, le résultat varie de -60% à +145% pour les élevages conventionnels, en moyenne, tandis qu’il ne varie que de -34% à +55% pour les élevages durables.
(7) La face cachée de nos consommations alimentaires, Solagro, 2022.
(8) Plus concrètement : l'interdiction de produits issus d’animaux traités avec des produits vétérinaires ou nourris avec des aliments non autorisés par la réglementation européenne ou ne respectant pas les exigences d'identification et de traçabilité. Ainsi que l'’interdiction de produits issus d’animaux dont il n’est pas attesté qu’ils ont bénéficié de certaines conditions minimales en matière de bien-être animal, concernant le temps de transport notamment. Pour garantir l’effectivité de ces mesures, il est nécessaire de prévoir le renforcement des contrôles dans les principaux pays exportateurs et la mise en place de procédures de suspension.
L’élevage représente à lui seul 14,5% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. C’est l’un des secteurs qui contribue le plus au dérèglement climatique. Pour autant toutes les viandes et tous les types d’élevage n’ont pas les mêmes impacts. La viande rouge est de loin la plus émettrice de gaz à effet de serre. Manger un steak de 125 grammes émet ainsi autant de CO2 que de parcourir 205km en voiture ! D’autres types de viande et notamment la volaille ou le porc sont majoritairement nourris à base de tourteaux de soja, majoritairement produits au Brésil, sur les terres amazoniennes déforestées…
80% de la déforestation dans le monde est ainsi lié au développement de l’agriculture et plus d’un tiers est à imputer aux pays de l’Union Européenne via leurs importations. Des différences majeures existent aussi entre les élevages durables français et les élevages américains par exemple. Pour agir au quotidien, chaque citoyen peut diminuer sa consommation de viande et opter pour de la viande de qualité, produite en France avec des labels qui respectent le bien-être animal et l’environnement. Dans le même temps, le gouvernement se doit d’agir, à travers l’Union Européenne, pour changer les règles du commerce mondial qui ouvrent grands les portes de ces dérives !
La consommation de protéines animales est en baisse en France. En amont, c’est les modes de production agricole ainsi que la gestion des ressources halieutiques qui doivent être interrogées.
L’élevage est à l’origine de 14,5% des émissions de GES et en France une majorité de lapins, cochons, poulets… sont élevés dans des conditions de vie qui en permettent pas la satisfaction de leurs besoins élémentaires. Ces élevages sont également gourmands en soja importés du Brésil et concourant à la déforestation.
Par ailleurs, une importante consommation appelant une pêche industrielle et intensive, ce sont également les ressources halieutiques qui sont menacés d’épuisement, les écosystèmes marins de destruction et même l’emploi des pêcheurs et la sécurité alimentaire mondiale…
Et pourtant, nous n’avons pas besoin de manger autant de protéines : 90 grammes en moyenne par jour et par personne c’est trop. Seuls 52 grammes sont nécessaires. L’Organisation Mondiale de la Santé a par ailleurs établi que la viande rouge transformée est une cause certaine de cancer.
Alors, une fois par semaine, on se passe de viande et de poisson pour opter pour les légumineuses : lentilles, pois chiche, fèves, le lupin, les haricots blancs ou rouges, pois cassés…et pour faire le choix d’une viande issue d’élevages français et durables et de modes de pêche respectant les ressources.
Seul, le citoyen ne règlera pas tous les problèmes. En effet, une grande partie de la viande consommée qui arrive sur le territoire français est utilisée dans les produits transformés ou servie en restauration collective. Le problème est que les règles qui s’imposent à la viande, ou à toute denrée agricole importée ne sont pas les mêmes que celles qui s’imposent aux agriculteurs européens.
Ainsi, si en Europe il est interdit de nourrir les animaux avec des farines animales depuis la crise de la vache folle, c’est autorisé pour la viande importée venant du Canada ou des États-Unis. De même, il est interdit d’utiliser des antibiotiques comme activateur de croissance dans l’UE, mais c’est autorisé pour la viande importée en provenance du Brésil.
C’est donc la double peine, d’abord pour les agriculteurs européens qui subissent une concurrence déloyale, et de l’autre pour l’environnement. A l’inverse si l’on autorisait les importations uniquement des denrées agricoles produites selon les règles européennes, cela aurait un effet entrainant sur les autres pays qui ont un intérêt important à pouvoir exporter sur un marché de 500 millions de consommateurs.
Par ailleurs, les animaux européens, et notamment le porc et la volaille sont nourris avec du soja qui est produit au Brésil, alors même que l’Europe pourrait le produire elle-même comme toute autre culture de protéagineux. Le problème est qu’en important ces produits l’Union Européenne est complice des feux de forêts, de la disparition de la biodiversité et des émissions de CO2 qui sont rejetées. C’est pourquoi l’UE doit désormais sanctionner commercialement les États comme le Brésil qui mettent en danger la survie de l’Humanité avec des politiques de déforestations, en interdisant l’importation de produits comme le soja ou la viande de bœuf qui sont à l’origine de cette disparition.
Pour rappel, si l’on continue à abattre la forêt amazonienne et qu’elle disparaissait complètement, cela équivaudrait à 10 ans d’émissions de gaz à effet de serre rejetées dans l’atmosphère au niveau mondial. Autant dire les chances de limiter la hausse des températures à 1,5°C ou 2°C comme nous nous y sommes engagés lors de la signature de l’Accord de Paris seraient réduites à néant.
Les règles du commerce mondial ou plutôt l’absence de règles contraignantes en matière sociale et environnementale, contribuent au développement d’un modèle économique insoutenable et incohérent. Avec son marché de 500 millions de consommateurs, l’Union Européenne a pourtant le pouvoir d’inverser cette tendance. Si elle modifiait ses règles commerciales, il serait possible de faire du commerce un véritable levier de la transition écologique en rehaussant les exigences environnementales et sociales. Notamment il faudrait mettre en place une exception agriculturelle pour que l’alimentation ne soit pas un bien marchand comme les autres. C’est là tout l’objet du travail mené par la Fondation Nicolas Hulot et l’Institut Veblen qui ont formulé 37 propositions pour que les règles qui ont conduit au CETA ou à l’accord avec les pays du MERCOSUR ne puissent plus exister.
L'élevage intensif à échelle industrielle a de forts impacts négatifs sur l'environnement : baisse de la fertilité et érosion des sols, pollution des eaux, fortes émissions de gaz à effet de serre… Par ailleurs, les souffrances animales qui découlent de ces pratiques intensives en disent long sur nos rapports avec les êtres vivants qui finissent dans nos assiettes. Alors, bien-être animal dans les filières d'élevage : de quoi parle-t-on ? Pourquoi l'améliorer, et surtout, comment ?
Nous élevons des animaux pour répondre à nos besoins comme nous nourrir et nous vêtir. Mais peu à peu, les impératifs de rentabilité et les exigences économiques ont transformé ce secteur. Les innovations techniques et génétiques ont renforcé la logique productiviste : il faut produire toujours plus de viande, de lait, d'œufs, le tout à moindres coûts et dans un monde concurrentiel. La qualité de vie des animaux a directement pâti de cette transformation.
Les études scientifiques confirment aujourd'hui que les animaux sont des êtres sensibles. La douleur, le stress, l'ennui ou l'immobilité forcée entrainent des séquelles psychologiques pouvant aller jusqu'à des comportements autodestructeurs.
Pour définir le bien-être animal, l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) reprend les "5 libertés" essentielles (1). Les humains responsables d'animaux doivent garantir à ces derniers :
Aujourd'hui, l'écart entre les principes édictés et la réalité de l'élevage intensif est immense et les pouvoirs publics sont frileux à le réduire. Les poules sont encore entassées dans des cages, les porcelets castrés à vif, ou les poussins broyés.
L'élevage intensif accroit les maladies chez les animaux et favorise les épidémies. C'est d'ailleurs parce que les animaux sont élevés de manière intensive qu'ils développent plus de maladies et que les éleveurs recourent à des antibiotiques. Ce type d'élevage favorise aussi la transmission d'agents pathogènes dangereux pour les consommateurs. Cela prend la forme de scandales comme ceux des œufs ou du lait contaminés. Les produits animaux de moindre qualité nutritionnelle accroissent également les risques de développer des maladies cardiaques, du diabète, de l'obésité ou certains cancers.
Les conditions de travail souvent difficiles ont des conséquences néfastes sur la santé des éleveurs et des employés d'abattoir, souvent en situation précaire. Rehausser les exigences en matière de bien-être animal revient à augmenter celui des humains qui travaillent à leurs côtés.
Plusieurs choix sont possibles en matière d'alimentation. Celles et ceux qui se tournent vers le végétarisme réduisent la souffrance animale en éliminant la viande de leurs habitudes alimentaires. Si vous n'êtes pas encore prêt à passer le pas, voici quelques clés pour adopter un comportement responsable.
Remplacer la viande par des légumineuses comme les lentilles, les pois chiches, les haricots rouges et blancs, les graines de quinoa, de chanvre ou de chia, en association avec des céréales (couscous, riz, blé…) : elles apportent autant de protéines, tout en diversifiant votre alimentation !
Quoiqu'il en soit, les médecins recommandent en général de ne pas dépasser 250 à 300 grammes par semaine selon le profil des individus, soit deux fois par semaine maximum. Optez donc pour des viandes biologiques ou sous Label Rouge, qui garantissent normalement un niveau plancher de bien-être animal. Concernant les œufs, privilégiez également les Label Rouge ou les œufs plein air.
Soyez vigilant à votre consommation de produits transformés ; ils contiennent souvent des produits d'origine animale de moindre qualité, souvent difficiles à retracer. Le mieux est donc de privilégier les pièces de boucherie et de poissonnerie, garantissant une meilleure visibilité sur la qualité et l'origine des protéines carnées.
(1) Inspirée du Farm Animal Welfare Council.
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